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Graph Search : Facebook peut-il vraiment concurrencer Google?

Ça n’aura échappé à personne, Facebook a lancé (en beta test pour une poignée d’utilisateurs anglophones) un tout nouveau moteur de recherche, et les réactions ont été prévisibles : certains y voient un produit technologiquement révolutionnaire et d’autres un nouveau gadget inutile venu menacer notre vie privée. La vérité, comme souvent, ne se trouve pas entre les deux mais serait plutôt “les deux à la fois”.

Source: Frenchweb.fr

Ça n’aura échappé à personne, Facebook a lancé (en beta test pour une poignée d’utilisateurs anglophones) un tout nouveau moteur de recherche, et les réactions ont été prévisibles : certains y voient un produit technologiquement révolutionnaire et d’autres un nouveau gadget inutile venu menacer notre vie privée. La vérité, comme souvent, ne se trouve pas entre les deux mais serait plutôt “les deux à la fois”.

Ce qui est clair avec ce “graph search” c’est que Facebook révèle encore une fois des ambitions démesurées, et qu’enfin le réseau social entre en concurrence directe avec Google. Le géant de la recherche doit-il se sentir menacé ? Pas sûr, parce que comme toujours au lancement d’un nouveau service 2.0, tout dépendra des utilisateurs.

Comment Graph Search menace Google Search

Ça faisait très longtemps qu’on s’attendait à ce que Facebook repense sa fonction recherche qui laissait vraiment à désirer. En gros, on n’y trouvait que ses amis et les pages de marque. Vous vouliez retrouver une photo que vous aviez “aimée” rien qu’une semaine auparavant, un restaurant où un de vos amis avait fait un check-in ? Il fallait faire preuve de mémoire et de jugeote en allant fouiller dans la timeline de vos proches ou dans le long historique de vos actions.

Avec Graph Search, il suffit de taper (en anglais) “photos que j’ai aimé” et hop, elles ressortiront toutes. Parce qu’en plus d’avoir indexé des millions d’entrées, Graph Search comprend le langage naturel. Fini les mots clés. Vous pouvez ainsi taper une recherche comme “Amis de mes amis vivant à Paris qui travaillent chez Frenchweb”, ou “Femmes célibataires qui ont 30 ans et qui aiment Star Wars”. Bref, Linkedin et Meetic ont du soucis à se faire, et si on pense à la recherche “Restaurant populaire à Paris”, on verra que Yelp aussi.

Plus généralement, c’est Google qui devrait avoir peur, puisque Facebook intégrera à terme plus de données dans son index, y compris toutes celles sur le web obtenues par l’Open Graph, et offrira ce que le moteur de recherche de Google ne peut pas vraiment faire : des résultats auxquels on fait confiance parce qu’ils sont donnés par nos amis.

Si vous cherchez un bon plombier/médecin/restau, vous ferez plus facilement confiance à la recommandation d’un seul ami qu’à tous les “+1” et les notes de dizaines d’anonymes sur Google Places ou Yelp. Tant que l’usage de Google+ ne sera pas mainstream, le moteur de recherche de Facebook risque d’être meilleur que celui de Google sur tout un tas de questions comme celles là.

Tout dépend des utilisateurs

Facebook a un milliard d’utilisateurs, et a indexé un billion de connexions dans la base de données qu’utilise son Graph Search. Dit comme ça, ça semble très impressionnant, pourtant ça n’est pas grand chose. Ca ne représente qu’un millier de connexion par utilisateur. Comptez une centaines d’amis pour chacun, quelques centaines de photos et il ne vous reste plus que quelques “j’aime” et “lieux”.

Je n’ai jamais “aimé” la page Facebook de mon plombier, ça ne me viendrait pas à l’idée, et de toute façon il ne lui est pas venu à l’idée non plus de se créer une page. Je n’ai pas listé tous mes employeurs et clients sur Facebook. Quand je vais au restaurant ou dans un bar, même s’il m’arrive d’en parler dans un statut, je ne me géolocalise pas forcément… Et pourtant je suis équipé d’un smartphone et plus au courant des options offertes par Facebook que la plupart de mes amis. Eux par contre ont des dizaines de “j’aime” pour des marques dont ils n’ont que faire mais qui les ont attirés en organisant des concours. Sans parler des achats de fans, des rumeurs de “j’aime” fantômes, etc…

Si demain j’ai accès à la beta de Graph search et que je cherche un restaurant dans mon quartier, je suis prêt à parier que le restaurant le plus recommandé sera le MacDonald’s du bout de la rue, parce que cette chaîne est la seule à avoir encouragé la géolocalisation avec des promotions. Est-ce vraiment le genre de résultat que je trouverai utile ?

Pour que son Graph Search puisse espérer avoir la moindre utilité, il va falloir que Facebook parvienne à convaincre ses utilisateurs d’optimiser leurs infos et leur comportement pour ce nouvel outil. Tout comme Google a bénéficié du travail des experts en SEO, Facebook aura besoin que non seulement mon plombier voit l’intérêt d’avoir une page Facebook, mais aussi que tous ses clients voient l’intérêt d’aimer cette page.

Si on ne doute pas que de grands annonceurs vont s’engouffrer dans la brêche pour optimiser leur ranking dans le graph search, si les comportements ne changent pas au niveau de l’utilisateur, graph search restera un pétard mouillé. Ce sera d’autant plus difficile qu’on imagine pas la généralisation de Graph Search se faire sans quelques paniques autour de la confidentialité des données Facebook. Les premiers beta testeurs ont facilement montré comment cette nouvelle fonctionnalité risque de mettre pas mal de monde dans l’embarras.

En attendant, Google peut au moins se féliciter de pouvoir présenter aux autorités un nouvelle preuve que son moteur de recherche n’est pas à l’abri de la concurrence.

 

Source: Frenchweb.fr

 

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