We Are Social vient de publier son rapport annuel sur les tendances sociales : Think Forward 2021.
Ce rapport a été co-rédigé entre les différentes agences We Are Social dans le monde et analyse les six tendances clés qui devraient façonner les médias sociaux au cours des 12 prochains mois.
Centré sur la notion de « réinitialisation sociale » (social reset), le rapport souligne le rôle que les médias sociaux ont pu jouer dans une année 2020 très perturbée, marquée notamment par des périodes de confinements, et les transformations irréversibles que celles-ci ont pu engendrer.
En 2021, les internautes devraient notamment réévaluer le rôle que les plateformes jouent dans leur vie, repenser les sources avec lesquelles ils s’engagent et réapprendre à utiliser le social.
C’est la remise à zéro sociale, un temps qui peut représenter une opportunité majeure pour les marques et les créateurs…
Voici un résumé de chaque tendance décryptée :
#1 – “THE SIMPLE LIFE”
Cette année a été bien stressante, entre les grands feux de forêts, l’anxiété due au climat, une pandémie mondiale et un mouvement international des droits civiques.
Est né alors pour beaucoup un nécessaire besoin de protection.
Chacun réévalue ce qui est réellement important dans sa vie, avec le désir d’accorder plus d’attention aux plaisirs simples.
Repéré sur le web social :
- Une augmentation des communautés “Jardinage” sur TikTok
- Le mouvement des « cottagecore » (une esthétique née sur Tumblr et définie par des femmes qui valorisent des activités et des passe-temps traditionnels, pittoresques et agricoles)
Des comportements qui changent :
- les gens s’engagent davantage auprès de leurs communautés locales via le digital (groupes Whatsapp, etc…) ;
- ils s’évadent et cherchent du réconfort vers des réalités virtuelles simplifiées (Animal Crossing…) ;
- ils suivent des influenceurs qui prônent un style de vie simple…
Et pour les marques ?
Les marques peuvent avoir un impact culturel en s’appuyant sur cette célébration des choses simples, en touchant davantage les communautés locales.
#2 – UN NOUVEL ACTIVISME
Au coeur de ces nouvelles contraintes, le “militantisme de salon » a connu une réelle transformation pratique.
Les communautés mondiales ont réalisé que le pouvoir qu’elles détenaient en ligne pouvait se traduire par un changement tangible dans la vraie vie.
Les voix se sont élevées sur les plateformes sociales, pour avoir un impact dans le monde physique, dans le but d’éduquer et de mobiliser.
Repéré sur le web social :
- L’explosion d’un TikTok plus politique (contre Donald Trump ou pour défendre le mouvement #BlackLivesMatter),
- Instagram et le compte antiracismdaily (imaginé pour le format carrousel), etc…
Des comportements qui changent :
- De nouveaux rôles des plateformes sociales en tant que sources d’éducation et de lecture légitime sur la justice sociale ;
- les adolescents se regroupent en communautés en ligne puissantes pour boycotter les campagnes politiques…
Et pour les marques ?
Les marques doivent contribuer à éduquer la population sur ces questions, pour devenir un catalyseur de changement… et bien sûr, s’éduquer également elle-même.
#3 – L’INTIMITÉ DANS LE FEED
L’idée que les écrans et les réseaux sociaux auraient un impact négatif sur nos relations hors ligne est en train de disparaître…
Les internautes trouvent des moyens pour ‘humaniser” les interactions numériques.
Si certains outils et fonctionnalités sont déjà à priori tombés dans l’oubli (adieu HouseParty ?), d’autres pourraient résister à l’épreuve du temps.
Repéré sur le web social :
- Facebook a mis à jour sa suite de réactions avec l’emoji « care » pour faciliter des interactions en ligne plus intimes ;
- l’application de rencontres Bumble a introduit avec succès une fonction de chat vidéo ;
- les multiples live sur Twitch et Instagram ont permis une connexion plus intime avec les créateurs et les influenceurs,
- les internautes utilisent TikTok pour discuter de sujets complexes avec empathie et nuance…
Des comportements qui changent :
- Les internautes utilisent des avatars pour personnaliser et humaniser les interactions en ligne (memojis d’Apple, avatars avec Facebook Horizon…) ;
- ils utilisent de plus en plus les formats audio pour communiquer avec plus de nuances ;
- ils sont à la recherche d’espaces sociaux plus privés, de niche.
Et pour les marques ?
Elles pourraient humaniser davantage leurs services numériques, générer un sentiment d’exclusivité en parlant à leurs consommateurs via des formats plus individualisés.
#4 – DES IDOLES RESPONSABLES
Les gens font aujourd’hui preuve d’un plus grand discernement quant à qui suivre et pourquoi.
Ils mettent davantage l’accent sur les valeurs tangibles prônées dans les feeds de leurs réseaux sociaux et se tournent vers des personnalités publiques qui se servent de leurs résonances de façon responsable.
Repéré sur le web social :
- à Singapour, quelqu’un a lancé un site d’évaluation des influenceurs ;
- les professionnels de la santé démocratisent l’information et leur savoir à la portée de tous,
- tandis que des spécialistes de domaines de niche gagnent en popularité en luttant contre la désinformation.
Des comportements qui changent :
- Les internautes recherchent des influenceurs en qui ils ont confiance pour démystifier des questions complexes (l’économiste autodidacte Nathan Tankus est devenu, selon Bloomberg, un « must » pour comprendre l’état de l’économie).
- Ils suivent des experts respectés pour un plus libre accès à la connaissance.
- Ils s’attendent à ce que les personnalités influentes utilisent leurs plateformes pour des questions importantes, pour le bien de la société (le footballeur anglais Marcus Rashford utilise sa plateforme pour lutter contre la pauvreté alimentaire des enfants, tandis que des mégastars comme Kim Kardashian et Leonardo Dicaprio ont organisé un boycott de 24 heures d’Instagram aux côtés de Stop Hate For Profit pour protester contre le rôle de la société mère Facebook dans la diffusion de fausses informations).
Et pour les marques ?
Elles peuvent faire appel à des experts pour aborder les questions importantes, à l’image de Fortnite qui a organisé une série d’événements intitulée « We The People » (Nous, le peuple), en invitant des intervenants à discuter du racisme avec les autorités.
Chipotle a ainsi collaboré avec la star de Queer Eye Karamo pour un « Lunch & Listen » sur TikTok, et MTV s’est associé à Michelle Obama pour encourager les jeunes à voter.
#5 – NOUVELLES ASPÉRITÉS POUR LES PLATEFORMES SOCIALES
Répondant à ces nouveaux besoins de contenus, les internautes ont évolué dans leur façon de s’engager avec les plateformes sociales, en les réorientant vers de nouveaux objectifs et en élargissant leur rôle déjà prépondérant dans la vie quotidienne.
Repéré sur le web social :
- Des jeux comme Fortnite et Animal Crossing se sont transformés en véritables plateformes sociales (Fortnite a introduit un mode pour échanger et se promener dans le jeu au lieu de se battre),
- Twitch a lancé Watch Parties permettant aux streamers de regarder des films avec leurs fans ; le contenu en direct a évolué vers un flux social d’événements live 24 heures sur 24 (TikTok, Instagram live)
Des comportements qui changent :
- Il y a un changement dans la façon de s’informer sur le social. Les raisons d’être des plateformes sociales se diversifient, la manière dont les internautes explorent et organisent le contenu évolue en conséquence.
- On assiste à des événements digitaux programmés. Le contenu en direct permet de créer des spectacles numériques à grande échelle qui offrent aux créateurs une nouvelle scène sur laquelle ils peuvent se produire.
- L’émergence de nouvelles fonctionnalités dans les jeux vidéos en ligne laisse présager un avenir où les gamers se retrouveront pour se socialiser, avant tout.
Et pour les marques ?
Les marques devraient réévaluer leurs idées préconçues quant aux formats les plus efficaces sur chaque plateforme.
Par exemple, à la suite d’une forte demande de contenus longs et informatifs sur Instagram, l’imagerie textuelle est devenue plus courante.
Dans ce contexte, les publicités devraient évoluer pour suivre ces formats – c’est pourquoi Facebook a supprimé sa « règle des 20 % », qui pénaliserait traditionnellement les publicités incluant du texte qui occupait plus de 20 % d’une image.
Les marques peuvent aussi envisager de passer à de nouvelles plateformes, mais en s’intégrant avec intelligence et sensibilité pour engager efficacement, la culture d’une plateforme étant façonnée par sa communauté.
#6 – UNE CRÉATIVITÉ EN OPEN-SOURCE
Les grandes plateformes sociales sont de plus en plus des espaces permettant aux gens de co-créer du contenu, et pas seulement d’y participer.
Repéré sur le web social :
- Charli XCX a collaboré avec ses fans via Zoom pour écrire son dernier album,
- et sur TikTok, Dua Lipa recherche un talent créatif pour son prochain clip vidéo grâce au hashtag #DuaVideo.
Des comportements qui changent :
- Les communautés collaborent avec leurs idoles par le biais des médias sociaux ;
- les internautes s’emparent des #défis sur le social media pour les renouveler (par exemple, le défi #euphoriamakeupchallenge sur TikTok, qui a attiré plus de 1,4 milliard de visiteurs, où les utilisateurs créent des maquillages et des tutoriels inspirés de la série Euphoria de HBO, encourageant ainsi les téléspectateurs à participer eux aussi.)
Et pour les marques ?
Les marques pourraient lâcher du lest et favoriser la créativité, chercher des moyens de stimuler l’imagination de leur public.
Elles doivent utiliser les commentaires et la gestion de la communauté pour inspirer le contenu.
Dans ce contexte, toute personne qui s’intéresse au contenu d’une marque pourrait potentiellement inspirer le contenu futur.
NB.
Pour plus d’informations sur ces tendances, l’intégralité du rapport Think Forward est à consulter ici.