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Insights

Worklife 2020 : Le travail à l’heure de la pandémie

Des salariés qui s’adaptent aux nouvelles formes de travail mais qui se sentent moins productifs et moins engagés, surtout en France…




Worklife, l’étude internationale d’ITWP a été menée auprès d’environ 5000 répondants issus de 7 pays et de 3 continents (France, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, Italie, Etats-Unis et Australie).

Elle cherche à comprendre le vécu et les attentes des salariés envers leur entreprise à l’heure de la pandémie et du confinement.


Les salariés français sont les plus critiques…

Alors qu’une majorité de salariés dans le monde s’affiche majoritairement confiante dans la capacité de leur employeur à s’adapter durant la pandémie, les Français se démarquent par une position plus critique

56% des salariés interrogés estiment que leur employeur était / est bien préparé pour faire face à la pandémie, quand 23% sont d’avis contraire (les autres fournissant une réponse neutre).

Les salariés français sont toutefois les plus critiques : seulement 39% estiment que leur employeur était bien préparé, contre 46% en Espagne, 48% en Italie, 59% au Royaume-Uni, 61% en Allemagne et même 66% en Australie et 71% aux Etats-Unis.
 

Une majorité des répondants (65%) fait confiance à son entreprise pour prendre de bonnes décisions pendant cette crise, mais là encore le score est plus faible en France (58%).


Le télétravail est plutôt bien vécu

Parmi les salariés qui travaillent, la majorité est passée au télétravail : une nouveauté pour un grand nombre de salariés qui se plient plutôt bien à cette situation inédite

42% des salariés interrogés travaillent désormais de leur domicile, quand 31% continuent à se rendre sur leur lieu de travail habituel (principalement ceux qui travaillent dans la distribution, la logistique et la santé), les autres ayant dû pour la plupart arrêter de travailler en raison de la pandémie (25% en moyenne mais 37% en France).
 

Parmi ceux qui télétravaillent, ¾ indiquent qu’ils ne le faisaient pas par le passé. Ce qui signifie que le travail à distance constitue une nouveauté pour un très grand nombre des télétravailleurs d’aujourd’hui, requérant nécessairement des ajustements et un soutien de la part de l’employeur.  
 

Les salariés concernés font plutôt « contre mauvaise forte bon cœur » puisque 75% d’entre eux indiquent que leur employeur leur a fourni les bons outils et les bonnes ressources pour télétravail et 85% disent bénéficier chez eux de conditions de travail aussi satisfaisantes voire meilleures qu’en temps normal.

Ils se décrivent très majoritairement comme auto-disciplinés et se disent majoritairement à l’aise avec les échanges à distance, que ce soit avec les membres de leur équipe ou leur manager.


Une baisse naturelle de la motivation…

En dépit de cette adaptation plutôt rapide, une productivité et, plus inquiétant, un niveau d’engagement des collaborateurs en baisse

Même si les télétravailleurs disent plutôt bien s’adapter à la situation, reste que la productivité est impactée. 41% des salariés interrogés indiquent avoir une charge de travail plus faible qu’en temps normal.

Et 39% estiment au final que leur productivité a diminué. Ce chiffre s’élève même à 48% en France.

Le sentiment d’être moins efficace découle certes de la charge de travail en baisse mais aussi des distractions causées par les autres membres de la famille, les corvées ménagères ou encore l’anxiété à propos de la pandémie.
 

En outre, les résultats montrent que les salariés affichent un engagement plus faible qu’avant la crise, de 67% (étude Worklife de septembre 2019), à un « petit » 56% (-11 points) aujourd’hui.

Cette tendance, constitue un point d’attention pour les entreprises dans le monde entier, et plus particulièrement en France : 50% seulement des salariés se disent aujourd’hui motivés (contre 58% en moyenne dans le monde), ce qui représente une baisse de 16 points de la motivation depuis la dernière mesure datant de septembre 2019.


L’impact psychologique

Une dilution du collectif de travail qui peut entraîner des troubles physiques et psychologiques plus prononcés qu’habituellement : plus de 3 répondants sur 10 estiment leur état de santé physique et mental moins bon qu’en temps normal, et même 4 sur 10 en France

Dans le contexte actuel, 31% des salariés ont moins le sentiment d’appartenir à un collectif de travail ; 38% se sentent même seuls, voire isolés et 21% indiquent ne pas être à l’aise avec l’idée d’une longue période à travailler seul de chez soi.
 

Nous savons que l’environnement social joue un rôle important dans la santé mentale. L’étude révèle dès lors que 37% des salariés estiment que leur état psychologique est moins bon qu’en temps normal et 34% disent de même pour leur état de santé physique.

Ce sont les Français, avec les Espagnols, qui indiquent le plus avoir vu leur état de santé physique (44% versus 37% en moyenne) et psychologique (43% versus 35%) se dégrader, peut-être parce que ceux qui télétravaillent considèrent plus que la moyenne que leur environnement de travail à domicile est moins bon qu’au travail (28% versus 16%) et parce qu’ils ressentent plus un sentiment d’isolement (50% versus 38%).



Besoin de réassurance

La communication interne est cruciale en temps normal, mais encore plus en période de crise.

Globalement, 46% des répondants déclarent que leur entreprise fait du bon travail pour les maintenir informés, mais 23% sont d’avis contraire.

De même, environ 40% des répondants notent positivement les communications émanant de la direction, des ressources humaines, de l’IT ou du management, mais un quart se montrent critiques, quel que soit l’émetteur.

Deux attentes fortes s’expriment aujourd’hui en matière de communication de l’entreprise :

  • la santé, qui reste aujourd’hui la première préoccupation des salariés (63% se disent préoccupés par la sécurité et la santé de leurs collègues ; 59% par leur état psychologique),
  • mais aussi, et encore, les manières de travailler efficacement dans la période.

Cette deuxième préoccupation s’entend au regard des forts niveaux d’inquiétude d’ordre économique (57% se disent préoccupés par leur situation financière personnelle, 46% par la sécurité de leur emploi et 43% par la survie de leur entreprise).

Point positif : si les réponses des Français se distinguent encore, c’est ici plutôt positif car ils se montrent moins inquiets que la moyenne des répondants.

Tout se passe comme si l’impact de la crise en France était plus fort qu’ailleurs (ou en tout cas plus fortement ressenti) mais que les filets de protection sociale jouaient leur rôle et amoindrissaient l’inquiétude quant aux conséquences futures…

“Si les salariés semblent s’adapter relativement rapidement à leurs nouvelles conditions de travail, leur productivité et leur engagement s’en ressentent assez fortement.

Dans un contexte qui nourrit l’anxiété sur la santé mais aussi bien entendu sur les perspectives économiques (personnelles et au niveau de l’entreprise), une communication proactive et de réassurance semble plus que jamais nécessaire pour maintenir leur engagement et leur lien au collectif de travail.”

conclut Delphine Martelli-Banegas, Directrice du département Corporate de Harris Interactive France




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