Fiverr vient de dévoiler les résultats d’une étude réalisée en partenariat avec Censuswide. Cette enquête, menée auprès de dirigeants d’entreprise français, offre une vision contrastée des perspectives pour 2025.
Si 65 % des répondants affichent un optimisme modéré quant à l’avenir, des préoccupations majeures telles que l’inflation, la hausse des coûts de main-d’œuvre et les incertitudes politiques vont peser sur leurs décisions stratégiques…
Parmi les chiffres clés à retenir de cette étude :
- L’inflation est citée comme une préoccupation majeure par 52 % des dirigeants, suivie par l’instabilité politique qui inquiète 34 % d’entre eux.
- Une majorité des entreprises (67 %) s’attend à une augmentation des coûts de main-d’œuvre dans les mois à venir.
- Le résultat des élections de 2024 devraient influencer les décisions stratégiques de 64 % des entreprises, avec un impact particulièrement marqué dans les secteurs du marketing et des médias.
Un optimisme sectoriel, mais des disparités entre tailles d’entreprise
L’étude souligne des différences notables entre les secteurs d’activité. Les entreprises évoluant dans les secteurs de la finance (80 %), de l’IT (75 %) et du marketing (75 %) sont parmi les plus optimistes pour l’année à venir3.
Ces secteurs, souvent à la pointe de l’innovation et de la transformation digitale, anticipent des opportunités de croissance malgré un contexte économique tendu.
À l’inverse, les petites entreprises (1 à 9 employés) se montrent plus réservées : seulement 48 % d’entre elles partagent un sentiment positif pour 2025.
Cette prudence reflète les contraintes financières et organisationnelles auxquelles ces structures sont confrontées.
Chiffre d’affaires sous pression et hausse des coûts : des perspectives économiques fragiles
Bien que 50 % des entreprises s’attendent à une croissance d’activité en 2025, la croissance espérée reste modérée : seulement 12 % des répondants prévoient une hausse significative.
Les secteurs de la finance et des technologies, traditionnellement résilients, affichent les prévisions les plus optimistes en termes de rentabilité.
En revanche, les domaines comme l’éducation, les transports, le secteur juridique et manufacturier se montrent plus pessimistes, pointant des incertitudes économiques persistantes.
En parallèle, les coûts de main-d’œuvre représentent une préoccupation majeure pour 67 % des entreprises, qui anticipent une hausse des charges salariales.
Cette tendance est particulièrement marquée dans les secteurs des ressources humaines 1(81 %) et parmi les entreprises comptant entre 100 et 249 employés, où 74 % des dirigeants envisagent une augmentation significative.
Les défis clés pour 2025 : inflation, instabilité politique et pression économique
L’inflation reste le premier sujet de préoccupation pour 52 % des entreprises, affectant particulièrement les secteurs du commerce de détail, du voyage et des transports (62 et 63 %).
Par ailleurs, l’incertitude économique globale accentue les craintes de 36 % des répondants, notamment dans les secteurs de la construction et de l’ingénierie (48 %) ainsi que pour celui du droit (47%).
L’instabilité politique est également citée par 34 % des entreprises sondées, avec des impacts particulièrement prononcés dans les secteurs juridiques et manufacturiers.
Le cumul de ces facteurs oblige les dirigeants à faire preuve de prudence dans leurs décisions d’investissement et de gestion des ressources. 37 % prévoient de maintenir leurs investissements à un niveau stable, tandis que 29 % envisagent une hausse modérée (10% ou moins comparé à l’année dernière), preuve d’un optimisme mesuré.
Le rôle clé des élections de 2024 et de la transition numérique
Les résultats des élections de 2024 devraient influencer les décisions de 64 % des entreprises4, et ce de manière significative pour 22 % d’entre elles.
Les secteurs de la vente, des médias et du marketing (82 %) ainsi que les entreprises de taille moyenne (250-500 employés) sont particulièrement sensibles aux changements politiques attendus.
En parallèle, la transition numérique occupe une place centrale dans les priorités des entreprises pour 2025.
36 % des répondants prévoient de renforcer la cybersécurité, tandis que 31 % se concentrent sur le développement de nouveaux outils numériques.
Ces efforts sont essentiels pour soutenir l’innovation et la résilience des entreprises face à un environnement économique en mutation.
Flexibilité et travail hybride : un nouveau modèle de gestion des talents
Face aux bouleversements des modes de travail, la majorité des entreprises adoptent une approche flexible pour 2025.
32 % privilégient un modèle hybride avec 3 à 4 jours de présence au bureau, tandis que seulement 22 % envisagent un retour à plein temps.
Cette préférence pour le travail partiel au bureau s’explique par les avantages perçus en termes de collaboration (36 %), de productivité (34 %) et de maintien de la culture d’entreprise (33 %)5.
Une année charnière entre prudence et innovation
Dans un contexte marqué par des défis économiques, sociaux et politiques, 2025 s’annonce comme une année d’adaptation et de résilience pour les entreprises.
« Si certains secteurs comme la finance, l’IT et le marketing anticipent des opportunités significatives, d’autres devront relever des défis liés à la hausse des coûts, à l’inflation et à une demande incertaine.
précise Franck Thomas, responsable France chez Fiverr
La transition numérique et la flexibilité dans les modes de travail émergent comme des leviers clés pour tirer parti d’un environnement économique complexe ».
Méthodologie
L’étude a été menée par Censuswide, auprès d’un échantillon de 1 000 chefs d’entreprise en France. Les données ont été collectées entre le 21.10.2024 et le 30.10.2024.
1Combine « Les coûts de main-d’œuvre augmenteront modérément » et « Les coûts de main-d’œuvre augmenteront de manière significative ».
2Combine « Augmentation significative (plus de 20%) » et « Augmentation modérée (20% ou moins)
3Combine « Très optimiste » et « Assez optimiste ».
4Combine « Influencera considérablement les décisions » et « Influencera quelque peu les décisions ».
5Ceux qui souhaitent que les employés de leur entreprise retournent au bureau et ceux dont les employés sont déjà retournés au bureau à temps plein.