Un nouveau géant de la publicité est né. L’américain Omnicom et le français Publicis ont en effet annoncé leur fusion. Les numéros deux et trois mondiaux créent donc le leader incontesté du secteur, détrônant l’anglais WPP.
La nouvelle entité baptisée Publicis Omnicom Group comptera plus de 130.000 employés, sera contrôlée à 50,3% par Publicis et pèsera 17,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel. La capitalisation du nouvel ensemble s’élèvera à 26,5 milliards d’euros environ.
« Il s’agit d’une fusion entre égaux », commente Maurice Lévy, patron de Publicis. « Nous sommes confrontés à l’explosion des données et au développement exponentiel de nouveaux médias géants dans l’internet. Nous devions trouver une solution ».
Une valorisation de 26,5 milliards d’euros
Publicis, fondé en 1926 à Paris par Marcel Bleustein-Blanchet, et dirigé par Maurice Lévy, compte près de 58 000 collaborateurs dans 108 pays et a réalisé l’an dernier un bénéfice net de 737 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 6,6 milliards d’euros. Il se présente comme le troisième groupe mondial de communication, numéro deux en conseil et achat média, et numéro un en communication digitale et dans la santé.
Omnicom, quant à lui, fondé en 1986 et basé à New York, emploie 71 000 personnes dans le monde. Il a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 10,7 milliards d’euros et un bénéfice net de 750 millions d’euros.
Les deux groupes sont complémentaires, d’abord géographiquement mais aussi et surtout en termes d’activités. Publicis s’est très tôt orienté vers le numérique via les rachats de grosses agences comme Digitas, terrain où Omnicom est moins présent.
Le Web est d’ailleurs au centre de la stratégie du nouveau groupe. « Dans notre projet, il y a l’idée de devenir un acteur incontournable du Web. Les effets d’échelle sont importants car il nous faut retrouver une capacité d’action forte. Les groupes issus d’Internet ont un avantage sur nous: leur chiffre d’affaires tourne même quand ils partent en vacances! Leur production est en grande partie automatisée, ce qui est loin d’être notre cas. », commente ainsi au Figaro Maurice Lévy, patron de Publicis.
Et de poursuivre : « Nous devons donc impérativement investir dans le commerce en ligne, le search ou encore la data afin de rester un acteur important et respecté. De notre plus grande capacité à investir dans ces domaines dépendra le niveau de services que l’on offrira à nos clients. C’est mon obsession. Avec Omnicom, notre future taille nous dotera aussi d’une capitalisation boursière qui nous permettra d’être un interlocuteur stratégique avec les géants du Net ».
La fusion entraînera évidemment des économies d’échelle, notamment sur les achats d’espaces dans les médias. Mais se pose la question des conflits d’intérêt avec des annonceurs concurrents (comme Coca-Cola et Pepsi) désormais gérés par le même groupe.
Source ZDNet