L’Arcep et l’Arcom viennent de publier la cinquième édition de leur référentiel commun des usages numériques.
Entre explosion des usages mobiles, montée de l’intelligence artificielle et inquiétudes écologiques, ce rapport 2025 dresse un tableau contrasté du numérique en France.
Fibre, 5G : une France toujours plus connectée
Le référentiel met en évidence la forte accélération du très haut débit, aussi bien fixe que mobile.
En l’espace de dix ans, les abonnements à la fibre optique ont été multipliés par 25, atteignant 24,4 millions fin 2024.
Côté mobile, la 5G continue de gagner du terrain : 24,3 millions de cartes SIM actives sur les réseaux 5G, soit 10 millions de plus en un an.
Une population ultra-connectée et des usages en pleine mutation
En 2024, 94 % des Français utilisent internet, et la consommation de données poursuit sa croissance (+8 % au second semestre 2023).
Cinq acteurs — Netflix, Google, Akamai, Meta et Amazon — concentrent à eux seuls plus de la moitié du trafic.

Le smartphone s’impose comme l’équipement principal d’accès à internet, dépassant pour la première fois le téléviseur pour le visionnage de vidéos (93 % des foyers en sont équipés, contre 89 % pour les téléviseurs).
L’intelligence artificielle générative a rapidement trouvé sa place : un tiers des Français l’utilisent, un taux qui grimpe à 77 % chez les 18-24 ans.
Une adoption fulgurante qui n’empêche pas certaines craintes : 62 % de la population perçoit l’IA comme une menace pour l’emploi.
Écrans : des usages intensifs, parfois trop
En moyenne, les Français passent 4 heures par jour devant leurs écrans pour des usages personnels. Un quart du temps éveillé. Mais cette intensité interroge : 42 % estiment y passer trop de temps, dont 19 % “beaucoup trop”.
Vidéo, audio : les usages se diversifient et les plateformes s’imposent
Si la télévision linéaire gratuite reste le service vidéo le plus consulté (80 % des Français la regardent au moins une fois par semaine), les plateformes prennent de plus en plus de place.
Près de 50 % des Français regardent chaque semaine des émissions via les réseaux sociaux ou les plateformes de partage vidéo.
La tendance se retrouve aussi dans l’audio : 78 % des Français écoutent la radio en direct, mais près d’un sur deux utilise également des plateformes de streaming ou de partage vidéo, et 36 % les réseaux sociaux.
L’envers du décor : une empreinte environnementale qui s’alourdit
Le développement rapide des usages numériques a un coût écologique.
En 2023, l’empreinte environnementale des opérateurs de centres de données a fortement augmenté, tout comme celle des opérateurs télécoms, alimentée par la hausse de la consommation électrique des réseaux mobiles.
Côté audiovisuel, les usages ont généré 5,6 MtCO₂ eq en 2022, soit 0,9 % de l’empreinte carbone de la France.
Les terminaux (smartphones, téléviseurs, etc.) en sont les principaux contributeurs. Si les tendances actuelles se poursuivent, cet impact pourrait augmenter de 29 % d’ici 2030.
Toutefois, des leviers existent : l’écoconception et la sobriété numérique pourraient à l’inverse réduire cette empreinte de 33 %.
