Si les entreprises misent de plus en plus sur la data pour optimiser leurs résultats, les choses semblent beaucoup plus compliquées à mettre en oeuvre du coté de leur salariés qui se sentent très souvent dépassés par le flot de données qu’ils doivent aujourd’hui traiter…
Une nouvelle étude d’Accenture et de Qlik, intitulée « The Human Impact of Data Literacy », démontre que, bien que la majorité des entreprises ont conscience de l’incroyable opportunité que représentent les données, il existe un écart entre leurs aspirations à être pilotées par la donnée et la capacité de leurs collaborateurs à exploiter ces données.
Le stress des données coûte cher
L’étude menée par Accenture et Qlik, auprès de 9000 employés dans le monde, révèle que les entreprises perdent en moyenne plus de 5 jours de travail chaque année (43 heures) par employé.
Ces jours perdus à cause de la procrastination et des arrêts maladie sont dus au stress lié aux questions d’information, de données et de technologie. Ils se mesurent en milliards de pertes de productivité dans le monde entier, et à 9,8 milliards d’euros en France.
Pour beaucoup, la data reste floue…
L’étude a identifié l’impact du manque de Data Literacy (datalphabétisation en français) sur la capacité des entreprises à prospérer dans une économie pilotée par la donnée.
En premier lieu, bien que la grande majorité des employés (87 %) reconnaissent la donnée comme un atout, peu l’utilisent pour éclairer leurs prises de décisions.
Seuls 25% des employés interrogés pensent qu’ils sont parfaitement préparés à utiliser efficacement les données, et à peine 21% se disent confiants dans leurs compétences en matière de Data Literacy, c’est-à-dire leur capacité à lire, comprendre, questionner et travailler avec la donnée.
De plus, seulement 37% des employés ont davantage confiance en leurs décisions lorsqu’elles sont basées sur les données, et plus de la moitié (48%) font plus fréquemment appel à leur instinct qu’à des enseignements tirés des données pour prendre des décisions.
La nécessité de se data-former…
En second lieu, un manque de compétences en matière de données diminue la productivité. Trois-quarts des employés déclarent se sentir submergés ou malheureux lorsqu’ils travaillent avec des données, impactant alors leur performance globale.
Certains employés dépassés se donnent encore plus de mal pour éviter de les utiliser, puisque 36% des employés interrogés disent chercher une alternative pour accomplir une tâche sans utiliser de données.
6 sondés sur 10 (61%) rapportent que la surcharge de données a contribué au stress sur leur lieu de travail.
Près d’un tiers (31%) des actifs dans le monde prennent au moins un jour d’arrêt maladie en raison du stress généré par les questions d’information, de données et de technologie.
« Bien que les entreprises reconnaissent la part prépondérante que joue la donnée dans leur succès, la majorité peinent encore à constituer des équipes capables de réellement donner vie à cette valeur.
L’accent a été mis sur l’accès en libre-service des employés aux données, plutôt que sur le renforcement de l’autonomie des individus pour travailler avec celles-ci.
Pourtant, attendre des employés qu’ils travaillent avec des données sans leur fournir la formation adéquate ou les outils appropriés est un peu comme aller à la pêche sans les cannes et les appâts ; vous les avez peut-être menés au bord de l’eau mais vous ne les aidez pas à attraper un poisson ».
Jordan Morrow, Global Head of Data Literacy chez Qlik