Si le e-commerce représente plus de 90% du chiffre d’affaires d’Amazon, cette activité ne lui rapporte quasiment rien en regard des bénéfices tirés de ses services cloud…
En l’espace d’un an, la situation financière d’Amazon a bien changé. D’une perte de 57 millions de dollars au printemps 2015, le géant de l’e-commerce – enfin, plutôt du cloud ici – est parvenu à générer un bénéfice net de 513 millions de dollars.
Son chiffre d’affaires a, lui, progressé de 28 % sur un an, dépassant les 29 milliards de dollars. Comme à chaque trimestre, c’est la branche Amazon Web Services qui permet d’afficher un tel bilan.
Amazon vit sur (et de) son petit nuage
Les services cloud d’Amazon ont amélioré leurs ventes de +64 % en un an, c’est leur rythme de croisière. C’est aussi plus que les attentes des analystes. AWS affiche ainsi 2,6 milliards de dollars de chiffre d’affaires, mais une rentabilité extrêmement forte, avec 27,9 % de marge opérationnelle : c’est 11 points de plus qu’en avril 2015 !
À titre de comparaison, la rentabilité de la branche e-commerce est à 5,4 % en Amérique du Nord, et à 0,2 % dans le reste du monde.
Selon le cabinet Synergy, AWS jouit d’une position de force sur le cloud public, avec 30 % de parts de marché, soit 8 % de plus que ses trois poursuivants réunis : Microsoft, IBM et Google. Pourtant, Amazon ne dispose pas de la plus grosse infrastructure : la société possède 33 datacenters dans 12 pays, contre par exemple 46 pour IBM Softlayer…
Le cloud pour financer le développement
Le pari du cloud tenté par Jeff Bezos il y a 10 ans a donc porté ses fruit, et permet de financer les lourds investissements engagés par Amazon pour devenir le premier retailer au monde, en particulier dans la logistique (il se constitue sa propre flotte de camions et d’avions) et dans son principal levier de fidélisation : Amazon Prime, qui aurait atteint les 54 millions d’abonnés selon les estimations.
Amazon travaille par ailleurs à développer de nouvelles lignes de business, comme l’IoT avec Echo, ou son API pour objets connectés afin de trouver un nouveau relais de croissance et s’installer durablement aux côtés de Google, Facebook ou Apple parmi les sociétés valorisées plus de 300 milliards d’euros.
Sur le premier trimestre, Amazon a dégagé un chiffre d’affaires de 29,13 milliards de dollars (+28%), dont 9% réalisés par AWS. Ses ventes progressent plus rapidement en Amérique du Nord (+26%) que dans le reste du monde (+23%), où il n’est pas encore rentable…
Sources: Clubic et JDN