Avec un chiffre d’affaires de 175,3 milliards d’euros en 2024, le e-commerce poursuit sa trajectoire ascendante en France.
La Fevad vient de publier l’édition 2025 de ses « Chiffres clés du e-commerce » et dresse un état des lieux complet du secteur et de ses tendances.
Une nouvelle phase de croissance post-inflation
En 2024, les ventes en ligne en France ont franchi un nouveau cap.
Selon les données dévoilées le 3 juillet par la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), le secteur a généré 175,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit 2,6 milliards de transactions.
Une dynamique qui ne repose plus uniquement sur la hausse des prix, mais désormais sur l’augmentation des volumes, dans un contexte de désinflation.
Le redressement du segment des produits, en hausse à 66,9 milliards d’euros après deux années de repli, illustre ce basculement.
Avec un tel rythme, la Fevad anticipe déjà un passage symbolique des 200 milliards d’euros de ventes dès 2026.
La France s’inscrit dans une dynamique internationale soutenue.
En 2024, le marché européen du e-commerce a atteint 661 milliards d’euros (+9 %), tandis que les États-Unis ont enregistré 1 190 milliards de dollars de ventes (+8 %), soit 16,1 % de leur commerce de détail.
La Chine reste quant à elle leader mondial avec 1 791 milliards de dollars, soit 28 % du retail global…
Une pratique ancrée dans le quotidien des Français
L’achat en ligne est devenu une habitude largement partagée : 41,6 millions de Français ont effectué au moins une commande sur internet en 2024, soit 2,2 millions de plus qu’en 2023.
Cela représente plus de 73 % de la population de plus de 15 ans, un record national qui dépasse la moyenne européenne.
Chaque consommateur a réalisé en moyenne 62 achats sur l’année, pour une dépense globale de 4 216 euros.
La satisfaction est au rendez-vous : 83 % des cyberacheteurs estiment que le e-commerce leur permet d’accéder à des produits mieux adaptés à leurs besoins.
La mode, locomotive du commerce en ligne
Parmi les catégories les plus dynamiques, l’habillement confirme sa domination : près de 60 % des acheteurs en ligne ont commandé des articles de mode en 2024.
Le secteur représente désormais 23 % des parts de marché du e-commerce produit, pour un chiffre d’affaires de 7,7 milliards d’euros. Des plateformes comme Amazon, Shein ou Temu y contribuent fortement.
Mais cette progression soulève des enjeux de régulation.
La fast fashion, et en particulier l’essor des plateformes asiatiques, a déclenché une réponse législative : un texte voté au Parlement vise à encadrer les pratiques commerciales de ces géants du prêt-à-porter à bas coût.
La Fevad alerte sur la nécessité d’un cadre équitable : « Il est essentiel que tous les acteurs, notamment les plateformes asiatiques, respectent les mêmes règles sur notre marché », insiste Marc Lolivier, délégué général de la fédération.
Une consommation plus responsable et circulaire
Autre tendance lourde du marché : l’essor de la consommation responsable.
Plus de la moitié des acheteurs en ligne (51 %) ont acheté un produit de seconde main en 2024, et 43 % en ont revendu un. La mode, encore une fois, est en tête de cette économie circulaire.
Cette mutation reflète une conscience environnementale croissante.
Près d’un consommateur sur quatre déclare désormais boycotter les marques qui ne respectent pas leurs engagements environnementaux ou sociaux — une hausse significative par rapport à l’année précédente.
En parallèle, 55 % des acheteurs reconnaissent que le e-commerce a permis de renforcer la transparence sur la composition ou la provenance des produits.
Enfin, le secteur contribue à l’inclusion géographique : 75 % des habitants en zones rurales affirment accéder grâce à lui à des produits indisponibles localement…
Un secteur qui embauche et qui exporte
En 2024, le nombre de sites marchands actifs en France a progressé de 9 %, atteignant 153 000 plateformes recensées.
Cette vitalité se traduit sur le plan de l’emploi : le secteur compte désormais 212 000 salariés, en hausse de 8 %.
L’innovation reste un pilier du développement : 82 % des entreprises e-commerce utilisent l’IA générative en 2025, bien au-delà de la moyenne nationale.
L’international constitue également un axe stratégique prioritaire : 73 % des sites français sont présents hors des frontières, avec une progression continue des investissements à l’export.
« Le e-commerce, est devenu bien plus qu’un simple canal d’achat : c’est un levier de croissance, d’inclusion, d’innovation. Chaque jour, il facilite la vie de millions de Français, partout sur le territoire.
a déclaré Marc Lolivier, Délégué général de la Fevad.
C’est un secteur qui innove, qui recrute, qui s’exporte, et qui prend ses responsabilités. Sa croissance, portée par l’engagement des entreprises, reflète une dynamique solide et tournée vers l’avenir.
Le e- commerce français a confiance en lui – et surtout, il donne confiance en demain. »
