La révolution silencieuse de la recherche en ligne est en marche.
ChatGPT s’impose comme une alternative crédible à Google et fait vaciller un modèle établi depuis deux décennies.
Dans sa dernière étude, Similarweb revient sur l’impact de l’IA sur la recherche en ligne et sur le trafic des sites médias aux Etats-Unis.
ChatGPT bouscule le monopole de Google
D’après Similarweb, le trafic vers ChatGPT explose : +52 % sur le web, +116 % sur mobile entre 2023 et 2025.
Le lancement de ChatGPT Search en décembre 2024 a accéléré cette tendance, entraînant une hausse de 212 % des requêtes liées à l’actualité.
En parallèle, Google enregistre un recul inédit de 5 % sur la même période.
La suprématie du moteur de recherche est encore là, mais l’ascendant technologique s’effrite.
Les utilisateurs ne se contentent plus de taper des mots-clés : ils posent des questions, cherchent de la contextualisation, des réponses synthétiques — ce que l’IA générative offre sans détour.
La presse prise entre deux feux : chute du SEO, explosion du trafic IA
Pour les éditeurs, le choc est brutal. Le New York Times aurait perdu 36 % de son trafic à cause des AI Overviews de Google.
Le trafic global des moteurs de recherche (Google, Bing, etc.) vers les sites d’actualité est passé de 2,3 milliards de visites en 2024 à 1,7 milliard en 2025, une chute inédite.
Autre signal d’alarme : la part des requêtes « zero-click » — ces recherches qui ne débouchent sur aucun clic — est passée de 56 % à 69 % en un an. Autrement dit, la majorité des utilisateurs obtiennent leurs réponses sans jamais visiter un site.
Mais tout n’est pas sombre. En parallèle, le trafic généré par ChatGPT vers les médias a été multiplié par 25 en un an, passant d’un million de visites en 2024 à plus de 25 millions en 2025.
Une dynamique forte, même si elle reste encore marginale à l’échelle globale.
Les premiers bénéficiaires du trafic IA
Certaines marques médias commencent à tirer parti de ce nouvel écosystème. Reuters, par exemple, enregistre une progression de 8,9 % de son trafic en provenance de ChatGPT.
Le New York Times, malgré ses pertes via Google, récupère 3,1 % de ce nouveau flux. Le classement des sources les plus citées par ChatGPT n’est pas encore transparent, mais il annonce déjà une recomposition possible des rapports de force.
Ces données montrent que l’IA générative ne se contente pas de capter l’attention : elle devient une interface de distribution de l’information.
Reste à savoir si ce trafic sera durable, maîtrisable et monétisable pour les éditeurs.
Vers un nouvel équilibre de la visibilité numérique ?
La montée en puissance de l’IA dans la recherche d’informations ne marque pas seulement une évolution technologique — c’est une rupture de paradigme.
Le modèle de visibilité basé sur les clics, le SEO et les classements algorithmiques est remis en cause.
Les éditeurs doivent désormais penser leur présence dans les interfaces d’IA comme ils l’ont fait avec Google dans les années 2000.
La prochaine bataille ne sera pas seulement celle du contenu, mais celle de l’accessibilité algorithmique dans les modèles d’IA.
Et dans ce nouveau terrain de jeu, les règles ne sont pas encore écrites…
