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La voix est une donnée comme les autres

82% des Français ne savent pas que leur voix est une donnée personnelle protégée par le RGPD !




A l’approche de la première date d’anniversaire du Règlement Général de Protection des Données, Mediartis, première plateforme conforme au RGPD pour la gestion des « datas-voix » des comédiens, a souhaité interroger les Français sur leurs données personnelles et plus précisément sur leur voix.

Quels usages en font-ils au quotidien ? La considèrent-ils comme une donnée personnelle protégée par le règlement européen, au même titre que leur mail, adresse ou encore numéro de téléphone ? Selon eux, à quels risques s’exposent-ils avec ce type d’usages ?


Les usages « vocaux » de plus en plus présents dans le quotidien des Français


C’est un fait, les nouvelles technologies ont envahi notre quotidien et bousculé nos habitudes.

Aujourd’hui, même si les Français sont toujours fidèles à un usage traditionnel de la voix – 86% des Français passent des appels téléphoniques à leur entourage et 41% ont déjà échangé avec des centres d’appels -, l’usage « digital », rendu possible grâce à des innovations comme la reconnaissance vocale ou l’Intelligence Artificielle, prend peu à peu sa place.

Ils sont en effet nombreux à pratiquer au moins l’un des usages suivants : 30% utilisent la saisie vocale de texte (dictée de SMS, mails, etc.), 24% enregistrent des messages vocaux via les réseaux sociaux (Messenger, WhatsApp, etc.), 17% échangent avec des assistants vocaux comme Siri, Alexa ou Google Home, ou encore, à moindre mesure, 8% contrôlent des objets connectés par la parole.


Le champ d’application du RGPD majoritairement méconnu


Les Français accusent toutefois une certaine méconnaissance du champ d’application du RGPD.

Interrogés dans le cadre des usages qu’ils font de leur voix (cf. ci-dessus), 54% d’entre eux estiment que c’est uniquement ce qu’ils disent qui est protégé par le Règlement européen (c’est-à-dire les informations qui sont dites : email, nom, numéro de téléphone), oubliant que leur voix en elle-même est également susceptible de protection (seulement 17% la mentionne).

Encore plus préoccupant : 28% des répondants n’ont aucune connaissance du niveau de protection offert par ce règlement puisqu’ils répondent « aucun des deux » à la question posée : ils estiment donc que ni leur voix, ni les informations communiquées ne sont protégées par le RGPD.

Au global, ce sont donc plus de 80% des Français qui ignorent totalement que leur voix est une donnée personnelle !


Des risques sous-estimés


Si la voix est protégée, c’est évidemment car elle suffit à elle-seule à identifier une personne.

Connaître la voix d’une personne, c’est l’empêcher de bénéficier de l’anonymat dont elle aurait voulu se prévaloir, et c’est également l’exposer à un risque d’usurpation d’identité.

Interrogés sur les risques que peut entraîner leurs usages « vocaux », ils sont seulement 39% à avoir conscience que leur voix peut être reproduite, et donc soumise par exemple à un risque d’usurpation d’identité.

Ce danger s’est d’ailleurs nettement intensifié ces dernières années avec l’essor des nouvelles technologies ; pour exemple, le 18 mai dernier, les chercheurs de la start-up d’Intelligence Artificielle Dessa ont annoncé avoir créé une réplique de la voix de Joe Regan, un célèbre podcasteur américain, à partir de données collectées.

Les Français sont en revanche davantage conscients des risques encourus par le contenu (informations transmises) de leurs usages vocaux quotidiens ; 62% des répondants estiment qu’il peut être stocké et 53% pensent qu’il peut être analysé à des fins commerciales.


« Le champ d’application du RGPD reste aujourd’hui flou pour une majorité de Français et nécessite encore de la pédagogie. Si le niveau de compréhension semble plutôt bon sur les données personnelles « classiques », type email, adresse postale ou encore nom de famille, il s’affaiblit quand il s’agit de la voix.

Peu d’entre nous ont conscience qu’il s’agit d’une donnée personnelle à part entière, qui permet de nous identifier et qui peut être exploitée. Elle peut en dire beaucoup sur nous, parfois même plus que ce que nous pouvons poster sur nos réseaux sociaux ! 

Au regard des nombreux usages vocaux qui se développent, il est donc important de rappeler aux Français leurs droits en la matière et de les sensibiliser aux risques liés à un usage incontrôlé de leur voix », explique Maître Henri Leben, Délégué à la protection des données de Mediartis.



Méthodologie :

Sondage réalisé sur un échantillon Toluna de 1114 personnes, représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus. Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne du 14 au 23 mai 2019.

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