Selon une récente enquête, 87,5 % des Français ne s’estiment pas suffisamment informés sur les utilisations de l’Intelligence Artificielle dans le domaine de la santé et la très grande majorité craint ses impacts en tant que patient…
Nuance Communications vient de dévoiler les résultats de son étude menée auprès des Français pour comprendre leur perception de l’Intelligence artificielle dans la santé.
Une techno pour l’instant « invisible »
Seuls 13 % des personnes interrogées indiquent avoir vu chez leurs médecins ou à l’hôpital, des technologies d’IA, ou des applications sur smartphones ou tablettes.
La réforme des études de médecine sur les deux premiers cycles, qui vise à enseigner le numérique aux médecins en formation, devrait favoriser le développement des usages des nouvelles technologies dans les pratiques en cabinet comme à l’hôpital.
De la même manière, alors que la reconnaissance vocale basée sur l’IA se déploie à très grande vitesse dans les établissements de santé et dans les cabinets médicaux et de radiologie, les Français ne sont que 5 % à la citer comme l’une des technologies numériques utilisées par les médecins.
Cela s’explique notamment par le fait que la technologie n’est pas toujours « visible », car certains médecins l’utilisent après le départ du patient et non devant lui.
Malgré le rapport Villani et la visibilité donnée par les médias à ce sujet, lorsque l’on parle de l’IA dans la santé aux Français, 87,58 % d’entre eux s’estiment peu, voire pas informés du tout.
L’intelligence artificielle est pourtant déjà un peu partout dans leur vie, mais les Français n’identifient pas sa présence. Embarquée dans de nombreuses applications numériques, l’IA reste invisible.
C’est le cas par exemple de la reconnaissance vocale médicale. Mais un algorithme n’a pas vocation à être « visible ».
Déshumanisation et sécurité comme principales craintes
Pour 18,29 % des Français, l’IA dans la santé risque d’éloigner les médecins des patients. 25 % des Français pensent au contraire que l’IA est digne de confiance à condition qu’elle intervienne en outil d’aide au médecin.
Peu de personnes (3,59 %) pensent que l’IA pourra redonner du pouvoir aux patients.
Le sujet de la sécurité est soulevé par 13 % des Français qui seraient favorables aux technologies basées sur l’IA s’ils avaient la garantie que leurs données soient sécurisées. Les données de santé sont en effet en jeu au sein de technologies telles que l’IA.
Une utilité tout de même perçue
Malgré les craintes, les Français s’accordent à dire que l’IA pourrait aider au diagnostic et qu’il serait même envisageable de lui confier certaines étapes de la prise en charge :
- 31 % des Français interrogés voient l’intelligence artificielle dans la santé comme un atout pour aider les médecins à établir des diagnostics
- 16 % estiment qu’elle peut être un facteur d’amélioration de la prise en charge
- 41 % citent la prise de rendez-vous en ligne comme étape de la prise en charge pouvant être réalisée par une intelligence artificielle. Ils sont d’ailleurs 33 % à mentionner avoir vu leur médecin utiliser une application de prise de rendez-vous en ligne.
- 29,68 % des Français s’accordent également sur le fait qu’une IA pourrait se charger de l’accueil des patients et de la création des dossiers
Pour Jean-Marc Torre, spécialiste de l’intelligence artificielle au sein de la division Santé de Nuance, « outre l’aide au diagnostic, comme on peut déjà le voir en imagerie médicale, l’intelligence artificielle en santé va permettre de transformer la relation médecin patient.
Nous avons développé un système basé sur l’IA, qui lors de la consultation médicale capture l’ensemble des échanges entre le médecin et son patient. Le système comprend ce qui est dit et renseigne automatiquement le dossier du patient, crée le compte rendu, prend le prochain rendez-vous, etc.
Le médecin ne touche plus un clavier ni une souris, il parle avec son patient et interagit avec le système. C’est ce que l’on appelle “ l’Intelligence Clinique Ambiante ”.
Chez Nuance, nous sommes convaincus que l’IA va transformer la relation patient médecin, en aidant le médecin à rester centré sur ce qu’il sait faire, soigner des patients. »
Méthodologie :
Etude Google Survey réalisée pour Nuance Communications sur un échantillon de 2011 personnes représentatif de la population française âgée de 18 à 65 ans et menée du 27 février au 1er mars 2019.