L’Intelligence Artificielle fait beaucoup parler d’elle ces derniers mois et semble amenée à tenir une place de plus en plus importante dans notre quotidien et dans le monde du travail dans les années à venir.
Un constat qui ne semble toutefois pas alarmer outre-mesure les jeunes français interrogés par Harris Interactive qui paraissent même plutôt optimistes sur les apports potentiels de l’IA à l’avenir…
Alors que l’Union Européenne a annoncé un plan d’investissement de grande ampleur pour promouvoir et stimuler le développement d’une intelligence artificielle « fabriquée en Europe », cette avancée technologique continue à être source de nombreuses interrogations.
Conséquences technologiques, économiques mais également éthiques, l’intelligence artificielles interroge les valeurs de chacun.
Les plus jeunes particulièrement, dès aujourd’hui et à l’avenir, seront confrontés de plus en plus à l’intervention de l’intelligence artificielle au cours de leur parcours personnel et professionnel.
Pour savoir comment ils appréhendent ce phénomène, Agora Fonctions et Harris Interactive ont interrogé les jeunes âgés de 18 à 34 ans sur leurs perceptions des impacts de l’IA sur l’emploi.
L’IA fait déjà partie du paysage
L’intelligence artificielle est une donnée avec laquelle les jeunes Français savent qu’ils devront composer.
Il s’agit d’un sujet qui, pour eux, s’impose : 96% en ont déjà au moins entendu parler, 74%, et encore davantage chez les plus diplômés (86%) affirmant voir très bien ce dont il s’agit.
Si l’IA évoque spontanément le développement technologique et la robotique, elle revêt une appréhension plutôt positive de la part des jeunes.
77% d’entre eux estiment en effet que son développement est une bonne chose pour la société française, un a priori favorable confirmé notamment chez les plus diplômés (82%).
Un impact inévitable sur l’emploi
Dans le monde du travail, la progression de la place de l’intelligence artificielle apparaît également comme une donnée acquise pour les plus jeunes, 81% estimant qu’elle occupera dans 5 ans, une place plus importante qu’aujourd’hui.
Ils sont également tout à fait conscients que les professions qu’ils occupent actuellement, ou qu’ils seront, pour les étudiants, amenés à occuper plus tard, seront impactés par l’introduction de l’IA.
Près de 8 sur 10 d’entre eux sont ainsi convaincus qu’elle apportera des changements dans leur métier, 4 sur 10 estimant qu’il devrait même s’agir de changements importants.
Un allié au travail
A nouveau, ces changements sont perçus de manière plutôt positive par les jeunes Français, qu’ils travaillent actuellement ou soient encore étudiants, 68% estimant que le développement de l’IA est une bonne chose pour le monde du travail de manière générale.
Ils sont néanmoins un peu plus réservés pour leur carrière personnelle, 60% cette fois estimant qu’il s’agit plutôt d’un atout pour leur progression professionnelle.
Pour expliquer les raisons de cette perception favorable, on note que les notions les mieux associées au développement de l’IA dans les entreprises, les idées de robotisation (50%), d’automatisation (44%), mais également de gain de temps (38%), de simplification des tâches complexes (34%) et donc de facilitation du travail (29%) apparaissent clairement.
Les étudiants, qui ont encore le loisir d’orienter leurs études partagent encore plus que les jeunes actifs cette vision positive.
Déshumanisation et chômage
Néanmoins, certains doutes et certaines méfiances restent présentes. Les plus jeunes redoutent particulièrement une déshumanisation du monde du travail, qu’ils associent particulièrement à l’IA (42%), qui est aussi, pour 28% d’entre eux, fortement associée à la notion de chômage.
Pour les jeunes Français, et ce quelle que soit aujourd’hui leur catégorie socio-professionnelle, ce sont les emplois les moins qualifiés qui risquent le plus d’être mis en danger par les progrès de l’intelligence artificielle (45%), quoi qu’aucun corps de métier ne soit perçu comme particulièrement à l’abri du changement : 38% estiment ainsi que l’IA aura des conséquences sur tous les types de métiers, qu’ils soient qualifiés ou non.
Les jeunes et l’IA : it’s complicated
En apparence anecdotique, la comparaison de l’IA avec une figure animalière résume bien le regard que les jeunes Français peuvent porter sur elle.
Le chien, pour son caractère intelligent mais également docile dans son accompagnement de l’homme est fortement cité, de même que le singe, à la fois intelligent et proche de l’homme.
Pourtant, d’autres figures d’animaux intelligents, comme le renard, le serpent ou la pieuvre, témoignent de la nécessaire méfiance qu’il convient de conserver à l’égard de l’intelligence artificielle.
Dans ce contexte, malgré leur confiance envers et leur perception positive de l’IA, les jeunes Français se montrent favorables (67%) à ce que son développement et son usage dans le monde professionnel soit encadré par la loi.
Enquête réalisée par Harris Interactive en ligne du 18 au 20 mars 2019. Échantillon de 801 jeunes âgés de 18 à 34 ans et représentatifs de cette population. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).