Le COVID-19 a engendré une crise mondiale qui est non seulement sanitaire mais aussi économique, sociale, politique et par conséquence médiatique.
La pandémie a totalement bouleversé l’information et l’a totalement cannibalisée, c’est une « sidération médiatique » historique dans son intensité et sa longueur.
Quels sont les principaux faits marquants à retenir pour les médias traditionnels et sociaux ?
Pour le savoir, Cision a analysé 50 000 sources dans 190 pays : presse papier, web et réseaux sociaux : ampleur, sujets traités, intox, et comparaison avec deux phénomènes : les Gilets Jaunes et l’incendie de Notre Dame.
Une épidémie médiatique
Entre le 1er janvier et le 31 août 2020, on dénombre 54 Millions d’articles et 694 Millions de partages sur les réseaux sociaux.
Le pic de la couverture médiatique était atteint en mars quand la mortalité a dépassé celle causée par le SARS 2003.
Il est intéressant de noter que c’est la seule fois où elle a été légèrement précédée par un pic de partages du sujet COVID-19 sur les réseaux sociaux.
Par la suite les partages sur les réseaux sociaux ont été inférieurs en volume par rapport à celui des contenus médiatiques.
Un intérêt occidental avant tout
60 % de la couverture médiatique provient des Etats Unis et de l’Europe
Alors que la pandémie a débuté en Chine, elle ne représente que 15 % de la couverture médiatique globale vs 34 % pour l’Amérique du Nord et 26 % pour l’Europe.
Un pic de 57 % de la couverture médiatique mondiale consacrée à la COVID-19
Rarement un sujet a concerné les journalistes et médias toutes thématiques confondues : si la santé a été le thème le plus traité (39 %), il est suivi de près par l’économie (32 %) et la politique (25 %).
Un sujet propice aux Fake News
20 % des personnalités publiques sont à l’origine de fake news engendrant 70 % de l’engagement sur les médias sociaux.
Comme devant tout phénomène inconnu, les intox se sont multipliées. Sur un panel de 647 fact checks en France : 23 % concernaient les politiques, 18 % les traitements et remèdes, 8 % les masques.
L’AFP et les chaines d’info en boucle
Phénomène sans précédent dans l’histoire des médias, pendant que la PQN frôlait les 65 % de taux de couverture, 72 % des dépêches de l’AFP et 75 % du temps d’antenne des chaînes d’information en continu concernaient la COVID-19 entre le 16 et le 22 mars.
La « bande passante » pour les autres sujets est donc restée très faible…
Une couverture médiatique inédite
Pour donner une ampleur de la résonance de la pandémie dans les médias, on peut comparer avec deux événements qui ont trusté ces derniers :
- Le mouvement des Gilets Jaunes dont la couverture médiatique a atteint au plus fort 23 %
- L’incendie de Notre-Dame à 31 %
Dans les deux cas on est très loin des pourcentages relatifs à la COVID-19 et de son temps d’exposition médiatique.