Le groupe SII, société de services numériques et de conseils en technologie, et l’institut de sondage Viavoice dévoilent les résultats d’une enquête exclusive dédiée aux rapports qu’entretiennent les Français avec l’IA générative.
Entre crainte et méconnaissance, l’avènement de cette technologie suscite de nombreuses questions. Une perception qui interroge alors que le gouvernement affiche une volonté de faire de la France un champion de l’IA.
Des ambitions qui semblent décorrélées du quotidien des Français : si 65% des sondés ont déjà entendu parler d’IA générative, seuls 22% d’entre eux voient très bien de quoi il s’agit…
IA : une technologie encore peu saisie par les Français
Fin novembre 2022, le grand public découvrait ChatGPT, un nouvel outil technologique promettant de révolutionner notre façon d’interagir avec les machines.
Deux années plus tard, force est de constater que le plébiscite est moindre : l’étude Viavoice pour SII révèle en effet que 81% des Français n’ont toujours pas essayé d’utiliser l’IA pour un usage personnel.
Un constat partagé côté entreprises : seuls 22% des actifs déclarent que cette technologie est déployée ou en cours de déploiement au sein de leur entreprise.
De même, seuls 4% d’entre eux peuvent témoigner d’un déploiement dans l’ensemble de leur entreprise !
Ainsi, si seulement 17% des personnes interrogées déclarent utiliser l’IA à des fins professionnelles, on observe un écart de perception renforçant d’avantage cette mise à distance des Français avec l’IA générative : plus de la moitié des artisans et des commerçants (51%) pensent que cette technologie ne les concerne pas.
«L’IA offre un potentiel immense pour façonner un avenir meilleur pour tous.
déclare Charles Mauclair, Directeur Général de SII France
En éduquant et en sensibilisant le grand public, en encourageant l’innovation et en régulant de manière responsable, nous pouvons faire de l’IA une force positive au service de l’humain.
En unissant nos efforts et en accordant la priorité à l’IA, nous pouvons créer un monde où elle est synonyme d’opportunité, d’inclusion et de progrès pour tous» .
Des utilisateurs peu nombreux mais plutôt convaincus par l’IA
L’utilisation de ces technologies reste donc encore confidentielle, et cela ne semble pas aller en s’arrangeant : ¾ des non-utilisateurs n’envisagent pas d’en utiliser dans le futur.
À l’inverse, les utilisateurs souhaitent en majorité continuer à utiliser ces technologies dans le futur (pour 35% d’entre eux) voir même l’utiliser d’avantage (33%).
L’utilisation serait ainsi un facteur favorisant l’adoption de l’IA générative et l’on observe chez les initiés des attentes autour d’une technologie qui viendrait faciliter leur quotidien.
Les Français qui envisagent d’utiliser des IA à l’avenir, attendent d’abord qu’elles leur facilitent la vie (pour 59% d’entre eux), une attente encore plus importante chez les + de 50 ans (69%). Ils sont également dans l’attente d’une technologie qui viendrait les aider à monter en compétence (51%).
Des Français majoritairement inquiets face à l’IA
Si la maturité des Français au regard des technologies d’IA générative oscille entre méconnaissance et appropriation en fonction des profils sondés, les Français sont majoritairement inquiets quant à l’arrivée de cette technologie dans leur quotidien et les perspectives qu’elle dessine pour l’avenir.
Ainsi, 83% des sondés craignent que l’IA ne permette plus de faire la différence entre le vrai et le faux en matière d’information.
Des inquiétudes qui rejoignent celles des dirigeants mondiaux réunis à l’occasion du Forum de Davos en ce début d’année où l’accent a été mis sur la désinformation comme risque mondial majeur selon le Global Risk Report 2024.
Au-delà de la désinformation, 82% des Français craignent que l’IA générative conduise à une déshumanisation des rapports sociaux au profit des technologies ; et qu’elle rende certains secteurs complètement dépendants de cette technologie pour 82% d’entre eux.
Méthodologie
Enquête réalisée auprès d’un échantillon de 1000 personnes, représentatif de la population française âgée de 16 ans et plus, résidant en France métropolitaine.
Interviews réalisées du 15 au 19 Février 2024
Les interviews ont été effectuées en ligne. Représentativité assurée par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, région et catégorie d’agglomération.