A l’occasion de la journée de la Terre, le spécialiste des avis et notations des consommateurs Bazaarvoice a sondé les membres de sa communauté Influenster pour mesurer le degré de préoccupation environnementale des consommateurs en France et dans le monde.
Ceci dans le contexte du dernier rapport du GIEC du 4 avril 2022 qui table sur un réchauffement du climat pouvant désormais atteindre les 3,2 degrés, c’est-à-dire bien au-dessus de 1,5 degrés requis pour éviter des conséquences dramatiques.
L’enseignement clé qui ressort de cette étude est que la question du prix reste aujourd’hui centrale pour les consommateurs.
Consommer responsable oui, mais pas à n’importe quel prix…
L’obstacle numéro un à l’achat de produits alternatifs bio ou durables reste le critère financier : 61,75 % des répondants mondiaux l’indiquent et 54 % des Français questionnés.
Les moins sensibles aux prix sont les Allemands avec 46 % des répondants. L’enjeu de la démocratisation et de l’accessibilité financière des produits durables reste donc déterminant.
Dans la même veine, alors même que la « fast-fashion » ou mode éphémère est décriée pour son impact délétère sur l’environnement, comme le disent 60,5 % des répondants mondiaux et 74 % des Français, elle séduit encore les consommateurs en raison des prix moins élevés qu’elle pratique, estiment 53 % des sondés dans le monde et 40 % des Français.
Ceci étant dit, 57 % des Français sondés, 57 % des Allemands – contre 48 % à l’échelle internationale – se disent prêts à payer plus cher pour des produits plus respectueux.
Environnement et changement d’habitudes à l’échelle individuelle
Le point bloquant principal reste donc le prix et non pas l’effort requis pour changer ses habitudes. Ce dernier aspect ne constitue un frein que pour 19 % des répondants mondiaux et 22 % des Français interrogés.
Une problématique phare de la consommation éthique est la question de l’impact individuel et de celui des économies prises au sens large.
A ce titre, 67 % des sondés Français – contre 49 % mondialement – pensent que les comportements individuels ont autant de poids – voire plus – que les actions que les entreprises peuvent mettre en place pour faire face à la crise climatique.
Un sondé sur deux dans le monde estime que les mesures les plus influentes seront le fait des entreprises, contre à peine un tiers des Français (32 %).
Les consommateurs tout de même en attente d’efforts de la part des entreprises
La crédibilité des entreprises est aussi débattue.
Une part importante d’organisations affichent une préoccupation pour l’environnement à des fins de communication marketing et donc marchandes : c’est ce que pense un gros tiers des Français sondés (35 %), plus préoccupés sur cette question que les répondants mondiaux (27 %).
Les axes prioritaires de la soutenabilité
Questionnés sur les visages de la durabilité, les sondés de la communauté Influenster indiquent en première place l’enjeu des circuits courts, les produits devant être produits localement selon 73 % des Français et 74 % des répondants mondiaux.
D’autre part, la saisonnalité des productions est la seconde problématique selon les Français (54 %) mais n’arrive qu’en quatrième place dans le monde (43 %).
La question des emballages n’est pas éludée.
Si 51 % des consommateurs mondiaux indiquent qu’ils préfèrent des emballages réduits mais ne s’offusquent pas de leur présence et ne considèrent pas cet aspect comme un point bloquant à l’achat, seuls un tiers des Français se retrouve dans cet état de fait.
Dans l’Hexagone, la priorité pour 46 % des sondés est de privilégier les marques réduisant au maximum le « packaging ».
Méthodologie :
Données de la plateforme Bazaarvoice Influenster recueillies en mars 2022 sur 19 380 répondants dans le monde, dont plus de 185 en France, plus de 500 en Allemagne, plus de 1020 au Royaume-Uni et plus de 655 en Amérique du Nord.