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2010-2020 : Une décennie à l’ombre des GAFA …

Il y a dix ans, les dix plus grandes capitalisations boursières ne comptaient que deux entreprises de la Tech : Microsoft et Apple. Dix ans plus tard, GAFA et consorts trustent 8 de ces 10 premières places…

Retour sur une décennie marquée par l’hégémonie des géants de la Tech.




Fabernovel vient de publier l’épisode 4 de son nouveau rapport, “Gafanomics – The Quarterly” qui fait l’analyse globale des résultats des géants de la tech* pour le quatrième trimestre 2019.

L’occasion aussi de revenir sur l’évolution de ces sociétés durant cette décennie qui vient de s’achever.



Une décennie sous le signe de l’hégémonie des géants tech

Il y a 10 ans, les 10 plus grandes capitalisations boursières ne comptaient que 2 entreprises Tech : Microsoft et Amazon. 10 ans plus tard, ces derniers ont été rejoints par 6 autres entreprises Tech : Amazon, Alphabet, Facebook, Alibaba, Tencent et Visa.

Sur cette période, les Gafa ont multiplié leurs cours de bourse par 6 pour Google et Microsoft et jusqu’à 20 pour Amazon tout en augmentant leurs revenus.

Pour autant ces 2 valeurs ne sont pas corrélées. Les revenus de Facebook ont ainsi grandi plus vite que son cours de bourse à cause des scandales à répétition que le groupe a essuyé mais aussi probablement du fait de sa trop forte valorisation à son entrée en bourse.

En revanche, Microsoft a multiplié son cours de bourse par 6, en multipliant ses revenus par 2 seulement et illustre la confiance des investisseurs dans l’évolution récente de son modèle économique (lié aux services).


La révolution du Cloud

La dernière décennie a été la scène de la révolution du Cloud Computing dans les entreprises.

Bien que le cloud remonte aux années 2000, il a clairement pris son essor au cours des années 2010 en changeant complètement la façon dont les entreprises organisent leur informatique avec un accès à une infrastructure informatique plus sûre, plus évolutive et plus puissante, tout en apportant de la flexibilité et des coûts réduits. 

Microsoft avec 44 milliards de dollars (+21%) – selon les estimations de Fabernovel et Amazon avec 35 milliards de dollars (+36%) se partagent le marché sans compter l’arrivée de Google qui investit massivement avec une croissance de 53% pour 9 milliards de chiffres d’affaire en 2019. 


La guerre des interfaces

La période 2010-2020 a été aussi une guerre d’interface. Alors que le mobile est devenu l’interface dominante avec 3,5 milliards d’utilisateurs, offrant des positions stratégiques à Apple et Google, d’autres interfaces ont émergé.

L’essor de la voix et bientôt de l’AR/VR permettent à d’autres géants du numériques comme Facebook ou Amazon et de devenir peut-être les plateformes dominantes du futur. 

Si les géants de la Tech ont bien grossi, ils ont aussi et surtout changer les usages et bouleverser le quotidien des consommateurs.

Début 2020, ce sont 390 030 applications qui ont téléchargées sur les places de marchés d’Apple et Google contre 5 312 en 2010.


Une minute sur internet en 2020 c’est 4,5 millions de vidéos vues sur Youtube ou 41,6 millions de messages envoyés sur WhatsApp et Messenger pour moins de 1 million en 2010 dans les deux cas.

Des usages que l’on peut remettre en question à l’heure de l’urgence climatique…


Géants du numérique VS urgence climatique

Avant même que Greta Thunberg et sa génération se choisissent un métier, on commence à entendre dire que la Tech est la nouvelle finance.

Sur le campus, les jeunes diplômés ont à se justifier pour rejoindre Google ou Facebook, comme en 2009 leurs prédécesseurs devaient le faire pour rallier les rangs de Société Générale ou Goldman Sachs. 

Si les performances financières (revenus) des géants du numérique ont été globalement bonnes, le quatrième trimestre a été marqué par une prise de conscience sur les problématiques éthiques (environnement, social et gouvernance).

Facebook a investi notamment dans ses talents avec aujourd’hui 1000 ingénieurs qui travaillent sur les questions de protection de la vie privée.

Microsoft a annoncé son plan extrêmement précis pour atteindre un impact carbone négatif à 2030 et Amazon la neutralité carbone à 2040.


Le mythe de la Green Tech

Et le temps presse pour le secteur. Si les géants du numérique nous ont permis de réduire notre consommation de papier et d’autres éléments matériels comme le CD-rom, ils ne sont pour autant pas sans impact sur notre planète.

Au contraire, le numérique représente aujourd’hui 4% des émissions de gaz à effet de serre contre 2,8% pour le trafic aérien, selon les estimations du think tank The Shift Project

En 2012, alors que Greenpeace révélait un rapport « How clean is your cloud » dénonçant la consommation énergétique des Gafa, Apple réagit rapidement en s’engageant dans un virage vers 100% d’énergies renouvelables d’ici la fin d’année.

Les autres Gafa ont pris le pas et ont tous annoncé d’ici à 2030 (pour le plus tardif des Gafa, Amazon) avoir adapté leur mix énergétique, afin de minimiser l’impact de leurs émissions directes sur l’environnement. 

Mais avec la pression des consommateurs, des employés et des investisseurs, les mesures initiées pour réduire les émissions relatives aux scopes 1 & 2 du GHG Protocol (émissions directement liées au business model) ne suffisent plus.

Les acteurs du numérique doivent initier des changements sur toute leur chaîne de valeur.

Des initiatives commencent à voir le jour comme celle d’Apple avec son Supplier Clean Energy Program que 44 de ses fournisseurs ont ratifié (s’engageant ainsi à livrer à Apple des produits fabriqués à 100% avec de l’énergie renouvelable).

C’est le cas également de Facebook dont 50% des employés du Menlo Park utilisent des moyens de déplacements alternatifs au lieu de s’y rendre seul.

Dans son plan carbone négatif à 2030, Microsoft innove et semble vouloir montrer également la voie : son objectif est calculé sur l’ensemble de sa chaîne de valeur (de ses fournisseurs à ses clients i.e scope 3) et sans recours aux mécanismes de compensation habituels.

En d’autres termes, Microsoft a pour ambition de retirer autant de CO2 présent dans l’atmosphère, qu’il n’en émettra directement ou indirectement


Ambitions écologiques VS Business model …

Parmi ces mesures parfois spectaculaires, l’investissement de ces géants du numérique semble pourtant encore trop minime si on le rapporte à leur capacité financière.

A eux cinq – Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft – ils ont en 2019 agrégé 72 milliards de dollars de cash, alors que le seul budget de l’EPA (l’agence américaine pour la protection de l’environnement) est de 8 milliards par an en moyenne depuis 2001.

Le modèle économique est en fait le véritable cœur du problème. En tant que plateformes, la proposition de valeur de ces entreprises augmentent à mesure que leur part de marché et d’usage augmentent – c’est un des éléments que Fabernovel a théorisé dans ses études Gafanomics, appelé la “Boucle de Valeur”. 

En d’autres termes, l’hyperconsommation et le temps d’attention décuplés de ses clients font leur succès et ne les encouragent pas à agir autrement

Mais la responsabilité est partagée entre tous les protagonistes remplis de contradictions : les investisseurs demandent de la profitabilité court-terme et en même temps de remplir des critères de responsabilité environnementale et sociale de plus en plus stricts.

Les employés demandent plus de prise de responsabilité de la part de leur employeur, mais ne sont pas toujours prêts à compromettre leur niveau de vie.

Et enfin, les consommateurs veulent consommer plus responsablement, mais restent accros à leurs divers écrans…

Charge aux Gafa d’être les initiateurs d’un nouvel équilibre : intégrer le design responsable dans la conception de leurs produits et services, réinvestir une part grandissante de leurs profits dans des initiatives environnementales, mais aussi et avant tout informer et éduquer tout un chacun sur l’impact de leur consommation qui sait aujourd’hui quel impact représente le visionnage d’un film en HD sur Netflix ? – les initiatives, plus profondes, elles ne manquent pas… 






*L’échantillon étudié sur ce trimestre : Apple, Microsoft, Samsung, Alphabet, Tesla, Salesforce, Snap, Baidu, Spotify, Lyft, Square, Zoom, Twitter, Paypal, Netflix, Uber, Amazon, Tencent






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