La Commission européenne doit annoncer dans quelque semaines le montant de l’amende adressée à la firme de Mountain View pour abus de position dominante.
Selon l’AFP, la Commission européenne devrait rendre dans les prochaines semaines une décision contre Google, qui pourrait écoper d’une amende record pour avoir abusé de sa position dominante afin de favoriser son service de comparaison de prix « Google Shopping ».
Si la Commission décide d’infliger une amende au géant américain d’internet, celle-ci pourrait atteindre jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires, qui s’élevait en 2016 à 90,3 milliards de dollars. Les pénalités pourraient donc s’élever à plus de 9 milliards d’euros.
Après Microsoft dans les années 90 et 2000 ou encore Intel en 2009 (l’actuel montant record avec 1,06 milliard d’euros), Google pourrait donc monter directement sur la première marche de ce podium peu enviable.
Le comparateur de prix de Google dans le viseur de l’UE
Si la position dominante de Google dans le domaine des moteurs de recherche est écrasante (plus de 80 % des recherches des internautes de l’Union européenne) et préoccupe aussi depuis un moment l’Union Européenne, c’est aujourd’hui plutôt le comparateur de prix Google Shopping qui est dans le collimateur de la Commission.
Tout a commencé en 2010 : plusieurs comparateurs de prix se sont plaints d’avoir été rétrogradés dans les résultats de recherche, alors que Google Shopping semblait être mis en avant par le géant.
Mais ce n’est qu’en avril 2015 que la Commission européenne a effectivement communiqué des griefs à l’encontre de Google. Selon Bruxelles, « le comportement de Google (…) a affaibli, voire marginalisé la concurrence exercée par ses concurrents les plus proches« .
« Nous pensons que ces affirmations sont erronées du point de vue des faits, du droit et de l’économie« , avait alors répondu Kent Walker, vice-président de Google, dans un billet de blog.
Pour rappel, en août 2016, la Commission avait déjà imposé à Apple de rembourser 13 milliards d’euros d’avantages fiscaux indus à l’Irlande, mais il ne s’agissait pas d’une amende.
Est-ce que la firme de Mountain View subira le même sort?
Réponse à priori dès cet été: « Le silence radio de la Commission depuis quelques mois signifie qu’ils sont en train de finaliser la décision. Il n’y a plus aucun questionnaire, plus aucune demande », a affirmé une source proche de l’affaire à l‘AFP. « Nous nous dirigeons vers une décision cet été » a affirmé une autre source à l’agence de presse.
C’est la redoutable commissaire européenne à la concurrence Margrethe Vestager qui devrait se prononcer sur ce dossier sensible.
A noter également que Google est toujours sous le coup de deux autres enquêtes de la Commission pour abus de position de dominante: la première concerne sa plate-forme publicitaire AdSense, la seconde son système d’exploitation Android.
Affaire à suivre donc…