Dentsu Aegis Network vient de publier les résultats de son étude mondiale au sujet de la perception de la technologie pendant la crise du COVID-19 et de ses attentes futures par les marques et les consommateurs.
Cette enquête a été menée auprès de 32 000 personnes sur 22 marchés pendant la période de mars et avril 2020, correspondant au pic de la pandémie dans le monde.
Elle révèle que si la crise du COVID-19 a entraîné une perception plus positive de la technologie, elle a également fait ressortir des préoccupations à propos des effets négatifs à long terme de la technologie.
Plus de la moitié (57%) des personnes interrogées dans le monde pensent ainsi que le rythme des évolutions technologiques est trop rapide et qu’il accroît les inégalités dans le monde…
TECHLOVE : 4 valeurs d’attraction pour la technologie
1. La valeur émotionnelle : Garder le contact
29% des personnes interrogées pensent que la technologie leur a permis de se connecter avec leurs amis, leur famille et le monde qui les entoure pendant la période de confinement.
L’étude montre que les femmes (32 %) ont tendance à se sentir plus engagées avec leurs amis, leur famille et le monde qui les entourent grâce à la technologie que les hommes (27 %).
C’est particulièrement le cas sur les marchés d’Europe de l’Est et des pays scandinaves, par exemple en Pologne (38 % de femmes vs 27 % d’hommes) et en Finlande (37 % de femmes vs 20 % d’hommes).
2. La valeur cérébrale : Développer ses compétences
L’étude révèle que la population des marchés émergents a appris de nouvelles compétences et amélioré ses connaissances, grâce à l’essor des solutions numériques et des cours en ligne.
46% des personnes interrogées en Afrique du Sud, 44% au Mexique et 43% au Brésil ont tiré parti du temps passé à la maison pour apprendre et s’améliorer grâce à la technologie.
En comparaison, seulement 18% des personnes interrogées au Royaume-Uni et 24% aux États-Unis ont utilisé également la technologie pour améliorer leurs compétences à partir d’applications éducatives et de webinaires.
3. La valeur vitale : Guérir la société et améliorer son bien-être
29 % des personnes interrogées dans le monde pensent que la technologie leur a permis de se détendre et de se relaxer dans une période de stress potentiel.
En Afrique du Sud, les personnes semblent utiliser la technologie pour surveiller leur santé physique et mentale plus que dans les autres pays : 29 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles utilisaient les applications de santé ou des appareils « wearables » comme les montres connectées.
En Pologne, au Brésil et à Singapour, elles sont 22% et 17 % en Amérique.
Suite aux évènements des derniers mois, les personnes sondées sont plus optimistes quant au rôle de la technologie dans la société.
Une part croissante de la population mondiale croit en la capacité des technologies à résoudre les problèmes de société et de santé.
Cette opinion s’est accentuée avec le COVID-19 : 42 % en 2018, 45 % en 2019 et 54 % en 2020.
4. La valeur de l’engagement : Responsabiliser les marques sur leur impact positif
Cet optimisme se traduit par des attentes accrues envers les marques. La pandémie a obligé les entreprises à reconsidérer leurs relations avec les consommateurs.
Lorsqu’il s’agit de fournir de nouveaux services pour aider les personnes à améliorer leur état mental et physique, 66 % des personnes interrogées dans le monde déclarent qu’elles ne veulent pas uniquement que les organisations utilisent la technologie en tant que telle, mais souhaitent qu’elles le fassent de manière à impacter positivement la société dans les cinq à dix prochaines années.
C’est ce que pensent 60% des Américains et 59% des Britanniques tandis que 84% des Chinois et 82% des Sud-Africains estiment qu’ils sont ceux qui en ont le plus besoin.
La marque devra être protectrice : deux tiers des consommateurs s’attendent à ce que les marques développent des produits et des services qui améliorent leur santé et leur bien-être.
C’est particulièrement le cas dans les marchés émergents, par exemple, huit personnes sur dix en Chine, au Brésil et en Afrique du Sud sont dans cette attente.
» La pandémie nous a obligé à prendre davantage conscience du rôle de la technologie dans la satisfaction des besoins humains fondamentaux.
note Masaya Nakamura, CEO Global Solutions de Dentsu Aegis Network,
La crise du COVID-19 a été marquée par une période de « TechLove » où les marques ont utilisé la technologie pour soutenir et renforcer le bien-être de leurs consommateurs.
Si cette tendance doit perdurer jusqu’à la reprise, les marques devront relever le défi d’humaniser la technologie et de s’assurer qu’elle soit destinée à répondre aux besoins des personnes.
Cela signifie également qu’il faut veiller à respecter l’équilibre entre l’augmentation des investissements, dans le e-commerce par exemple, et la construction de la relation entre la marque et les consommateurs « .
TECHLASH : les effets obscurs de la technologie
Malgré les bénéfices à court terme de la technologie pendant la pandémie, l’enquête de Dentsu Aegis Network montre aussi qu’il existe une tendance au « Techlash » à long terme.
Cette défiance envers la technologie n’est pas uniforme dans le monde et certains pays se sont montrés plus critiques plus que d’autres.
1. La rapidité des changements de la technologie
57 % des personnes interrogées dans le monde pensent que le rythme de l’évolution technologique est trop rapide, un indice qui reste à un niveau constant depuis 2018.
2. Le creusement des inégalités
Près de la moitié des personnes interrogées estime que les technologies numériques creusent le fossé des inégalités entre les riches et les pauvres, une impression retrouvée surtout en Afrique du Sud (61 %), en Chine (61 %) et… en France (57 %).
3. Un effet négatif sur la santé
Si les habitants des économies émergentes sont ceux qui ont le plus adopté la technologie pendant la période du confinement, ce sont ceux qui en ont les perceptions les plus pessimistes.
C’est particulièrement le cas en Asie où 64 % des personnes interrogées en Chine pensent que la technologie a eu un impact négatif sur leur santé et leur bien-être (contre 55 % en 2019), 47% à Singapour et 41% à Hong Kong.
4. Un moteur de stress
Même si les réseaux sociaux aident les personnes à rester connectées, 17% des personnes interrogées vivant au Royaume-Uni et 14% aux États-Unis ont constaté que la technologie les a rendus plus stressés, un chiffre supérieur à la moyenne mondiale (13 %).
» Alors que nous nous engageons vers la reprise, les marques doivent se concentrer davantage sur la création de solutions sur mesure qui visent à aider les gens à mener une vie meilleure, plutôt que de leur imposer un produit ou un service.
souligne Masaya Nakamura, CEO Global Solutions de Dentsu Aegis Network,
Les marques doivent réfléchir à un ensemble de valeurs qu’elles peuvent apporter aux consommateurs tout au long de leur vie, en intégrant tous les éléments du marketing, des ventes et des services.
Cette préoccupation des marques pour des expériences bénéfiques aux consommateurs a été la priorité des entreprises pendant la pandémie et devra l’être pendant la prochaine décennie et même au-delà ».
TECHLOVE ou TECHLASH, la France hésite…
En France, malgré certaines idées reçues, nous nous situons dans la moyenne quant à la perception de la technologie parmi tous les pays sondés.
- 35% des Français sont d’accord pour dire que l’utilisation personnelle de la technologie a un impact négatif sur leur propre santé et leur bien-être ;
- Comme le reste du monde, la moitié des Français sont optimistes sur le fait que la technologie aidera à résoudre les défis les plus importants dans le monde (Moyenne monde : 54%)
Néanmoins, l’enquête révèle quelques écarts spécifiques à la France par rapport au reste du monde, notamment sur le terrain des inégalités : elle fait partie du top 3 des pays qui estiment que les technologies du numérique ont rendu la société plus inégale, soulignant un accroissement de l’écart de richesse entre les riches et les pauvres (France 57% – Monde 47%)...