Avec 3,7 millions de marques déposées à l’INPI, l’enjeu n’est plus seulement de créer un nom identitaire, original et percutant; encore faut-il qu’il soit disponible… Pour faire le point, la plateforme de créatifs Creads vient de publier une infographie inédite sur les chiffres clés et les tendances du naming pour 2017.
Quelles sont les recettes d’un nom de marque original et efficace ? Quelles sont les grandes tendances qui se dégagent ces dernières années ?
Creads apporte ici quelques éléments de réponse en infographie pour faire le point sur le secteur du naming en France.
Les noms à consonance anglo-saxonne gagnent-ils vraiment du terrain ?
Oui ! Si on en croit les dernières statistiques. En effet, comme My Little Paris, Welcome to the Jungle ou encore Drivy, 43% des marques françaises ont choisi de miser sur des noms anglais.
Néanmoins, Minh-Loïc Hoang-Xuan, Directeur de la Stratégie de Creads, tient à nuancer ce constat : “Depuis quelques mois, nous avons beaucoup de demandes de marques qui souhaitent affirmer leur appartenance à la French Touch et au Made In France. A l’image du Slip Français, de M. Moustache ou de Chauffeur-Privé, la langue française reprend ses lettres de noblesse. D’ailleurs, jamais autant de noms de marques n’ont été créés avec le mot “Paris”. Désormais, elles sont 12 679 à revendiquer leur origine”.
Ses propos sont également renforcés par Pauletta, conceptrice-rédactrice freelance inscrite sur Creads, qui conseille « d’éviter les jeux de mots faciles et les anglicismes trop déformés car outre la sonorité, il faut qu’il y ait du sens entre le nom de l’entreprise et son concept ».
Vers une tendance à la simplification des noms de marques
Si on fait un petit retour en arrière, les premières marques créées portaient souvent le nom de leur fondateur comme Renault, Yves Saint Laurent, Coco Chanel, Henri Ford, Walt Disney, Gillette, Jack Daniel. Puis à partir des années 90, les marques ont massivement utilisé le double “o” pour manifester leur présence sur Internet, comme Google, Wanadoo, Yahoo ou encore Ooshop.
Comme l’explique Minh-Loic Hoang-Xuan : “La tendance 2017 montre que les noms de marque descriptifs de l’activité de l’entreprise sont de plus en plus délaissés pour mettre l’accent sur les valeurs l’entreprise, l’état d’esprit, le bénéfice client et la simplicité comme Chambre à louer.com rebaptisée Roomlala”.
Ce même constat prévaut également sur les choix des marques pour leur implantation à l’international: “Avant, il était d’usage de traduire ou d’adapter le nom de sa marque pour chaque pays, un process chronophage et coûteux pour décliner tous les supports de communication. A présent, de nombreuses marques comme BlaBlaCar, anciennement Covoiturage.fr, optent pour un nom unique, compréhensible à l’international” explique l’expert Creads.
Une guerre des noms de marques sur le web
Cette infographie montre également les enjeux qui se jouent sur la toile. Pour maximiser leur visibilité en ligne, les marques doivent également choisir un nom de domaine pratique et disponible.
Là encore la concurrence est rude ! Avec plus de 2,9 millions de noms de domaines déposés en .fr et environ 230 000 réservés à l’avance d’après l’Afnic, les enchères montent vite concernant le rachat de noms de domaine. Pour preuve, la vente la plus élevée de l’histoire est vacations.com pour 28,5 millions d’euros.
Minh-Loïc Hoang-Xuan met également en garde contre les mauvaises pratiques qui règnent : “La disponibilité du nom de domaine en .fr ou .com ne doit pas être le critère absolu du choix du nom son entreprise. Si la disponibilité directe est primordiale pour un site e-commerce, une entreprise n’ayant pas de business Internet ne devrait pas tourner le dos à un bon nom même si celui-ci est déjà occupé sur la toile”.