La Suisse compte 4,7 millions d’acheteurs en ligne pour un marché évalué à 8,4 milliards d’euros en 2015. S’il est encore loin des mastodontes que sont la Grande-Bretagne, l’Allemagne ou encore la France, le e-commerce suisse connaît une des plus fortes croissances d’Europe et ses acheteurs dépensent bien plus que leurs voisins…
D’après L’observatoire NetComm Suisse et l’étude Swiss e-commerce Consumer Behaviour Report réalisée par ContactLab, la croissance soutenue du commerce électronique en Suisse se confirme…
Les habitudes digitales des consommateurs suisses sont désormais bien ancrées et ont enregistré en 2015 une hausse de 13% par rapport à 2014, atteignant une valeur de 9,1 milliards de francs suisses (soit quelques 8,4 milliards d’euros).
La situation du secteur et les données relatives à la croissance ont été dévoilées à l’occasion de la Swiss e-Commerce Conference organisée par l’association NetComm Suisse. Il s’agit de la deuxième édition de la conférence dont l’objectif est de fournir un scénario complet du marché du e-commerce de la Suisse, en se concentrant notamment sur le comportement des consommateurs suisses dans l’environnement digital.
Un pays largement digitalisé
D’après l’étude, parmi la population des 16-65 ans, presque tous les consommateurs sont désormais des utilisateurs réguliers d’Internet, à savoir 95%, soit 5,2 millions de personnes.
90% d’entre eux ont par ailleurs fait un achat en ligne de produits ou services au cours des 12 derniers mois, un niveau de pénétration du commerce électronique qui conforte la place de la Suisse parmi les pays de référence en Europe pour la diffusion de ce canal, avec la Grande-Bretagne (93%) et l’Allemagne (92%).
Les consommateurs en ligne suisses sont au nombre de 4,7 millions, soit un demi-million de plus par rapport à 2014 (+12%).
Un niveau de dépenses plus élevé qu’ailleurs
L’indice de dépense générale constatée en Suisse est nettement supérieur à celui observé dans les autres pays européens.
De plus, alors que le panier moyen ne cesse de chuter en Europe, la dépense moyenne annuelle est pratiquement restée inchangée à 1 946 francs par e-shopper.
« Un chiffre nettement supérieur par rapport à celui enregistré dans d’autres pays européens. Par exemple, le consommateur allemand dépense en moyenne 1 300€, contre 908€ en Grande-Bretagne. Dans ce contexte, la Suisse affirme une certaine maturité, un potentiel de marché et une maturité des services qui y sont liés.« , commente Alessandro Marrarosa, Président de NetComm Suisse.
En ce qui concerne les secteurs, les articles de mode arrivent en tête des préférences pour 52% des acheteurs, soit 2,7 millions de personnes. Les services restent toutefois la principale source de valeur du commerce électronique, avec les transports et les voyages pour lesquels les suisses dépensent en ligne plus de 1 500 francs par an.
Pour les achats en ligne, les moyens de paiement préférés sont principalement trois : on retrouve au premier rang la plateforme PayPal (43%), suivie de la carte de crédit (40%) et le contre-remboursement (39%).
Autre particularité: les acheteurs préférant la carte de crédit dépensent en moyenne plus que les autres (+41%).
Les particularités du e-commerce made in Switzerland
Pour leurs achats, les e-shopper suisses privilégient les sites web des détaillants qui proposent également un magasin physique (41%), pour se tourner ensuite vers les sites de e-commerce propres à des marques (38%).
Les détaillants dotés d’un canal e-commerce obtiennent le niveau de confiance le plus élevé des consommateurs, avec une note moyenne de 7,3. La confiance est légèrement inférieure quant aux sites de comparaison des prix et portails e-commerce généralistes.
A noter également que le click&collect, si apprécié en France, reste encore marginal en Suisse …
Concernant le marché interne, au cours de l’année précédente, plus de la moitié des acheteurs en ligne suisses ont utilisé au moins un site de commerce électronique étranger. Il s’agit d’un phénomène largement diffusé en Suisse, plus que dans d’autres pays, même si en réalité, le pourcentage d’internautes qui achètent uniquement sur des sites étrangers est pratiquement nul (2%).
Les suisses s’adressent à l’étranger surtout pour trouver de meilleurs prix (pour 72% des crossborder), poussés par la nécessité de trouver des produits introuvables sur les sites nationaux (41%) ou pour avoir accès à un plus grand choix/variété de gamme (37%).
[blockquote cite= »commente Carlo Terreni, directeur général de NetComm Suisse. »]“Nombreux sont ceux qui achètent via l’étranger (les « crossborder ») en exportant 35% de leur dépense en ligne, avec une dépense moyenne plus élevée à hauteur de 450 francs par rapport au total” …
“35% des consommateurs en ligne suisses achètent des produits étrangers, dans le cadre d’une demande interne qui vise à s’adresser au-delà des frontières par “nécessité”. [/blockquote]
Les consommateurs étrangers sont aussi très intéressés à acheter sur des sites suisses. Il existe de fait un « Swiss Factor » lié au niveau de crédibilité du e-commerce suisse grâce aux valeurs largement reconnues au pays : la qualité élevée des produits, la fiabilité, l’efficacité dans la logistique et la sécurité des paiements.
Des consommateurs ultra-connectés
Outre la déferlante du mobile qui concerne aujourd’hui 71% des internautes suisses (+16/17 % aussi bien smartphone que tablette), on observe également une augmentation des utilisateurs « triple player » (c’est-à-dire qui se connectent aussi bien via smartphone que tablette et PC), + 31% par rapport aux douze derniers mois.
En ce qui concerne le rapport avec les réseaux sociaux, 87% des e-shoppers est actif sur au moins une plateforme sociale (83% sur Facebook, 49% sur YouTube, 44% sur Google+, 29% sur Twitter, etc.) et, en grande partie, utilise ce canal pour entrer en relation avec les marques.
90% de ces internautes sont par ailleurs inscrits à au moins un service de newsletter : la mode et le tourisme comptent parmi les thèmes les plus présents dans les 6,5 newsletters souscrites en moyenne.
La newsletter est jusqu’à présent également considérée comme un instrument très efficace pour établir un rapport avec les marques afin de s’orienter dans les différentes propositions aussi bien celles du e-commerce (79% des utilisateurs déclarent avoir acheté en ligne à partir d’un lien contenu dans une newsletter) que celles hors ligne (74% se sont rendus dans un magasin physique pour acheter ce qui a été sponsorisé en ligne).