Prolongement quasi-logique de l’avènement de la data, l’Intelligence Artificielle occupe aujourd’hui une place de plus en plus importante dans les métiers marketing.
Mais comment est-elle utilisée concrètement dans les entreprises, dans quels buts et avec quels moyens?
La start-up spécialisée en IA, Golem.ai, a interrogé près de 110 marketeurs pour comprendre les enjeux que représentent l’Intelligence Artificielle pour eux aujourd’hui et l’utilisation qu’ils projettent d’en faire dans les années à venir.
IA : Un niveau d’expertise encore faible mais des objectifs clairs
Premier enseignement de cette enquête, si l’IA fait partie des sujets à l’ordre du jour pour 74% des marketeurs, ils sont encore 14% à n’en avoir encore quasiment jamais entendu parler dans leur entreprise !
Autre constat: moins d’un tiers des marketeurs estime avoir une bonne connaissance de l’IA, soit autant que la part avouant ne pas maîtriser suffisamment le sujet.
Pour autant, quand il s’agit d’aborder la façon dont ils peuvent utiliser l’IA, le consensus est assez large. Les objectifs prioritaires sont avant liés à l’expérience client, à l’exploitation des datas et aux analyses prédictives.
Ces objectifs se retrouvent logiquement dans les types d’outils privilégiés par les marketeurs et ceux qu’ils pensent voir se développer dans les années à venir :
– Les chatbots équiperont près de 2/3 des entreprises (74% dans 2 ans contre 40% aujourd’hui).
– L’analyse de texte se révèle un marché prometteur avec la plus forte progression : 34% des marketeurs la mettront en œuvre d’ici 2 ans, ce qui la positionnera dans 60% des entreprises (aujourd’hui elle est déjà active dans 26% des entreprises).
– 59% des marketeurs estiment qu’ils disposeront d’outils de data visualisation dans 2 ans. On peut penser que plus il y a de données à traiter (big data) et plus il est important de visualiser simplement celles-ci pour mieux les comprendre et prendre les décisions en temps réel.
La 2ème plus forte progression concerne les Assistants virtuels vocaux : on en comptera 31% supplémentaires dans les 2 années qui viennent. Ils seront ainsi présents dans 54% des entreprises (contre 23% aujourd’hui).
Les objets connectés arrivent quant à eux en dernière place avec 52% de projets concrétisés d’ici 2 ans, mais il faut noter que cela représente quasiment le double de ceux déjà présents en entreprise (26% actuellement)…
Une vision positive de l’IA malgré des freins persistants
La perception de l’IA en marketing est plutôt positive:
– 71% estiment que l’IA va permettre d’être plus performant et fiable (grâce à ses capacités d’analyse et de prédictif)
– 67% estiment que l’IA va permettre de créer de nouveaux produits/services
– 59% qu’elle va libérer du temps en accomplissant des tâches sans valeur ajoutée à leur place
– 52% qu’elle va remplacer des emplois peu qualifiés
A noter également que les marketeurs ne sont que 25% à penser que l’IA va déshumaniser les rapports avec les clients/prospects.
Cette vision positive du développement de l’IA ne masque toutefois pas les freins que les marketeurs perçoivent encore à sa mise en place dans leurs entreprises.
Pour eux, le frein le plus important au développement de l’IA reste la culture d’entreprise (79%) mais cela n’est pas forcément imputable à leur Direction Générale. En effet, 34% d’entre eux estiment qu’ils manquent de soutien de la DG.
Le coût des solutions incluant l’IA est considéré comme le 2ème frein le plus important par les marketeurs (48%)
Ce budget à investir est même envisagé comme plus handicapant que :
- les connaissances technologiques présumées nécessaires pour choisir les solutions d’IA (43%).
- la complexité à les mettre en œuvre qui ne représentent un obstacle que pour 19% des répondants.
Enfin, 25% des marketeurs voient « le RGPD et autres réglementations » comme une entrave au développement de l’IA.
D’une façon plus globale, pour les marketeurs, l’IA est une avancée importante et bénéfique : seul 11% d’entre eux estiment qu’elle n’apportera rien à leur entreprise. Un beau plébiscite…
Enquête réalisée du 1er juin au 30 août 2018 – 108 répondants