Depuis des mois, l’inflation est l’une des principales préoccupations des consommateurs.
Selon le Global State of the Consumer Tracker élaboré par Deloitte, 82 % des Français reconnaissent être très préoccupés par l’inflation.
Face à la hausse des prix, les consommateurs modifient leurs habitudes de consommation. Dans ce contexte, la sensibilité au prix est très élevée, et les distributeurs cherchent des moyens d’encourager la consommation.
Alors que les inquiétudes concernant la perte du pouvoir d’achat gagnent du terrain dans l’esprit des Français, les détaillants disposent de quelques armes pour attirer les consommateurs vers leurs points de vente afin de maintenir la demande actuelle.
Tiendeo, la plateforme spécialisée dans la digitalisation des prospectus, a analysé certaines de ces tactiques anti-inflationnistes.
La « shrinkflation » : des produits rétrécis, mais au même prix
Avec la hausse des matières premières et les coûts qui en découlent, une technique de vente fait beaucoup parler d’elle dernièrement : la « shrinkflation ».
Il s’agit d’une technique légale utilisée par les distributeurs et fabricants pour réduire la quantité du produit entre 5 et 10%, tout en conservant son emballage et son prix d’origine.
En d’autres termes, des boîtes de biscuits avec moins de biscuits, des portions de fromage plus petites, etc…
Le changement est si subtil qu’il passe parfois inaperçu aux yeux du consommateur. Une technique qui vise à rester compétitif en période d’inflation.
Qualité ou quantité ? L’autre dilemme de la « cheapflation »
La « cheapflation » (ou baisse de la qualité des aliments) est un phénomène très récent, qui commence à prendre de l’ampleur, notamment aux États-Unis, qui consiste à substituer certains produits ou aliments par d’autres produits moins chers (alimentaires ou non).
Un exemple évident peut être observé avec certains chocolats.
Si le produit comporte la légende « aromatisé au chocolat », cela signifie que l’ingrédient original a probablement été remplacé par de l’huile de palme et des arômes artificiels, diminuant nettement la qualité du produit.
Bien qu’une certaine marge soit sacrifiée, l’objectif principal de cette tactique est d’augmenter le chiffre d’affaires de certains produits.
Ainsi, l’industrie des produits de grande consommation parvient à augmenter l’offre de produits et permet aux clients de consommer leurs produits préférés malgré l’augmentation des prix.
Des campagnes promotionnelles plus agressives
À une époque où la sensibilité au prix s’accroît et où le pouvoir d’achat des Français est compromis, les offres promotionnelles sont devenues des « armes » extrêmement efficaces.
Pendant la pandémie, nous avons vu comment les consommateurs ont changé leurs habitudes de consommation et ont utilisé le canal digital pour effectuer leurs achats.
Dans ce nouveau contexte, nous sommes confrontés à un consommateur qui est de plus en plus susceptible de renoncer à ses marques et enseignes préférées afin d’obtenir un prix plus compétitif lors de ses achats.
Selon une étude réalisée par Tiendeo et NielsenIQ, 60% des Français choisissent leur lieu de courses en fonction des offres et promotions proposées.
Ainsi, les promotions sont devenues aujourd’hui un puissant catalyseur de la consommation en raison de leur impact direct sur le ticket de caisse.
Les consommateurs souhaitent obtenir des économies directes sur chaque achat effectué, sans devoir envoyer une preuve d’achat (ou autre action) pour bénéficier de ces réductions.
Les promotions deviendront également plus digitales. Le mode de vie et les habitudes de consommation ont changé au cours des deux dernières années, sous l’effet des confinements et des restrictions sanitaires.
Les consommateurs d’aujourd’hui sont de plus en plus digitaux. “C’est un grand avantage et en même temps une opportunité pour les distributeurs, qui peuvent désormais lancer des promotions plus personnalisées en fonction du type de consommateur et de ses habitudes”, explique Henri-Noël Bouvet, VP of Growth chez Tiendeo.
L’effet des offres promotionnelles pour motiver les consommateurs à se rendre dans les magasins est indiscutable.
Comme le souligne Henri-Noël, « En raison de la hausse des prix des produits de base et face à cette nouvelle situation économique, les enseignes multiplient les offres.
Si on analyse les données relatives aux offres de Tiendeo pour le premier trimestre de l’année par rapport à la même période de l’année dernière, on constate que les offres des détaillants se sont multipliées par 2,4.
Pour les supermarchés, c’est un moyen d’impacter les consommateurs chaque semaine, en les encourageant à venir dans leur magasin plutôt que chez la concurrence« .
Il existe également une tactique qui consiste à appliquer une promotion sur des produits phares (par exemple l’huile de tournesol, chocolat et sucrerie,..), en ajustant leurs prix et en les plaçant à l’entrée des établissements ou sur la couverture de leurs brochures.
Ils servent à attirer l’attention du consommateur pour lui donner envie de venir vers le point de vente. Une fois dans le magasin, il est fort probable que le consommateur achète également d’autres produits.
Les marques de distributeur : le refuge des consommateurs
En période d’inflation, les marques de distributeurs sont celles qui ont tendance à augmenter leur demande.
En effet, face à l’augmentation des prix, les consommateurs sont encore plus attentifs à leurs dépenses lorsqu’ils font leurs courses et optent pour des produits qui offrent une qualité et des caractéristiques similaires à un prix nettement inférieur.
« Au cours des 20 dernières années, nous avons connu des périodes de crise plus ou moins importantes, où les marques de distributeurs sont généralement sorties gagnantes, car elles représentent une valeur refuge aux yeux du consommateur.
Certains produits offrent des économies de 20 à 40 % par rapport au prix des marques plus commerciales. Cependant, ces dernières semaines, nous avons constaté que même les marques de distributeurs augmentent leurs prix à cause de l’inflation », ajoute Henri-Noël Bouvet.