Par Julia Cames, Senior Marketing Manager France chez Hubspot
Alors que les restrictions sont levées et que les collaborateurs reviennent peu à peu dans les locaux de leur employeur, il faut repenser l’organisation du travail pour contribuer à la fois la performance, la croissance et au bien-être des équipes.
De même, cette organisation du travail a également montré aux entreprises qu’elles peuvent réduire leurs charges fixes avec, par exemple, le recours à des locaux moins grands.
Se pose alors la question du retour au bureau en présentiel total ou partiel et de l’organisation de ce travail hybride…
La confiance au service de la performance
L’un des enseignements de la pandémie est qu’il faut réapprendre à faire confiance : en l’autre mais aussi en soi et c’est à cette aune qu’il faut repenser les nouveaux modes de collaboration.
L’important c’est que le travail soit réalisé pour atteindre les objectifs fixés.
Pour ceci, la flexibilité, notamment géographique, est une manifestation de cette confiance accordée aux équipes qui peuvent choisir leur environnement de travail.
Les voies de la performance évoluent. Nous passons d’une obligation de moyens – le présentiel de 8h au quotidien – à une obligation davantage orientée résultats.
Se manifeste aussi l’importance de « l’empowerment » : il s’agit de cultiver l’autonomie des collaborateurs, la conscience de soi, savoir comment est générée la performance à l’échelle individuelle et l’employeur ne peut pas dicter ceci d’en haut.
La performance collective s’obtient via l’humain, avec un grand besoin de leaders inspirants pour insuffler un esprit d’équipe et un sentiment de proximité, y compris à distance. Mais aussi soutenir le moral des collaborateurs, parfois bousculé par les annonces gouvernementales.
La performance collective découle aussi des technologies et outils de travail collaboratif dans lesquels les entreprises ont investi de l’argent et du temps, pour permettre les visioconférences, le partage de document ou encore les échanges entre collègues via des applications dédiées pour les entreprises.
Au-delà de la performance des équipes, analysons la réussite de l’événementiel. Les événements virtuels organisés durant la crise sont à repenser, puisque désormais les versions hybrides ont le vent en poupe.
Les plus de 55 ans autrefois très friands des salons en présentiel ne se sont pas vraiment retrouvés dans les webinaires digitaux : seuls 33 % y ont participé. Alors que 66 % des 18-34 ans se sont dits susceptibles de participer aux événements virtuels1.
La fin du 09h00 – 18h00 ?
Il convient de recréer un rythme de travail qui favorise un équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle car la performance et la créativité des équipes s’améliorent quand on a le choix de son environnement de travail et que l’on bénéficie de la liberté de choisir.
Certes la flexibilité géographique et temporelle ne peut pas être appliquée à tous les métiers et ne concerne parfois que certaines catégories socio-professionnelles, c’est donc pour ces métiers-là qu’il faut opérer le rééquilibrage.
Si pertinent et selon les structures, il est important d’inclure cette discussion sur la flexibilité et le travail hybride dans les nouveaux accords d’entreprise.
Le présentiel deux à trois jours par semaine, va-t-il devenir la norme en entreprise ? La question est posée…
Pour l’instant, nous en sommes encore aux tâtonnements autour du parcours numérique des collaborateurs.
C’est tout à fait normal : toutes les pratiques innovantes passent toujours par cette phase floue où les contours des nouvelles organisations sont explorés, le temps que les mentalités s’adaptent.
Car s’il faut du temps pour concevoir une innovation, il faut aussi du temps pour qu’elle soit adoptée.
Nous l’avons vu pendant la crise, la bienveillance et la flexibilité ont été les maîtres-mots.
Après une courte période de réflexion, la plupart des entreprises ont fait preuve de résilience et ont su rester performantes pour assurer la continuité du service aux clients.
Si les outils ont joué un rôle important, ces succès reposent aussi sur une évolution des méthodes de management et sur le nouveau regard porté sur le travail.
Les responsables se sont bien rendus compte qu’ils pouvaient faire confiance à leurs collaborateurs pour continuer de faire avancer les projets en dépit des conditions inhabituelles.
Le mode de fonctionnement hérité de la pandémie n’est pas qu’une configuration de crise, la porte vers le futur du travail est désormais ouverte…
[1] Etude Future of sales, Hubspot, décembre 2020