Quelles sont les nouvelles attentes des actifs vis-à-vis des employeurs ? Comment les entreprises à la recherche de nouveaux talents peuvent-elles accroitre leur attractivité ?
Sous la direction du sociologue Arnaud Zegierman, l’institut Viavoice a mené pour We Are COM une étude exclusive sur le rapport au travail en sondant 1.000 actifs français.
Retour sur les six principaux enseignements de cette enquête…
#1 Les Français sont très attachés à leur travail
La majorité des actifs français estiment que leur travail est une part importante de qui ils sont (65%).
Chez les moins de 30 ans, ce chiffre atteint même 74%. Preuve en est : seulement 36% des Français s’arrêteraient de travailler s’ils n’avaient pas besoin d’argent.
En effet, la plupart des actifs continuerait à travailler (60%) et même à garder leur métier actuel (41%).
Toutefois, seulement 15% poursuivraient dans les mêmes conditions, sans réduction du temps de travail.
L’enquête montre que les Français perçoivent le travail comme un vecteur de lien social.
Aussi, le salaire est une des premières sources de motivation au travail (20%), mais pas la seule.
Les Français souhaitent également travailler pour le plaisir (20%), le sentiment d’apporter quelque chose à la société (16%) ou encore la convivialité et la reconnaissance (9%).
Le fait d’avoir un poste important et décisionnaire se retrouve en bas du classement (3%) en termes de motivation. Les fonctions managériales ne sont pas plébiscitées.
#2 Les Français sont satisfaits de leur travail
L’étude révèle que les Français sont satisfaits (74%) et heureux (68%) dans leur travail.
Cependant, cette courbe de satisfaction baisse avec l’âge avançant : les moins de 30 ans se disent satisfaits à 81%, contre seulement 70% chez les plus de 55 ans.
Finalement, le sentiment de bonheur au travail est relativement élevé en France. Néanmoins il ne faudrait pas cantonner ce chiffre au travail lui-même, sans tenir-compte des relations humaines.
Ainsi, au niveau des sources de satisfaction, c’est d’abord la bonne relation avec ses collègues qui prime (81%), suivi de près par le critère de l’intérêt (75%), du temps de trajet domicile-travail (73%) et enfin de l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle (70%).
Il est intéressant de constater que le lien social par le travail est primordial.
L’étude met également en avant les facteurs d’insatisfaction des Français.
La moitié de la population se dit insatisfaite de sa rémunération (50%), quand l’autre moitié se dit davantage insatisfaite par le manque de perspectives d’évolution de carrière dans leur entreprise actuelle (49%).
#3 Les Français sont en quête de temps
Le principal défi des Français est la gestion du temps, selon cette étude de Viavoice pour We Are COM.
Un quart des actifs estime qu’il est difficile de se dégager du temps.
Ces derniers souhaitent pouvoir se consacrer davantage à leurs activités et loisirs (8%), à leur vie familiale (6%) ou encore pouvoir libérer du temps dans leur agenda pour les rendez-vous médicaux et administratifs (4%).
Toujours dans cette problématique du temps, le second défi des Français concerne les contraintes horaires (6%).
Alors, est-ce attendu que les entreprises s’adaptent aux obligations personnelles des collaborateurs ?
Oui pour la majorité des actifs lorsque les salariés tiennent un rôle de proche-aidant (43%) ou ont des enfants malades (43%).
Néanmoins, en ce qui concerne les contraintes liées aux projets personnels, aux transports du quotidien ou à l’organisation des enfants, 1 actifs français sur 2 estime que les salariés doivent s’adapter pour minimiser l’impact de celles-ci sur l’entreprise.
Notons que cette donnée est nuancée en région Île-de-France dans un contexte de dégradation des transports en commun.
#4 Les Français sont vulnérables mais confiants au travail
Plus de la moitié des actifs français ont déjà été victime au travail de stigmatisation ou de discrimination (56%), notamment à propos de leur âge (39%), de leur niveau d’étude (26%) et de leur genre (19%).
Ainsi l’étude montre que les Français se sentent vulnérables au travail, tout en étant confiants sur la pérennité de leur emploi.
Même si 25% des Français craignent de perdre leur emploi, 68% estiment que ce risque est faible.
D’ailleurs, les Français dans leur majorité pensent que, le cas échéant, ils retrouveraient facilement un nouvel emploi équivalent (53%).
Cette confiance se réduit cependant drastiquement en fonction de l’âge, puisque les répondant de moins de 30 ans sont 78% à penser pouvoir changer d’emploi aisément, alors que les 55 ans et plus ne sont que 32% a être confiants.
Cette dernière donnée nous éclaire sur l’actuel projet de réforme de retraites.
#5 Les Français sont fidèles à leur travail
Pour 34% des actifs l’ancienneté représente un atout (alors que 18% perçoivent cela comme une faiblesse), et pour 62% elle est même un souhait.
A l’heure où les entreprises peinent à retenir leurs talents, la majorité des Français souhaiteraient évoluer au sein d’une même entreprise.
Les sources de motivation à cette fidélité professionnelle sont extrêmement variées. En premier lieu, ce sont les avantages que proposent une entreprise qui poussent les salariés à rester (52%).
Parmi ces avantages, le salaire (47%) passe largement devant les perspectives d’évolution (8%).
Viennent ensuite le cadre et l’ambiance (24%), le sens du travail (15%) et la reconnaissance hiérarchique (10%).
Ces chiffres démontrent que les collaborateurs ont avant tout besoin d’une rémunération à la hauteur de leur expérience et de l’investissement qu’ils fournissent.
Ils souhaitent également évoluer dans un cadre plaisant (24%), avec une bonne ambiance (23%). En clair, ce sont les conditions de vie agréables proposées par les entreprises, qui génèrent le plus la fidélité des talents.
#6 Les Français sont en recherche de valeurs
86% des Français estiment qu’il est important d’avoir une vie professionnelle en accord avec ses valeurs.
Or seuls 3 collaborateurs sur 10 déclarent se sentir alignés avec les valeurs mises en avant par leur entreprise.
Ce chiffre varie fortement en fonction des catégories socio-professionnelles.
Grâce à cette étude, on observe que 70% des cadres s’estiment en phase avec les valeurs de leur entreprise, contre seulement 59% des ouvriers.
Aussi un véritable travail de communication interne reste à mener sur les valeurs des entreprises, puisque 34% des actifs pensent que les valeurs affichées par leur entreprise ne sont pas mises en pratique. Ceci peut être expliqué par un manque d’information…
(1) Enquête de l’institut Viavoice pour le Club We Are COM, accélérateur des professionnels de la communication, réalisée en ligne du 23 au 30 janvier 2023 auprès d’un échantillon de 1000 personnes, représentatif de la population active française de 16 ans et plus.