Mappy vient de livrer la deuxième édition de son étude sur le Web to Store, menée par BVA auprès de 2 066 internautes âgés de 18 à 64 ans (parmi lesquels 1 608 acheteurs en commerce de proximité ET sur Internet) et 506 commerçants.
L’étude consacre l’avènement d’un consommateur plus que jamais connecté et multicanal et souligne l’inexorable montée du web to store.
L’an dernier l’enquête avait mit en valeur un consommateur « multicanal » et réfléchi, qui recherche des informations sur les produits et/ou services voulus avant de se déplacer en magasin. Du côté des commerçant, ceux-ci n’avaient à cette période pas suffisamment conscience des enjeux digitaux liés au Web-to-Store et aux raisons motivant l’achat en magasin.
L’étude de cette année montre que la pratique du web to store continue de se développer: 91% des sondés ayant acheté au moins un produit dans un commerce de proximité on fait une recherche sur Internet avant, contre 78% l’année dernière.
Les moteurs de recherche sont les principales sources d’information (75%) devant les marchands pure-players (54%) et les sites de marques (44%).
Entre consommateurs et commerçants, le décalage s’accentue
Alors que plus de 9 Français sur 10 pratiquent le Web-to-Store, seulement 46% des commerçants de proximité ont un site Internet.
Côté commerçants le décalage est donc frappant : seuls 25% des commerçants seulement se déclarent intéressés par le Web-to-Store dans le cadre de leur activité.
Si le Web-to-Store continue de se développer, les commerçants pensent que 14% seulement des consommateurs font une recherche sur Internet avant d’acheter en commerce de proximité, en baisse de 5 points par rapport à l’année dernière. Ils sont, au contraire, de plus en plus convaincus que les consommateurs ne font pas de recherche avant de se déplacer dans leur commerce (51% vs 34% l’an dernier).
Ils continuent également à penser que le relationnel et la dimension de conseil sont les deux principales raisons qui motivent l’achat en magasin (respectivement 40% et 28%), devant l’intérêt de voir le produit. Or dans les prochaines années, 55% des consommateurs se disent prêts à se passer des conseils apportés par les vendeurs spécialisés des commerces de proximité, contre 29% des commerçants.
Pour Bruno Dachary, directeur général délégué Mappy, « … les commerces de proximité sont loin de traiter leur visibilité internet avec intérêt face à des consommateurs qui, eux, se sont bien appropriés le web to store. »
Si la fréquence d’achat en commerce de proximité se révèle très régulière (74 %), elle l’est encore plus sur ordinateur (77 %).
Et si les petits commerçants pouvaient estimer jusqu’ici que leur plus-value se trouve dans le relationnel et les conseils qu’ils sont capables de dispenser ; ce n’est plus une réalité pour les clients. C’est d’abord la possibilité de voir le produit physiquement qui motive aujourd’hui ces derniers à pousser la porte de leurs commerçants de quartier, à 65 % des sondés. L’aspect relationnel avec le commerçant et l’intérêt pour le conseil du vendeur arrivent nettement derrière à 25 et 24%.
On observe également que 68% des consommateurs envisagent volontiers d’acheter sur Internet les produits de commerces de proximité alors que seulement 45% des commerçants imaginent ce comportement d’achat.
Aujourd’hui, seuls 46% des commerçants déclarent avoir un site Internet. Parmi eux, 37% sont présents sur les réseaux sociaux et sites communautaires, 21% déploient des campagnes d’emailings commerciaux ou newsletters, et 21% investissent dans des parutions payantes sur des annuaires en ligne.
L’investissement reste encore timide, puisque 74% des commerçants sondés qui ont communiqué en 2013, ont consacré moins de la moitié de leur budget dans le digital.