L’Echangeur BNP Paribas Personal Finance, qui accompagne les acteurs du commerce dans leur transformation depuis plus de 20 ans, annonce depuis plusieurs années le renouveau du Commerce et de la Consommation.
Avec la crise sanitaire liée au Covid-19, l’évolution présagée s’accélère, se précise et se concrétise.
Forts des enseignements d’une année particulière qui a vu le monde entier mis à l’épreuve, les experts de l’Echangeur dévoilent aujourd’hui les résultats d’une enquête prospective menée dans le cadre de l’événement annuel Commerce Reloaded, visant à analyser et décrypter les impacts de la technologie sur la consommation et en particulier le commerce.
À l’heure où la technologie n’a de sens que si elle sert le mieux vivre ensemble et le bien commun, et tandis que nous vivons une ère de consommation réarbitrée, en quête de sens et de durabilité — deux tendances fortement confortées par la pandémie —, ce renouveau porte un nom : le Commerce Ambiant.
Il devait être à l’œuvre pour les 10 prochaines années au moins…
À nouvelle génération, nouvelle ère…
Le Commerce Ambiant, qu’est-ce que c’est ? Fondé sur un principe de conversation continue entre les protagonistes avec une économie d’interface, il se développe à coup de captations massives de données et d’Intelligence Artificielle.
Régi par la génération IA, ce nouveau format, qui s’apprête à prendre le relais du e-commerce, se caractérise par plusieurs tendances et une nouvelle génération de parties prenantes.
Au-delà des GAFAM américains et autres BHATX asiatiques, qui en seront des promoteurs évidents, c’est l’intégralité des acteurs du commerce, ainsi que ceux de notre quotidien qui soutiendront cette ère du tout connecté :
• Une génération de digital native plus exigeante, rompue à l’usage de nouvelles technologies émergentes mais en quête d’éthique.
• Un commerce digitalisé et inventif sur tous les canaux et a fortiori le point de vente, lieux de cristallisation de la relation et du maintien de l’humain comme pivot de la conversation.
• Des villes et des transports de plus en plus connectés avec nos nouveaux styles de vie, et amenés à réinventer notre mobilité et les usages.
• Les nouveaux acteurs du Care alors que la santé, sa démocratisation, ainsi que l’espérance et la qualité de vie deviennent des préoccupations majeures.
• Des plateformes en prise directe avec notre quotidien, portées par les géants de la tech et du commerce, et encapsulées dans de larges écosystèmes de services.
« Quand le commerce deviendra incontestablement ambiant, sans friction et libératoire, la consommation se réinventera en plaçant l’humain et sa responsabilisation au cœur du réacteur.
La complexité de notre environnement et ses multiples points de rupture ouvrent le champ des possible. »
analyse Cécile Gauffriau, Directrice de l’Echangeur BNP Paribas Personal Finance.
Nos vies algorithmiques : place à la génération la plus connectée de l’histoire
La génération IA, mieux connue sous le nom de génération Alpha — soit les enfants nés à partir de 2010 — sera composée de 2 milliards d’individus en 2025, selon l’Institut McCrindle.
Leurs repères digitaux seront la 5G, les assistants vocaux, Amazon Go et la réalité mixte.
Tandis qu’aujourd’hui 64% des jeunes issus de la GenZ préfèrent avoir une connexion wifi illimitée plutôt qu’un diplôme universitaire, si l’on en croit une récente étude menée par le cabinet Shyft, les attentes de cette nouvelle génération, la plus informée et la plus connectée de l’histoire de l’humanité, risquent de s’avérer sans commune mesure.
La frontière entre réel et virtuel deviendra de plus en plus floue avec la montée en puissance de cette génération.
L’humain au cœur du digital : quand le Covid accélère la transformation des marques
De Paris à Pékin, 97% des consommateurs émanant de la génération Z disent vouloir continuer à se rendre dans des magasins physiques, non pas pour acheter, mais pour y vivre des expériences, se divertir, et socialiser avec leurs pairs.
De la voix au streaming, l’essor de nouveaux canaux de vente sera essentiel en vue de l’implémentation d’un Commerce Ambiant sans friction.
Dans ce contexte, on peut d’ores et déjà affirmer que les magasins de proximité, les circuits-courts d’approvisionnement, l’automatisation des points de ventes, les technologies sans contact, le drive, les files d’attente optimisées, l’offre servicielle, ou encore le shopstreaming sortent grands gagnants de la crise du Covid-19.
Les géants du secteur ne se sont pas fait prier passer à l’action.
L’Appart de Leroy Merlin ou encore Amazon Grocery jouent sur la corde sensible du commerce de proximité pour se rapprocher du consommateur.
Dans le même temps, le shopstreaming mis en place par Alibaba lors de son « Single day sales » en 2019 a engendré une croissance de 400% des ventes d’électroménager et de mobilier.
Au niveau de la plateformisation du commerce, après 10 ans de rivalité entre magasins physiques et sites internet, de nouveaux acteurs apparaissent pour changer la donne et faire du magasin un lieu de jeu, autonome, perçu comme une marketplace ou un réseau social, tel que le démontrent les concepts Showfields ou encore B8ta à New-York.
« Les acteurs du commerce se doivent d’anticiper sur les prochaines années et repenser leur modèle, de l’approvisionnement à l’expérience client.
prévient Nicolas Diacono, Analyste digital de l’Echangeur BNP Paribas Personal Finance.
La crise du Covid a bouleversé les habitudes, les consommateurs exigent plus que jamais du local et de la proximité. Les enseignes qui ne s’adapteront pas risquent tout bonnement de disparaître. »
Un commerce adapté aux smart cities et aux nouvelles mobilités
Plus de la moitié de la population mondiale vit aujourd’hui dans des villes, contre un peu moins d’un tiers en 1950 et probablement plus de deux tiers (68%) en 2050 selon l’ONU.
Cette urbanisation exponentielle invite à redéfinir la gestion des flux. Il s’agira d’adopter une approche holistique, qui tienne compte de la mobilité, du tissu social, de l’économie, de l’environnement ainsi que de la santé, propres à chaque ville.
L’ère du Commerce Ambiant sera marquée par une technologie déployée de manière intelligente pour répondre aux besoins stratégiques des villes: l’avènement des smart cities.
Toyota et le géant chinois Tencent viennent par exemple — chacun de leur côté — de lancer la construction d’une ville du futur intelligente et durable, signe que la construction des villes du futur n’est pas exclusivement l’apanage des pouvoirs publics.
En parallèle, une multitude d’acteurs historiques ou nouveaux se lancent sur la route de la mobilité pour améliorer le fonctionnement de ces villes de demain.
Tesla, ou plutôt le « Teslisme », incarne une révolution automobile au cœur de laquelle le logiciel et la transition énergétique auront plus d’importance que la carrosserie et le moteur.
Si les constructeurs historiques sont les premiers dépositaires de brevets sur la voiture autonome, les nouveaux acteurs tech présentent de l’appétence pour ce modèle.
Amazon a de son côté racheté la jeune pousse Zoox, spécialisée dans la conduite autonome, début juillet 2020, tandis qu’Hyundai investit dans le déplacement aérien en partenariat avec Uber Elevate pour le déploiement de taxis volants autonomes.
Retailization de la santé : ADN du consommateur et technologie font bon ménage
À l’horizon 2023, le marché mondial de la e-santé devrait représenter 235 milliards de dollars, notamment grâce à la démocratisation de l’IoT. L’IoT médical pourrait d’ailleurs atteindre une valeur nette de 136,8 milliards de dollars d’ici l’année prochaine selon Allied Market Research, soit 40% de l’ensemble des IoT.
Des acteurs de la big tech aussi bien que de nombreuses start-ups tendent à s’imposer dans ce secteur, où nombre d’entre eux ont participé à la lutte contre le Covid-19.
En réponse aux avancées d’Amazon Care, Apple propose désormais à ses employés dépistages et analyses ADN au sein de ses cliniques « AC Welness ». L’objectif étant à terme de fournir conseils et traitements personnalisés au grand public grâce aux données collectées par les objets connectés.
La téléconsultation est amenée à continuer sa percée, mais sera prochainement accompagnée par la reconnaissance d’image ou TOI, pour Transdermal Optical Imaging, une technologie capable, via les smartphones, d’établir un véritable bilan de santé, promettant ainsi d’importantes avancées pour la télémédecine.
Il n’en demeure pas moins que la véritable révolution à venir dans ce domaine sera l’immixtion des tests génétiques dans le quotidien du consommateur : des sociétés telles que la start-up britannique DNA Nudge sont d’ores et déjà en ordre de marche pour devenir notre digital guide life, grâce à nos donnés génétiques.
« Dans l’univers du Commerce Ambiant, la connexion intègrera nos données santé. Captées par différents sources, elle se coordonneront pour nous faciliter la vie.
Sous couvert de servir le bien commun, cette intelligence de la santé sera en grande partie gérée par les géants du numérique, qui empiètent de ce fait sur les compétences des gouvernements et espèrent devenir de véritables tiers de confiance pour les consommateurs »
explique Guillaume Rio, Responsable tendances technologiques pour l’Echangeur BNP Paribas Personal Finance.
De l’immersion des Big Tech… dans tous les pans de notre vie
Les plateformes de vie prônées par les « Big Tech », selon leur appellation récente, dépassent nos espérances — ou nos craintes.
Elles interpellent, car elles s’immiscent dans notre intimité, et impactent l’équilibre de l’ensemble des organisations.
Leur incursion dans le commerce, l’automobile, la smart home ou la santé est de plus en plus fine. Elles imposent au commerce de se réinventer pour passer d’un monde transactionnel à un monde expérientiel.
La maîtrise de la connaissance de la vie du client deviendra ainsi centrale à l’ère du Commerce Ambiant.
De grands acteurs tels que Walmart, Rakuten ou encore Suning, étoffent leur offre en investissant la santé ou le foyer des consommateurs.
En France, Orange ou La Poste élargissent leur influence au-delà de leurs métiers d’origine, avec la finance ou — à nouveau — la santé, tout en développant des connectivités plus étroites avec le retail et les villes.
Et demain ? Le progrès au-delà du Commerce Ambiant
Au-delà de la globalisation et de l’automatisation exacerbées qui soutiennent le Commerce Ambiant, le progrès reposera sur le mieux vivre ensemble, durablement.
L’Echangeur BNP Paribas Personal Finance imagine une prochaine vague technologique à même de secouer notre environnement… guidée par la conquête spatiale.
Comment l’innovation extraterrestre pourra-e-elle transformer nos vies sur Terre ?
L’Espace présente un nombre infini de possibilités. Sans parler de colonisation ni de tourisme spatial, l’enjeu majeur sera la transformation de nos systèmes :
=> Connectivité : Malgré les risques de pollution orbitale, les nouveaux satellites nous connecteront, où que l’on soit sur terre, sur mer ou dans les airs. Ils deviendront des relais de croissance dès lors qu’ils supporteront partout et durablement la voiture autonome et les magasins en libre-service.
=> Climat : Quand ces mêmes satellites contribueraient à mieux monitorer la planète, l’Espace n’aura plus besoin de consommer de l’électricité pour refroidir les datas et une production industrielle déportée sur la Lune.
=> Environnement : La production de tissus organiques sera plus simple dans un environnement de microgravité. Une start-up comme Aleph Farms et la bio imprimante 3D pourraient proposer des steaks Made in Space, ce qui diminuerait l’élevage animal.
« A l’aune de cette nouvelle décennie, une nouvelle génération d’individus et d’échanges émergent. Un monde se prépare avec ses codes, ses organisations, ses technologies et ses rêves.
conclut Cécile Gauffriau, Directrice de l’Echangeur BNP Paribas Personal Finance.
Avec l’hyper-accélération c’est la rupture qui nous attend : qu’il s’agisse d’organiser le déplacement des voitures connectées, de surveiller les variables du changement climatique ou de guider un livreur à domicile, le New Space sera l’une des clés essentielles de notre hyper-futur. Ne doit-on pas décrocher la Lune quand notre avenir est dans les étoiles ? ».