Temu, c’est une marketplace qui propose des millions de produits à des prix dérisoires (parfois moins de 50 centimes).
Quelques semaines seulement après sa sortie en France, Temu est devenue l’application gratuite la plus téléchargée de l’hexagone, preuve de l’intérêt des consommateurs pour des modèles pas tout à fait en phase avec les enjeux environnementaux actuels…
Focus sur ce nouveau venu en Europe et en France via les insights forunis par Foxintelligence…
Temu, le nouveau concurrent de Shein, AliExpress et Wish
Dans le monde en constante évolution du eCommerce, les acteurs jouent des coudes pour s’attirer les faveurs des consommateurs. La solution la plus simple : des prix toujours plus bas.
À l’instar de Shein (n°1 de l’ultra fast fashion), AliExpress ou Wish, le groupe Pinduoduo a lancé sa plateforme de fast shopping. Temu est né aux États-Unis l’année dernière, en septembre 2022.
Quelques mois plus tard, Temu a fait une entrée fracassante sur le marché du eCommerce Européen, notamment en Italie :
Temu est en 2e place des sites eCommerce en volume de commandes passées, et 3e en valeur.
En quelques mois seulement, Temu est devenu un sérieux concurrent pour Shein, Wish et AliExpress.
Une popularité que Temu doit à un marketing très agressif – et l’association judicieuse du shopping et du gaming sur la plateforme…
Un marketing agressif
En début d’année, la marque s’est offert une publicité à 7 millions de dollars pendant la mi-temps du Super Bowl.
Son slogan : “Shop like a billionnaire”. Car avec des promotions allant jusqu’à -90 %, on peut tout acheter – sans se ruiner.
En social, Temu harponne de nouveaux consommateurs à coups de publications sponsorisées, de partenariats innombrables avec des influenceurs.
Et pour séduire de nouveaux clients, la marque offre gratuitement des articles aux utilisateurs qui font la promotion de l’application sur leurs réseaux sociaux. Incitant ainsi leurs proches à devenir clients eux aussi.
Ultra fast fashion, shopping et gaming
Pour se différencier de ses concurrents, Temu a poussé le curseur un peu plus loin : sur l’application, shopping et gaming cohabitent à merveille.
On y trouve plusieurs jeux, dont les gains sont tous plus attractifs les uns que les autres : des réductions, des articles gratuits… des “cadeaux” qui incitent à passer de nouveau commande.
C’est la définition même du « shopatainment », un mix entre shopping et divertissement.
De quoi s’assurer de l’engagement et de la fidélité des clients.
Temu attire des consommateurs plus vieux que la moyenne
Nourrir des poissons virtuels pour gagner une paire de boucles d’oreille ? Contrairement aux apparences, la génération Z n’est pas le cœur de cible de Temu.
En France, le poids des >40 ans dans le chiffre d’affaires de Temu est 65% supérieur au poids qu’ils représentent dans le eCommerce global.
Temu, un concurrent pour Shein ?
L’arrivée de Temu en Europe a fait perdre des parts de marché à plusieurs acteurs.
En France, les plus gros overlaps clients de Temu sont avec Kiabi, Shein et Aliexpress.
En Italie, ce sont Wish, Manomano et AliExpress qui subissent le plus l’arrivée de Temu sur le marché. Au UK, AliExpress, Bon prix et Apo discounter, et en Espagne, Miravia, Kiabi et Etsy.
Au global, ce sont bien Shein et AliExpress qui perdent le plus de parts de marché au profit de Temu…
Un panier moyen 2 à 3 fois supérieur à celui d’AliExpress
En France, le panier moyen s’élève à 35 € pour Temu, contre 13 € chez AliExpress.
Des chiffres qui sont la norme dans l’ensemble des pays d’Europe analysés : les consommateurs dépenses en moyenne 2 à 3 fois plus sur le site de Temu que sur le site d’AliExpress.
Quid des problématiques sociales et environnementales ?
Avec un business model qui s’appuie sur la vente de produits à prix ultra concurrentiel, des colis expédiés d’un continent à l’autre, un potentiel addictif pointé du doigt…
Temu ne réconciliera sûrement pas l’industrie textile et l’environnement…