Alors que le marché européen de l’influence marketing est estimé à quelques 32 milliards de dollars, la montée en puissance de ce qu’on appelle désormais la Creator Economy s’accompagne d’un phénomène préoccupant pour les marques : une défiance croissante des audiences vis-à-vis des créateurs de contenu et, par extension, des messages sponsorisés.
Selon une étude publiée par la Harvard Business Review, 61 % des utilisateurs déclarent ne plus faire confiance aux recommandations des influenceurs.
Un chiffre qui interroge directement l’efficacité des stratégies d’influence actuelles et oblige les annonceurs à revoir leurs modèles de collaboration…
Une exposition massive, mais une crédibilité fragilisée
Jamais les consommateurs n’ont été autant exposés aux contenus d’influence.
En 2025, 88 % des utilisateurs des réseaux sociaux estiment que l’authenticité est un critère déterminant dans leur perception des créateurs. Pourtant, 35 % considèrent que ces derniers véhiculent une image artificielle, tant dans leur mode de vie que dans les produits qu’ils promeuvent.
Ce décalage traduit une saturation du discours sponsorisé. Les audiences identifient rapidement les partenariats perçus comme opportunistes, notamment lorsque le produit mis en avant disparaît aussitôt la collaboration terminée.
Pour les annonceurs, le risque est double : une perte de crédibilité du message et un affaiblissement de la marque par association.
Des audiences méfiantes, mais toujours réceptives
Cette défiance ne signe pas pour autant la fin du marketing d’influence. Bien au contraire.
Lorsqu’un créateur est jugé crédible, son impact reste supérieur aux formats publicitaires traditionnels.
L’étude révèle que 92 % des utilisateurs accordent davantage de poids aux recommandations d’influenceurs qu’à la publicité classique, et 58 % ont déjà effectué un achat à la suite d’une recommandation sur les réseaux sociaux.
Pour les annonceurs, l’enjeu n’est donc plus de multiplier les collaborations, mais de mieux les qualifier.
La performance ne se joue plus uniquement sur la portée ou le nombre d’abonnés, mais sur la capacité du créateur à incarner la marque de manière légitime et durable.
Les cinq leviers de confiance à intégrer dans les stratégies d’influence
La Harvard Business Review identifie cinq piliers sur lesquels repose la confiance accordée aux créateurs :
- leur expertise perçue,
- la qualité de leur relation avec leur communauté,
- leur intégrité,
- leur singularité éditoriale
- et leur transparence sur les partenariats commerciaux.
Pour les marques, ces critères doivent devenir des filtres de sélection prioritaires. Les collaborations fondées uniquement sur la notoriété ou le volume d’audience montrent rapidement leurs limites.
À l’inverse, les campagnes alignées sur les valeurs du créateur et de sa communauté affichent des performances significativement supérieures, avec des taux d’engagement pouvant progresser jusqu’à 76 % par rapport à des contenus promotionnels standards.
Vers une influence plus relationnelle et plus rentable
Au-delà des indicateurs d’engagement, l’authenticité s’impose comme un levier business à long terme.
Les marques qui privilégient des relations sincères et pérennes avec les créateurs enregistrent un taux de rétention client supérieur de 33 %. Une donnée qui confirme l’intérêt de stratégies d’influence fondées sur la continuité plutôt que sur des activations ponctuelles.
Dans un écosystème saturé de messages commerciaux, l’influence marketing entre dans une nouvelle phase de maturité.
Pour les annonceurs, la crédibilité devient un actif stratégique à part entière. Elle se construit dans le temps, au prix d’une sélection plus exigeante des partenaires et d’une co-création de contenus alignée avec les attentes des audiences…
