Combien de temps vous a-t-il fallu pour choisir votre dernière série, pour choisir votre plat lors de votre dernier repas entre amis ou encore pour vous décider à acheter cette paire de chaussures que vous vouliez depuis des mois ?
La promesse d’un monde où la profusion de choix serait synonyme de liberté et de bonheur semblait irrésistible. On s’imaginait qu’avec une telle variété d’options, chacun pourrait s’épanouir pleinement.
Et pourtant, cette abondance, si attrayante en théorie, semble aujourd’hui dissimuler un véritable mal être…
Par Hugues Pinguet, co-fondateur et directeur de création chez Gloryparis
L’incertitude, fardeau du XXIème siècle ?
Non, votre ascendance en balance n’est pas la seule explication de la difficulté que vous éprouvez à faire un choix. Triste réalité : faire un choix est devenu une véritable source d’angoisse.
En effet, l’environnement actuel nous impose bien plus de décisions que ne devaient en faire nos aînés avant l’ère du numérique, un phénomène qui porte déjà un nom : la FOBO (Fear Of Better Option).
Aujourd’hui, avoir le choix n’est plus un luxe.
Envie de manger libanais dans 30 minutes ? Envie de regarder le dernier film de Tarantino ? Envie de se retrouver coincé dans une pièce avec pour seul objectif d’en sortir en moins d’une heure ? Et bien, c’est possible, et tout ça, dans la même journée.
Mais alors que cette pluralité d’offre ne cesse d’augmenter, l’œil du consommateur est stimulé de toutes parts. Un phénomène psychologique moderne, amplifié par l’ère du numérique, dans laquelle l’accès quasi illimité à l’information nous confronte à cette abondance de choix dans tous les aspects de notre vie.
Ce syndrome, caractéristique du XXIème siècle est connu sous le nom de la FOBO, traduit la peur de passer à côté de meilleures options.
Cette peur, qui s’installe dès lors qu’il s’agit de prendre une décision, qu’elle concerne l’achat d’un produit, le choix d’un film ou même la sélection d’un lieu de vacances, résulte de l’anxiété générée par l’idée qu’une option non choisie aurait pu procurer plus de plaisir que celle choisie.
Cette crainte, devenue un véritable fardeau influence profondément notre manière de vivre et de consommer et nous pousse à devenir des êtres d’exigence.
L’exigence au cœur des décisions
Une exigence qui s’étend à tous les domaines de la vie quotidienne, de la mode à la technologie, en passant par l’éducation et le bien-être jusqu’au divertissement et la food.
Les critères de sélection deviennent de plus en plus pointus, et la quête de la perfection semble ne jamais prendre fin.
Cette hyper-sélection, combinée à une connectivité permanente, créée un environnement où le temps de réflexion se rallonge et le temps de détente se raréfie.
La culture du « toujours plus » pousse à consommer sans cesse de nouvelles expériences, produits ou services, alimentant un cycle de désirs incessants.
Paradoxalement, cette abondance de choix ne mène pas toujours à une satisfaction accrue. Au contraire, elle peut générer de l’insatisfaction, une sensation d’avoir peut-être manqué une option « meilleure » ou plus adaptée.
Un défi de taille pour les marques
Le choix excessif entraîne donc une perte de temps considérable et dissuade l’acte d’achat lui-même.
Face à ce défi, les marques doivent impérativement se distinguer en se positionnant comme le choix ultime. Elles doivent démontrer avec clarté et conviction pourquoi elles représentent les meilleures options sur le marché.
Dans ce contexte, expliquer leur valeur ajoutée et leur singularité devient essentiel pour capter et fidéliser une clientèle de plus en plus exigeante et hésitante, et surtout, ne pas laisser le consommateur dans cette paralysie décisionnelle.
En clair, l’incertitude et l’exigence croissante représentent à la fois un défi et une opportunité pour les individus et les marques.
Pour les consommateurs, il s’agit d’apprendre à naviguer dans cet océan d’options en restant fidèles à leurs valeurs et en privilégiant la qualité à la quantité.
Pour les marques, il s’agit de se positionner comme la meilleure option du marché.
Ce passage du « plus » au « mieux » pourrait bien être la clé d’une société plus réfléchie, et par conséquent, plus épanouie…