Le 23 janvier dernier, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) révélait à la suite d’une enquête que 6 influenceurs sur 10 ne respectaient pas la réglementation sur la publicité et les droits des consommateurs.
Ciblant une soixantaine d’influenceurs, l’enquête révèle notamment que beaucoup d’entre eux ne précisent pas toujours lorsqu’une publication est à caractère commercial.
Pour mieux encadrer les activités des influenceurs et lutter contre les publicités et partenariats “cachés”, plusieurs projets de loi ont été déposés par différents partis politiques ces derniers mois, suivis d’une consultation publique lancée par le Ministère de l’Economie.
Le dropshipping et les publicités illicites, comme celles pour l’alcool, les paris sportifs, les cryptomonnaies ou encore la chirurgie esthétique, sont également visés.
Un nouveau texte est attendu fin mars à l’Assemblée Nationale, qui devrait aboutir à une législation consolidée pour la fin de l’année.
Tous ces rebondissements soulèvent une question : quelle confiance accordent réellement les français aux influenceurs ?
Selon une étude Bazaarvoice, les consommateurs français réclament eux aussi des règles plus strictes quant aux contenus partagés, et davantage de transparence.
Influenceurs : Quand la rémunération entrave la crédibilité
Sans surprise, près de la moitié des consommateurs en France (46%) voient les citoyens lambdas comme la meilleure source d’influence qui soit, loin devant les experts (25,5%), les célébrités (18%) et les stars des médias sociaux (10%).
Libres d’intérêts commerciaux, les amis, la famille, ainsi que les autres utilisateurs ou réseaux de consommateurs qui partagent des recommandations sont désormais considérés comme les influenceurs les plus fiables par 28 % des consommateurs français.
Parmi les 1540 français interrogés par Bazaarvoice, 17% seulement font confiance aux experts, 23,6% aux stars des médias sociaux et 34,7% aux célébrités. De loin les plus plébiscités, les utilisateurs ordinaires sont considérés fiables par 58,5% des répondants.
Les sponsorings et partenariats suscitent la méfiance
De la même façon, ce sont les posts non sponsorisés et les contenus provenant généralement d’autres consommateurs tels que les recommandations, avis, photos et vidéos qui suscitent le plus la confiance des Français (77 %). Seuls 23 % font confiance aux posts sponsorisés sur les réseaux sociaux.
A la question “Qui est le plus en mesure de donner un avis non biaisé sur un produit dont il ou elle fait la promotion ?” 34% ont répondu les utilisateurs ordinaires, soit plus que les experts (26,6%), les célébrités (15,4%), et les stars des médias sociaux (10,6%).
Emmanuel Gerbier, Director Client Success chez Bazaarvoice, déclare :
“Paradoxalement, la technologie a facilité le retour à un mode de promotion beaucoup plus organique, qui s’apparente davantage à du bouche-à-oreille.
Jadis, la publicité et le marketing étaient conçus par des personnes dont on ne voyait jamais les visages ; mais tout a changé avec l’avènement des réseaux sociaux. Beaucoup de marques sont désormais incarnées par des citoyens lambdas.
Pour la majorité des consommateurs, rien ne vaut le retour d’expérience par des gens qui leur ressemblent.”