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Malgré leur rôle central dans les stratégies des marques, les créateurs de contenu européens continuent d’évoluer dans un écosystème instable.

C’est ce que révèle la seconde édition de l’étude « Voices of the Creator Economy » publiée par Kolsquare. Basée sur les témoignages de 783 créateurs dans six pays, l’étude dresse un portrait nuancé d’un secteur en pleine mutation.



Une profession toujours aussi précaire

Le constat est sans appel : 50 % des créateurs français tirent moins de 25 % de leurs revenus de leur activité de création de contenu. En Europe, près d’un créateur sur deux gagne moins de 1 000 € par mois.

Plus préoccupant encore, 69 % des créateurs français admettent avoir déjà collaboré avec une marque sans être rémunérés, un chiffre nettement au-dessus de la moyenne européenne (51 %).

Malgré leur rôle de relais d’opinion et leur puissance de recommandation, les créateurs demeurent dans une zone grise professionnelle, souvent exposés à des pratiques douteuses : briefs changeants, retards de paiement, pression sur la performance ou absence de reconnaissance de leur travail créatif.



Des inégalités persistantes et genrées

Les déséquilibres ne s’arrêtent pas à la rémunération globale.

58 % des répondants considèrent que les femmes sont moins bien payées que les hommes à audience équivalente.

Ces dernières sont aussi plus enclines à accepter des collaborations “gifted” (non rémunérées), à subir des pressions sur leur image et à faire face à une violence en ligne disproportionnée.

Un tiers des créateurs interrogés disent avoir été victimes de commentaires haineux, un phénomène particulièrement marqué chez les femmes.



Un virage vers une influence plus spécialisée et éthique

L’étude souligne l’importance croissante de la spécialisation : 77 % des créateurs estiment que se concentrer sur un sujet, un univers ou une expertise renforce la légitimité de leur contenu.

Ce sont ces profils “passionnés” ou “experts” qui génèrent aujourd’hui le plus de confiance auprès des audiences.

La forme du message évolue aussi.

Les formats pédagogiques et recommandationnels – comme les listes de conseils ou d’outils – sont perçus comme plus authentiques.

En parallèle, les valeurs prennent une place centrale : 76 % des créateurs français veulent incarner la transparence, et 46 % placent les enjeux environnementaux au cœur de leur ligne éditoriale.



Zoom sur la France : Instagram en tête, TikTok en retrait

Les créateurs français se distinguent par leur préférence nette pour Instagram, utilisé par 90 % d’entre eux comme plateforme principale, contre seulement 42 % pour TikTok, le taux le plus bas du panel.

Si cette visibilité est un atout, elle ne garantit pas pour autant une sécurité financière : la moitié d’entre eux gagne moins de 1 000 € par mois, malgré une implication forte et une volonté affirmée de transparence (76 %).



Un appel à une Influence Responsable

Cette étude s’inscrit dans la mission plus large de Kolsquare pour une influence plus éthique et durable, aux côtés de partenaires comme l’UMICC ou l’Alliance européenne de l’influence marketing.

En donnant la parole aux premiers concernés, l’entreprise souhaite amorcer un changement structurel.

« Nous avons voulu sortir d’une vision purement quantitative de l’influence pour recentrer le débat sur celles et ceux qui en sont les piliers. Cette étude révèle une profession encore vulnérable, mais lucide, engagée, et déterminée à construire une relation plus équilibrée avec les marques et les plateformes. »

souligne Quentin Bordage, CEO de Kolsquare