Oracle vient de dévoiler les résultats du 3ème opus de l’Observatoire de la Tech, enquête mensuelle menée en partenariat avec Odoxa autour de grands thèmes liés aux nouvelles technologies, avec mise en avant en ce mois de novembre la thématique « l’intelligence artificielle (IA) dans le monde du travail ».
Ces résultats montrent une certaine méfiance de la part des Français interrogés envers l’IA, qui perçoivent pourtant son fort potentiel pour rendre les entreprises plus compétitives (71%) et pour aider les salariés à mieux travailler (69%).
L’IA : entre menace pour l’emploi …
Les principaux enseignements de cette étude illustrent la méfiance envers une IA destructrice d’emploi mais également une reconnaissance croissante des opportunités qu’elle offre pour les entreprises et les salariés.
Seuls 34% des Français considèrent que le développement de l’intelligence artificielle dans le monde du travail est une opportunité pour les salariés et les entreprises contre 65% qui jugent que c’est plutôt une menace.
Les résultats à cette question sont très clivés sur le plan social.
Le sentiment que le développement de l’IA est une menace pour les salariés et les entreprises (65% chez les Français) est plus élevé au sein des populations potentiellement plus fragiles sur le marché de l’emploi comme les ouvriers (72%), les employés (72%), les ruraux (72%) et les membres de foyers à bas revenus (<1500€ mensuels : 69%).
A l’inverse, le fait de percevoir l’IA au travail comme une opportunité est une opinion plus fortement partagée au sein de populations potentiellement moins menacées sur le front de l’emploi comme les cadres (46%) et les membres des foyers aux plus hauts revenus (> 3500€ mensuels : 40%) ou vivant au sein d’un bassin d’emploi très important comme les habitants de l’agglomération parisienne (38%).
… et bienfaits pour l’entreprise
71% des Français (et 80% des cadres) pensent que l’IA au travail peut permettre aux entreprises d’être plus compétitives soit le sentiment très majoritaire que cette technologie peut susciter des gains de performance.
69% des Français estiment qu’elle peut aussi aider les salariés en leur permettant de mieux travailler (ex : en les déchargeant de tâches répétitives) et cette opinion est même partagée par 75% des – plus technophiles – moins de 35 ans.
Si l’IA peut générer des bénéfices pour les entreprises et les salariés, 48% des Français estiment aussi qu’elle permettra d’améliorer les échanges des entreprises avec leurs clients (les 18-24 ans sont même 59% à partager cette opinion).
Le niveau d’accord plus mesuré sur ce point fait écho à une volonté persistante régulièrement observée que les échanges avec les entreprises, et leurs services clients, conservent autant que possible un caractère « humain ».
L’assistant virtuel fait rêver, s’il ne se transforme pas en Big Brother du travail…
Les Français sont favorables à l’IA quand elle se positionne comme un « outil de facilitation ou d’assistance » au travail, car elle permet de :
· Réaliser des tâches simples et répétitives (70%)
· Détecter les salariés en situation de fragilité (56%)
· Améliorer la gestion des carrières (54%)
Ils jugent d’ailleurs intéressante la mise à disposition des salariés de services intégrant l’IA tels que :
· Un assistant digital pour l’exécution de tâches répétitives (74%)
· Un assistant médical au quotidien (63%)
· Un conseiller répondant 7/7 et 24h/24 à leurs questions (58%).
Cependant, les Français sont moins enclins à soutenir l’IA lorsque celle-ci s’apparente à un « outil d’évaluation et de contrôle », en effet :
· Seulement 48% des Français sont favorables à ce que les entreprises aient recours à l’IA pour identifier les salariés à fort potentiel
· 46% lorsqu’il s’agit d’identifier les profils pour pourvoir un poste ou une mission
· Et seulement 34% sont favorables à ce que l’IA permette d’évaluer la productivité des salariés.
Enquête réalisée auprès d’un échantillon de Français interrogé par Internet les 28 et 29 octobre 2020.
Echantillon de 1 002 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.