Intitulé « L’économie de l’intelligence », le Book de tendances 2025, conçu et produit par KPMG Innovation, explore une nouvelle ère d’hybridation des intelligences, artificielle et humaine.
Avec l’arrivée des systèmes multi-agents autonomes, les robots humanoïdes, les solutions quantiques, nos sociétés basculent dans le monde de l’anthropo-tech, ouvrant un horizon de prospérité inédit pour ce siècle.
« Une opportunité à saisir à condition de transformer cette tech révolution en une économie de l’intelligence, où puissances de calcul augmentées et savoirs humains trouvent le chemin d’une hybridation heureuse » plaident les auteurs du Book…
Ce document révèle six tendances majeures pour les années à venir :
1/ L’entreprise puissance.
Le développement de l’IA s’accompagne d’une forte dépendance vis-à-vis des Big Tech, qui détiennent l’essentiel des infrastructures (cloud, data centers, modèles).
L’entreprise puissance questionne ce rapport de force : comment reconquérir une certaine souveraineté technologique pour l’entreprise, ou du moins comment l’entreprise peut-elle s’assurer d’un certain contrôle sur les briques essentielles de ses systèmes d’IA ?
Des solutions souveraines ou en open source émergent. C’est le cas d’OVHcloud avec son alternative d’hébergement des services IA indépendant, ou encore Outscale une nouvelle offre de « Large Language Models as a Service » (LMaaS) proposée par un partenariat Mistral AI et Dassault Systèmes.
2/ L’intelligence amie.
Les agents conversationnels et systèmes multi-agents prennent une place grandissante dans nos vies et nos métiers, transformant la relation client et les environnements de travail.
Ces nouvelles intelligences permettent de déléguer de nombreuses tâches, mais soulèvent autant d’interrogations : comment intégrer ces “collègues virtuels” pour qu’ils nous aident réellement ?
La question essentielle est de savoir jusqu’où les IA complètent et se substituent aux intelligences humaines, comment ces dernières peuvent intégrer les fonctions non-routinières dans le champ de l’entreprise tout en accompagnant le développement d’approches humanistes en portant des dynamiques de care, de bien-être ou de juste équilibre avec l’humain.
La révolution de l’IA agentique oblige à interroger le rôle et anticiper l’encadrement de ces intelligences amies, aussi utiles que potentiellement envahissantes.
3/ La guerre du faux.
La multiplication des contenus produits par les IA ouvre la voie à une véritable guerre du faux où détournements d’informations et expositions malveillantes menacent les entreprises et les démocraties.
Cela fait naître de nouveaux enjeux de protection des données et impose la nécessité de remettre la prévention au cœur de nos usages quotidiens.
L’issue de cette guerre du faux tracera le chemin d’une émancipation citoyenne ou fera naître une menace vitale pour la réputation des entreprises et la démocratie.
4/ L’école de l’intelligence hybride.
D’Ava, le chatbot du voyagiste virtuel Navan qui traite 40 % des demandes clients sans assistance humaine à l’appli DoNotPay, qui génère des plaidoiries d’avocat à partir d’un simple enregistrement des audiences, plus aucun secteur ni métier n’échappe à l’IA.
L’intelligence artificielle intervient désormais dans toutes les fonctions de l’entreprise, du back-office aux équipes dirigeantes.
Cette automatisation massive bouleverse en profondeur de nombreux métiers et impose une réorientation vers un nouveau partage des compétences entre humains et machines.
5/ Les nouveaux Léonard.
Aujourd’hui, IA, robots et web3 bouleversent notre rapport à la créativité.
En associant la force de travail de l’IA à l’ingéniosité humaine, les conditions propices à l’émergence de grandes inventions sont créées.
De “nouveaux Léonard” apparaissent maitrisant parfaitement l’IA. Ils en tirent pleinement parti dans un environnement qui valorise la diversité, l’audace, la collaboration pluridisciplinaire et la co-construction. Ils sont à même de répondre aux multiples défis de leurs entreprises.
6/ L’écologie augmentée.
Souvent dénoncés pour leur empreinte carbone, les robots et l’IA offrent de nouveaux recours pour faire face aux nombreux enjeux environnementaux, climatiques et sociétaux et pour penser un modèle de croissance plus durable et raisonné.
Pour que cette écologie augmentée soit crédible, des usages raisonnés de ces technologies sont à travailler en conciliant performance, impact et coûts énergétiques. C’est l’un des plus grands défis de l’économie de l’intelligence de demain.
Et si après 2030…
Le Book de tendances propose un certain nombre de visions post 2030, parmi lesquelles :
- Le grand retour de l’otium.
Avec le temps libre dégagé par la généralisation des IA, le loisir studieux – inventé par les Grecs et nommé otium par les Romains – occupe désormais une bonne partie de la semaine. Les activités de conception et de création gagnent des adeptes toujours plus nombreux, tous passionnés par leur progression personnelle et avides de comprendre le monde. - La machine vivante arrive à maturité.
L’hybridation tech-bio ouvre la voie à des IA multi-intelligences, couplant l’efficience énergétique des cerveaux du vivant et la puissance des algorithmes. La définition du statut juridique de ces machines vivantes réorganise notre rapport à la nature, pour moins d’exploitation et plus d’intégration. - Le quantique comme boussole écosystémique.
L’informatique quantique a décollé et sa puissance autorise la cartographie en temps réel des interconnexions écologiques et industrielles. Les process décisionnels sont nourris de données ultrafines et de simulations complexes, contextualisant les effets écosystémiques de chaque action. - Des techs conviviales by design.
Après 2030, ce ne sont plus les utilisateurs qui doivent s’adapter aux machines, mais les machines qui deviennent pro-humaines et « conviviales ». Type et niveau de langage, parcours préféré, nature et sophistication des fonctionnalités, rythme d’interaction, les IA apprennent de chaque utilisateur et modifient leur comportement en permanence. Résultat : une efficacité renforcée, sans effort. - L’heure de l’économie symbiotique.
Des consortiums d’entreprises, d’universités, de collectivités et même d’États ont été créés pour co-investir dans des modèles d’IA alternatifs et robustes. Partageant à la fois la puissance de calcul et les fruits de la croissance, les acteurs s’alignent aussi sur les questions de gouvernance éthique. L’innovation pervasive redistribue richesses et pouvoir sur la planète, ouvrant la voie à d’autres modèles de développement. - Des IA du « vrai ».
Les stratégies de manipulation se perfectionnant à la vitesse du machine learning, ont émergé des “IA de la vérité”, de plus en plus puissantes, capables de détecter et signaler les fakes instantanément. Avec les capacités de l’IA, des solutions blockchain et des « identités numériques validées » et dotées du statut de commun avec une gouvernance décentralisée, les “IA de la vérité’’ sont devenues les incorruptibles de l’éthique de l’information.
