Alors que Google vient de publier des résultat trimestriels encore une fois très bons, certains analystes commencent à s’inquiéter de l’érosion progressive de ses parts de marché dans le secteur de la publicité mobile. Même s’il est toujours (largement) leader, Google semble céder peu à peu du terrain à un concurrent de poids : Facebook…
Mêmes s’ils sont légèrement en dessous des prévisions, les indicateurs financiers de Google sont encore une fois tous au vert pour le 1er trimestre 2015.
Avec un chiffre d’affaires trimestriel en hausse de 12% à 17,3 milliards, et une hausse de son bénéfice net de 4%, à 3,6 milliards de dollars, la firme de Mountain View continue d’afficher une croissance insolente en regard des sommes astronomiques en jeu.
Une dépendance à la pub
Pourtant, certains analystes ne semblent pas convaincus pas ces derniers résultats.
Si les revenus publicitaires du groupe ont atteint les 15,5 milliards de dollars sur les trois premiers mois de l’année, signe d’une croissance soutenue (+11%), la dépendance de Google vis-à-vis de ces revenus commence à inquiéter.
La publicité représente en effet plus de 89% des revenus de la firme sur la période, et ce, malgré les investissements massifs réalisés pour diversifier les activités et les sources de revenus de la firme.
Si le nombre de clics sur les liens publicitaires du réseau Google continue d’augmenter (+13% au premier trimestre), cette croissance peine à compenser la baisse continue du coût par clic.
Le mobile au centre de l’attention
Dans ce contexte, c’est le mobile qui focalise l’attention des marchés. Ces derniers sont en effet très inquiets : ils craignent que le moteur de recherche ne monétise pas aussi bien son audience sur mobile que celle sur ordinateur fixe.
Or avec la diffusion massive des smartphones et le changement des usages qui l’ont accompagnée, c’est aujourd’hui près de 60 % du trafic du moteur de recherche qui est issu du mobile.
Problème, la publicité sur ce terminal coûte beaucoup moins cher que sa cousine sur PC. Et les prix ne cessent de chuter. Selon la presse américaine, ils auraient accusé un recul de 7 % au premier trimestre 2015.
Encore très importantes, les parts de marché de Google dans le domaine sont, par ailleurs, grignotées par des applications tierces, surtout Facebook, sur lesquelles les mobinautes passent de plus en plus de temps. Ainsi en 2013, le moteur de recherche se taillait selon eMarketer, 46 % de la publicité mobile à travers le monde. Contre 16 % pour le réseau social de Mark Zuckerberg. En 2014, la part du premier est passée à 38,2 % quand celle du second grimpait à 17,4.
Et les récents résultats publiés par Facebook ne font que confirmer cette tendance : sur les 3,54 milliards de chiffre d’affaires réalisés au premier trimestre (+42%), 3,3 proviennent de la publicité et 73% du CA publicitaire du réseau social provient déjà du mobile.
Une inquiétude prématurée ?
Les dernières annonces faites par Google (même si elles n’ont pas de rapport direct avec la publicité mobile), semblent toutefois venir rappeler que le moteur de recherche n’est pas prêt à laisser échapper un secteur devenu de plus en plus stratégique pour lui.
Entre la mise en place de son nouvel algorithme de recherche favorisant les sites optimisés sur mobile et le lancement d’une offre en tant que nouvel opérateur mobile, les axes de développement de la firme semblent clairs…
Et si Facebook réussit spectaculairement son virage mobile (et ne compte pas non plus laisser les mains libres à Google sur le marché de la téléphonie mobile) , il faut rappeler que Google conserve des atouts de poids face à ce rival : les investissements publicitaires sur mobile se font en priorité sur la recherche et la vidéo, des secteurs sur lesquels Google (avec Youtube notamment) semble encore indétrônable à ce jour.
L’évolution des chiffres des 2 firmes sur mobiles sera donc à suivre de très près dans le mois à venir…