Tri des déchets, chasse au gaspillage alimentaire, économies d’eau et d’énergie… Dans leur quotidien, les Français affichent des réflexes écologiques bien ancrés.
Mais dès qu’il s’agit de consommation – alimentation, habillement, transport –, les bonnes intentions se heurtent au mur des réalités économiques. C’est ce que révèle le baromètre GEO-CSA 2025 sur l’éco-engagement des Français.
Un « éco-engagement » en baisse…
Neuf Français sur dix trient régulièrement leurs déchets et veillent à ne pas jeter de nourriture. Plus de huit sur dix surveillent leur consommation d’eau et d’électricité. Ces gestes du quotidien, faciles à mettre en place et économiquement avantageux, s’imposent dans les foyers.
Mais au-delà de cette « écologie de bon sens », l’étude souligne une baisse générale de l’éco-engagement, avec un score moyen de 51/100, contre 53 en 2024.
La fast fashion loin devant la seconde main
Côté consommation, les habitudes peinent à changer.
L’achat en vrac ne séduit que 22 % des Français, la seconde main 26 %, et à peine 19 % renoncent à certaines marques jugées peu responsables.
La fast fashion reste reine : près de 70 % des Français y ont recours, malgré sa mauvaise réputation écologique et sociale.
Une nuance toutefois : les 18-24 ans adoptent plus volontiers des alternatives comme la seconde main (32 %, contre 20 % chez les 35-49 ans). Mais derrière cette tendance se cache souvent moins une conviction écologique qu’une contrainte budgétaire.
Le prix, premier frein au passage à l’acte
Le baromètre rappelle que les pratiques responsables s’installent plus facilement lorsqu’elles riment avec économies.
Ainsi, le bio, plus coûteux, recule : seuls 32 % des Français en achètent régulièrement, surtout dans les catégories sociales favorisées.
La fracture générationnelle est doublée d’une fracture sociale, qui oppose ménages aisés, capables de « voter avec leur porte-monnaie », et familles pour qui l’arbitrage se fait d’abord sur le prix.
Le paradoxe de la consommation responsable
En toile de fond, une tendance inquiétante : une fatigue écologique.
Si les catastrophes climatiques s’accumulent, les Français semblent éprouver des difficultés à transformer leurs préoccupations en actions concrètes.
L’éco-engagement des Français reste donc marqué par un paradoxe : une conscience aiguë des enjeux, mais une consommation encore largement guidée par le budget.
Reste à savoir si la montée des contraintes climatiques, sociales et économiques réussira à transformer les habitudes de consommation ou renforcera au contraire cette lassitude…
Méthodologie :
Etude réalisée par l’institut CSA en ligne entre le 12 juin et le 1er juillet 2025 auprès d’un échantillon représentatif de 1014 Français âgés de 18 ans et plus, ainsi que de 1009 visiteurs du site GEO.fr (dont 60 abonnés) et 513 abonnés du magazine GEO. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas sur les critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de région et de catégorie d’agglomération.
