L’idée n’est pas nouvelle mais elle semble prendre de plus en plus d’ampleur : le développement de la robotisation et de l’IA ne va-t-il pas menacer à court terme de nombreux emplois ?
Si l’on est encore loin de l’affrontement Homme / Machine souvent fantasmé en science-fiction, une étude du McKinsey Global Institute démontre néanmoins que cette évolution du monde du travail est bien réelle et qu’elle concernera tous les pays du monde, riches ou émergents.
Mais quand il s’agit de quantifier l’impact exact de cette tendance sur l’emploi, les choses semblent se compliquer quelque peu…
Des métiers en voie de disparition
Selon ces projections, jusqu’à 375 millions de personnes dans le monde devraient devoir changer de métier en raison de la disparition ou raréfaction de leur profession liée à l’automatisation.
La Chine devrait faire partie des pays les plus concernés : jusqu’à 102 millions de travailleurs, soit près de 13 % de la main-d’oeuvre, sont susceptibles de devoir changer de métier à l’horizon 2030.
Des prévisions à la précision toute humaine…
A noter tout de même que ces prévisions sont les plus pessimistes et que la marge d’erreur que s’accordent les analystes reste encore (très) large: le nombre d’emplois menacés dans le monde d’ici 2030 est ainsi évalué entre 75 et 375 millions, ce qui, il faut bien l’avouer, n’a pas du tout le même impact…
Dans des pays développés comme l’Allemagne la fourchette d’emplois concernés se situerait entre 3 et… 12 millions : là encore l’estimation reste des plus larges…
La première vague concernera des emplois peu qualifiés
Selon une autre étude, menée par Les Echos, les métiers les plus concernés seraient le plus souvent des métiers manuels et peu qualifiés.
À eux seuls, les agents d’entretien représentent 21 % de l’ensemble des emplois à risque. Ils sont suivis par les ouvriers qualifiés des industries de process (6 %) et des ouvriers non qualifiés de la manutention (6%).
Si il est aujourd’hui évident que l’automatisation aura effectivement un impact sur l’emploi (notamment avec la robotisation accrue de l’industrie ou la multiplication d’intelligences artificielles dédiées aux traitements de certaines taches répétitives et sans valeur ajoutée), il semble toutefois qu’il soit encore un peu tôt pour anticiper l’ampleur de cette évolution qui n’en est qu’à ses balbutiements. Les années à venir seront donc sans doute cruciales dans ce domaine…