Près de 9 Français sur 10 attendent une mobilisation des entreprises en faveur de la réduction de l’impact du numérique sur l’environnement d’après les résultats d’une enquête conduite par Harris Interactive pour le groupe SQLI Digital Experience.
Avec le concours d’Harris Interactive, SQLI a interrogé un échantillon représentatif de la population française concernant l’articulation entre le développement du numérique et la protection de l’environnement et dévoile des résultats qui montrent une attitude ambivalente des Français face au numérique.
Le paradoxe du numérique
Si les Français attribuent plutôt un impact positif au numérique en matière de développement économique (66 %), d’emploi (59 %) ou même de qualité de vie au quotidien (63 %), ils sont seulement 39 % à considérer que le numérique a un impact positif sur la protection de l’environnement.
Si les moins de 35 ans sont plus nombreux que leurs aînés à penser que le numérique a un impact positif sur la protection de l’environnement (53% contre 32% pour les plus de 50 ans), tous partagent le constat que la réduction de l’impact du numérique sur l’environnement est pour eux un sujet prioritaire (85% des Français le déclarent).
Ces résultats traduisent un paradoxe : dans une société de plus en plus numérique où 72% des Français jugent important d’avoir accès à Internet en permanence, ils sont néanmoins conscients de l’impact du numérique sur l’environnement.
Ainsi la consommation électrique des objets numériques (65%), la construction de nouveaux objets numériques (63%) et la construction d’antennes relais (60%) sont identifiés comme ayant un impact négatif sur l’environnement.
Tout le monde doit se mobiliser et en premier lieu les entreprises
Pour réduire l’impact du numérique sur l’environnement, plus de 8 Français sur 10 estiment que les entreprises (83%), mais aussi les pouvoirs publics (81%) et les citoyens (80%) doivent jouer un rôle prioritaire.
L’étude met en avant que 74% des salariés français estiment que leur entreprise devrait réduire l’impact de ses activités numériques sur l’environnement.
Une tendance très certainement accélérée par le télétravail et le recours toujours plus fréquent aux outils numériques.
Un clivage générationnel marqué
Si l’ensemble de la population est sensible à l’impact environnemental du numérique, nos usages numériques traduisent aujourd’hui une forme de dépendance.
Cette dernière est particulièrement marquée chez les moins de 35 ans : pour 71% d’entre eux, il devient difficile de se passer d’un outil numérique une fois qu’ils ont commencé à l’utiliser (contre 63% pour l’ensemble des Français).
De même ils sont près de 57 % à déclarer qu’il est important pour eux de posséder les objets numériques dernier cri (contre seulement 16% pour les plus de 50 ans).
Ce clivage se traduit aussi dans les attentes vis-à-vis du développement des outils et services numériques.
Interrogés sur les critères qui sont importants pour eux dans le choix des outils et services numériques, 81% des Français accordent une importance élevée à la qualité d’image sur leur téléviseur et 80% à leur débit Internet fixe.
Ils restent aussi attachés à la performance des services numériques itinérants : la vitesse de téléchargement mobile (73% Français), la qualité des photos prises (70%) et des vidéos regardées (66 %) depuis un smartphone sont des facteurs importants pour plus de deux tiers des Français.
Le clivage générationnel reste néanmoins significatif : les attentes liées aux services itinérants sont plus fortes chez les moins de 35 ans.
En effet, 80% d’entre eux considèrent la vitesse de téléchargement mobile comme un critère important (contre 67% pour les plus de 50 ans) et 78% affirment que la qualité des vidéos regardées sur smartphone l’est tout autant (contre 55% des plus de 50 ans).
Un « sens de l’histoire » vers plus de sobriété numérique
Quand on leur demande de faire un arbitrage binaire entre l’accélération du développement numérique au détriment de l’environnement et la réduction de l’impact environnemental du numérique même si cela freine son développement, les Français privilégient l’aspect environnemental quel que soit le critère testé et quel que soit le niveau d’importance que ce critère revêt à leurs yeux.
Ainsi, 65% d’entre eux préféreraient réduire l’impact sur l’environnement plutôt que d’avoir une meilleure qualité d’image sur smartphone. Il en va de même pour la capacité de stockage dans le cloud (67 %) ou encore la vitesse de téléchargement sur les réseaux mobiles (59 %).
D’un point de vue global, 86 % des Français sont prêts à réduire l’impact environnemental du numérique dans au moins un domaine même si cela doit freiner son développement.
Mais les jeunes adoptent, une nouvelle fois, une position paradoxale : ils se déclarent moins prêts à faire des efforts individuels. Quel que soit l’effort demandé, seul 1 jeune sur 2 est prêt à l’envisager.
Les Français pensent que les pratiques numériques vertueuses vont devenir de plus en plus fréquentes à l’avenir, c’est notamment le cas des sites d’occasion pour les objets numériques (66%) et pour le recyclage des objets numériques (65%).
En complément du développement de pratiques numériques vertueuses, 91% des Français jugent prioritaire d’augmenter la durée de vie des objets numériques…
Méthodologie :
Enquête réalisée en ligne du 11 au 13 mai 2021. Échantillon de 1 047 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).