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Pourquoi l’IA peine à décoller dans les PME françaises

L’IA séduit sur le papier, mais peine à s’imposer dans les PME. Entre freins techniques, humains et stratégiques, son adoption reste limitée…



Alors que l’intelligence artificielle (IA) occupe le devant de la scène médiatique, la réalité sur le terrain pour les PME et ETI françaises est bien plus nuancée.

Une récente étude de Bpifrance Le Lab, menée auprès de plus de 1 200 dirigeants, dresse un état des lieux lucide : l’IA est perçue comme stratégique, mais sa mise en œuvre reste encore hésitante…




IA : une prise de conscience forte, mais une adoption encore marginale

58 % des dirigeants voient l’IA comme un enjeu de survie à moyen terme (3 à 5 ans), signe d’une prise de conscience désormais largement partagée.

Toutefois, seuls 43 % ont formalisé une stratégie IA, et la majorité des usages restent basiques : 26 % utilisent l’IA générative, 16 % l’IA non générative, et seulement 10 % combinent les deux.

La motivation principale ? L’optimisation de l’existant : réduction des coûts, amélioration de la productivité, maintien de la compétitivité.

Le potentiel de l’IA comme levier de croissance (nouveaux marchés, connaissance client, chiffre d’affaires) reste encore sous-exploité…



Une adoption freinée par l’immaturité de l’offre et des fondations numériques insuffisantes

Le manque de maturité technologique, le coût des solutions et l’absence de cas d’usage concrets sont les principaux freins à une adoption plus large.

Seules les entreprises déjà digitalisées, avec une culture de la donnée, sont en mesure de franchir le cap. Or, 43 % des PME-ETI n’analysent pas leurs données – un signal d’alerte sur la faiblesse des fondations numériques.

Les entreprises digitalisées sont 5 fois plus susceptibles d’utiliser l’IA, et celles qui analysent leurs données 2,5 fois plus. Sans stratégie data ni socle digital, l’IA reste hors de portée.



L’humain : un levier décisif… et un facteur d’inégalités

Les usages de l’IA restent très corrélés au profil du dirigeant : jeunes, diplômés, et hommes sont davantage utilisateurs d’IA générative.

48 % des dirigeants en font un usage personnel, contre 38 % des dirigeantes. Les inégalités d’accès à la formation, à la culture numérique et à l’accompagnement demeurent fortes.

Par ailleurs, la résistance des équipes (22 %), le manque de formation, et les risques de mauvaise utilisation freinent aussi l’appropriation de l’IA sur le terrain.



Quatre profils de dirigeants face à l’IA


L’étude identifie quatre typologies de dirigeants :

  • Les Sceptiques (27%) : hostiles à l’IA, peu digitalisés, opposés par principe.

  • Les Bloqués (26%) : conscients des enjeux, mais paralysés par le manque de moyens ou de compétences.

  • Les Expérimentateurs (28%) : curieux et engagés, mais freinés par des obstacles structurels.

  • Les Innovateurs (19%) : en avance, maîtrisant l’IA, intégrée dans les produits et processus.

On observe une forte hétérogénéité sectorielle : la construction et le transport sont sur-représentés chez les Sceptiques, les TIC et la finance chez les Innovateurs.



Vers une adoption raisonnée et stratégique

L’étude conclut à une révolution plus lente que médiatisée, mais néanmoins inévitable.

L’IA ne s’impose pas comme une baguette magique, mais comme un levier stratégique de transformation pour les entreprises prêtes à l’intégrer dans une logique métier.

« L’adoption réussie de l’IA repose sur une vision stratégique, un alignement avec les besoins métiers et une conduite du changement progressive »

souligne Nicolas Dufourcq, DG de Bpifrance.






À retenir :

  • L’IA est perçue comme cruciale, mais encore peu déployée.
  • L’absence de socle numérique (digitalisation + data) reste un frein majeur.
  • L’humain – dirigeant comme salarié – est au cœur de l’appropriation.
  • Une approche stratégique, contextualisée et accompagnée est indispensable.





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