Solution radicale pour limiter le vol de données: une start-up projette de placer dix satellites en orbite d’ici à 2021 pour y stocker nos précieuses data…
La start-up californienne Cloud Constellation avait levé, dès 2016, 5 millions de dollars autour de son projet « SpaceBelt« (Ceinture de l’Espace) qui visait à mettre en orbite des satellites pour y stocker des données en mode Cloud.
3 ans plus tard, ce scénario digne de la SF semble devenir un peu plus crédible…
Au dessus du cloud et des menaces…
Les satellites de Cloud Constellation seront géostationnaires et exploités à environ 650 km d’altitude, utilisant pour relais d’autres satellites déployés à des orbites inférieures pour optimiser les transferts de données.
Argument numéro 1 de ce procédé d’après la start-up : mettre en place un « air gap » ultime pour limiter au maximum les risques d’attaques ou de vols de données en provenance de la Terre.
«Notre modèle est unique et permet de rétablir une confiance avec nos utilisateurs»
, assure Cliff Beek, PDG de Cloud Constellation.
Un projet désormais (un peu) moins fou
Pour mettre en oeuvre sa ceinture de l’espace, Cloud Constellation annonce avoir choisi l’entreprise LeoStella pour construire son écosystème de dix satellites en orbite de la Terre.
Cette entreprise, fruit du partenariat entre Thales Alenia Space et Spaceflight Industries, a notamment été choisie pour ses tarifs moins élevés que ceux de son concurrent Northrop Grummman.
Ce changement de fournisseur permettrait à la start-up de réduire les coûts de ce projet pharaonique à quelques 350 millions de dollars, soit 130 millions de moins que ce qui était initialement prévu.
« C’est un grand changement et cela fait que notre objectif de levée de capitaux sera inférieur à ce que nous pensions au départ », commente Cliff Beek, patron de Cloud Constellation.
Ecologie et Big Data
Si l’idée de stocker des données en orbite peut paraître folle au premier abord, les arguments marketing mis en avant font toutefois réfléchir.
En plus de l’argument sécuritaire, Cloud Constellation souligne le besoin exponentiel en stockage auquel nous devons aujourd’hui faire face.
La dernière étude de l’International Data Center, cabinet de conseil du secteur, vient ainsi d’annoncer une multiplication par 5 du nombre de données stockées d’ici à 2025...
Autre bénéfice non négligeable et très actuel : l’impact écologique.
En bénéficiant des basses températures du vide sidéral, la compagnie prévoit de limiter les dépenses en énergie nécessaires au refroidissement des data centers sur Terre.
«Même si nous transférions 1 ou 2 % de toutes les données stockées sur Terre dans l’espace, je pense que nous pourrions avoir un impact»
, affirme Cliff Beek.
Et le discours semble porter ses fruits puisque le projet a déjà séduit des investisseurs, dont le milliardaire Richard Branson, et a réussi à lever quelques 100 millions de dollars auprès de HCH Group Company, un fonds d’investissement hongkongais.
On peut donc s’attendre à voir prochainement nos fichiers faire le tour de la planète…