Pour la 12e année consécutive, la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad) publie les résultats et les tendances issus de son enquête sur le moral des e-commerçants français.
Cette étude, réalisée par OpinionWay pour la Fevad et LSA, s’appuie sur une enquête réalisée auprès d’une centaine de dirigeants des principaux sites de e-commerce français.
71 % des décideurs se déclarent aussi voire plus optimistes que l’année passée
Malgré les incertitudes liées au contexte économique et international, une large majorité des e-commerçants abordent 2023 avec confiance : 71 % déclarent être plus ou autant optimistes que l’année passée, un chiffre en hausse de 6 points par rapport à la même époque l’an dernier.
Le spectre de la récession pèse toutefois sur le moral d’une partie des e-commerçants, qui restent 29 % à se déclarer moins optimistes pour 2023 (35 % l’an dernier).
Cette embellie du climat des affaires se traduit dans les projections pour 2023, qui illustrent la résilience générale du secteur : 61 % des décideurs envisagent une croissance de leur chiffre d’affaires (67 % en 2022), et 25 % estiment qu’il restera à l’équilibre (18 % en 2022).
De la même manière, 49 % envisagent une marge nette en hausse, malgré une année 2022 marquée par une rentabilité en baisse de 8 points (55 %)
La RSE en tête des investissements prioritaires devant l’informatique et l’international
Pour la première fois depuis la création du baromètre, la RSE se place en tête des priorités d’investissement des e-commerçants, devant l’informatique et l’international.
Malgré une tendance à la baisse, les dirigeants poursuivent des objectifs d’investissement ambitieux dans des secteurs d’avenir : 52 % déclarent qu’ils feront évoluer à la hausse leurs investissements RSE, 51 % pour l’informatique et 39 % pour l’international.
Concernant les ressources humaines et notamment les recrutements, et après deux années de forte augmentation des effectifs (60% des répondants ont vu les effectifs progresser), les e-commerçants se montrent plus prudents pour 2023.
Si près d’un tiers continuent d’anticiper une augmentation de leurs effectifs (31 %), ils sont presque autant à envisager une possible baisse (29 %) alors qu’ils sont deux sur cinq à miser sur la stabilité (40 %).
Pour les répondants, le e-commerce s’apprête à traverser une année de stabilisation sur le plan du financement, avec moins de levées de fonds et d’introductions en bourse.
IA, ChatGPT et Réalité virtuelle en tête des innovations jugées les plus prometteuses
De la même manière, les e-commerçants croient toujours résolument dans des projets d’innovation et restent majoritaires à vouloir poursuivre leur collaboration avec des startups, notamment dans les domaines du marketing, de la RSE et du paiement.
Certaines innovations reçoivent une approbation massive : en tête, l’intelligence artificielle (90 %), suivie de ChatGPT (84 %) et de la Réalité virtuelle (58 %).
L’international, un relai de croissance significatif
Face à un contexte domestique incertain, les e-commerçants français comptent s’appuyer sur leur positionnement fort à l’international pour trouver des relais de croissance : 62 % développent leur activité au-delà des frontières et 10 % affirment vouloir conquérir de nouveaux marchés (+ 4 points par rapport à 2022).
La croissance des ventes à l’international témoigne du fort dynamisme des acteurs nationaux qui sont 76 % à estimer que leur chiffre d’affaires étranger va augmenter d’ici deux ans.
Parmi les destinations privilégiées, la Belgique est en haut du podium, suivie de l’Espagne et de l’Allemagne qui repasse devant l’Italie.
Des difficultés de recrutement qui touchent particulièrement la data, l’informatique et le marketing
Les difficultés de recrutement sont évoquées par 69 % des répondants. Certains secteurs en pâtissent particulièrement, notamment celui de la data, de l’informatique et du marketing.
Les e-commerçants indiquent déployer diverses stratégies pour attirer des talents, à commencer par le renforcement de leurs engagements sociétaux, évoqué par 82 % d’entre eux.
S’ensuivent des engagements accrus pour la protection de l’environnement (78 %) et une meilleure communication interne et externe (73 %).
Enfin, près des deux tiers des répondants (63%) déclarent avoir revu leur politique salariale pour proposer des salaires plus attractifs.
La hausse des coûts de livraison et l’inflation en tête des préoccupations des décideurs
Le poids de la conjoncture économique se fait sentir dans les réponses des dirigeants qui mentionnent, en tête de leurs préoccupations pour 2023, la hausse des coûts de transport et de livraison (76 %), la baisse de la consommation des ménages (75 %), les tensions sur les chaînes d’approvisionnement (72 %) et la hausse des coûts de l’énergie (63 %).
La baisse de la consommation des ménages passe de 37 % à 75 % parmi les préoccupations des e-commerçants, une hausse particulièrement significative.
Pour faire face à l’inflation, une grande majorité de répondants indique avoir eu recours à une augmentation des prix (83 %), tandis que 53 % déclarent avoir réduit leurs marges et 49 % avoir annulé ou reporté certains investissements.
Par ailleurs, les e-commerçants s’attendent à ce que cette période d’inflation s’étende à toute l’année 2023. 75% d’entre eux n’anticipent pas un retour à la normale avant 2024. Ils sont même 19% à penser que cela n’interviendra pas avant 2025.
Enfin, 60% des e-commerçants considèrent que la guerre en Ukraine a eu un impact important sur leur activité.
« Malgré la conjoncture qui impacte l’ensemble de l’économie et la consommation y compris sur internet, les e-commerçants restent confiants dans l’avenir et dans leur capacité de résilience pour s’adapter aux incertitudes du contexte actuel et continuer à développer leur activité. »
Marc Lolivier, DG de la Fevad
Méthodologie
Enquête réalisée par OpinionWay pour la Fevad en partenariat avec LSA, du 26 janvier au 22 février 2023 auprès d’un panel de 106 dirigeants de sites e-commerce (PDG/DG/Directeurs e-commerce) dont la répartition est la suivante : 1 à 10 millions d’euros : 37% ; 10 à 100 millions d’euros : 38% ; plus de 100 millions d’euros : 24%. Par ailleurs, 50% des répondants sont à la tête de sites dits « pure-players internet » et 24% sont des retailers.