Lors du déconfinement début juin, les français étaient de retour à la « vie normale » : les consommateurs sont revenus en magasin, la fréquentation des restaurants et des bars est remontée, les salles de sport se sont à nouveau remplies…
Cependant, l’inquiétude liée à une deuxième vague a fait que les comportements d’achat des consommateurs liés au confinement n’ont pas tout à fait disparu…
Des comportements d’achat qui ont évolué
Les nouvelles tendances liées aux comportements d’achat des consommateurs semblent se pérenniser depuis le déconfinement..
Un exemple : celui des courses en ligne. Les chiffres de vente en ligne ont augmenté progressivement d’année en année, mais ils ont explosé pendant la période de confinement dû au Covid-19.
Selon une étude de Nielsen, le e-commerce en France, a vu sa part de marché bondir cette année, passant de 5,7 % en 2019 à 9,5 % durant la période de confinement.
L’activité des drives et livraisons à domicile a quant à lui augmenté de 75 % depuis le début du confinement, et de nombreux drives accolés à des supermarchés ont en moyenne triplé leur chiffre d’affaires.
Un retour à la normale mais la prudence reste de mise
Cette croissance explosive se poursuit alors que la majorité des Français se sent à l’aise à l’idée de revenir faire ses courses en magasin.
Selon un sondage récent réalisé par LSA, 72 %des consommateurs français sont allés faire des courses au supermarché deux fois ou plus durant la deuxième quinzaine du mois de juin.
En comparaison, les français semblent montrer plus d’inquiétude vis-à-vis des restaurants: seulement 56 % d’entre eux ont indiqués qu’ils retourneraient au restaurant après leur réouverture mais de manière moins régulière. Ces chiffres varient selon les régions et les affiliations politiques, mais cela est un tout autre sujet.
Historiquement, le commerce en ligne et le commerce traditionnel étaient considérés comme étant mutuellement exclusifs.
En réalité, il existe une histoire plus intéressante et plus complexe sur la relation entre le commerce en ligne et physique et sur la manière dont ces deux mondes fusionnent.
L’hybridation entre le commerce physique et le digital
Au moins douze mille commerçants français ont déposé le bilan en 2020 et d’autres suivront sans doute, alors que la pandémie continue de se propager.
L’idée que la plupart des commerçants physiques sont condamnés, et que le commerce en ligne prendra le dessus revient souvent.
Oui, les commerçants les plus faibles et les plus endettés vont échouer, mais les magasins physiques sont et resteront essentiels à l’expérience du consommateur.
En fait, nous assistons plus à une sorte d’hybridation entre le digital et le commerce physique.
Il s’agit d’une inclusion de l’expérience « physique » au domaine du digital, grâce à des outils tels que l’image, la vidéo ou encore la réalité augmentée. Le but est d’apporter une plus grande part d’expérience digitale au commerce traditionnel.
Le « Self-Scanning » & « Self-Checkout » utilisé par certains magasins comme Carrefour Market et qui permet au consommateur de scanner et payer ses propres produits à l’aide de son téléphone en est un exemple.
Ce phénomène s’étend même au secteur de la restauration : depuis la pandémie, la grande majorité des menus papier ont été remplacée par leur version dématérialisée, à consulter via un code QR.
Le «Click & collect » est-il du e-commerce?
L’achat en ligne et le retrait en magasin et le Drive sont peut-être de meilleurs exemples encore de ce nouveau modèle hybride.
Le modèle du click&collect existe depuis des années mais n’était encore que très peu utilisé.
Aujourd’hui, le click&collect et le Drive sont largement déployés par la grande distribution, notamment en réponse aux préoccupations des clients en matière de santé lors de leurs achats en magasin.
Le Drive permet aux entreprises d’assurer la sécurité et l’emploi de leurs employés, tout en répondant à la demande des clients qui n’ont même pas à sortir de leur véhicule lors du retrait de leurs achats.
Intermarché, par exemple, a déjà mis en place ce système. Un autre exemple est celui de Chronodrive, qui s’est spécialisé dans le Drive depuis plusieurs années maintenant.
Mais le retrait en magasin doit-il être pour autant considéré comme du e-commerce ou comme une vente physique ?
L’achat se fait en ligne mais la réalisation est hors ligne : il ne s’agit pas exactement de commerce en ligne car l’urgence d’aller chercher le produit en magasin est un élément essentiel de la transaction. Mais il est certain qu’il ne s’agit pas non plus d’une vente traditionnelle.
Le retrait du produit le jour même, additionné à la facilité d’un achat en ligne et combiné à la possibilité de le retourner localement, rend en tous cas le click & collect ou le modèle du Drive de plus en plus attrayants pour les consommateurs d’aujourd’hui…