Fiverr vient de publier une étude inédite en collaboration avec Les Gens d’Internet, média dédié à l’influence et aux réseaux sociaux, sur la monétisation des créateurs et créatrices de contenu en France.
Cette enquête, menée auprès de près de 500 professionnels du secteur, illustre les stratégies, les défis et les opportunités de cette industrie en plein essor.
Aujourd’hui, les créateurs de contenu allient passion et entrepreneuriat. Si partager une passion reste central, la montée en puissance du marketing d’influence montre une évolution vers des objectifs commerciaux, où les réseaux sociaux deviennent des leviers marketing clés…
Les micro-influenceurs, acteurs majeurs de la création de contenu
Les créateurs français se distinguent par leur statut de micro-influenceurs, 56 % d’entre eux comptant moins de 100 000 abonnés.
Malgré une audience plus restreinte, ils démontrent une grande adaptabilité en diversifiant leurs plateformes et leurs formats de contenu. Instagram domine avec 85 % d’utilisation, suivi par TikTok (80 %) et YouTube (48 %).
Les vidéos courtes s’imposent comme le format phare, adopté par 92 % des créateurs. Pour maximiser leur visibilité et attirer des marques, 26 % se tournent vers des compétences commerciales, soulignant l’importance de stratégies professionnelles pour monétiser leur activité.
« Les micro-influenceurs jouent un rôle clé dans l’écosystème des créateurs, car leur proximité avec leur communauté leur permet de générer un engagement authentique. Mais pour se démarquer dans un marché saturé, ils doivent professionnaliser leur approche, que ce soit en diversifiant leurs formats ou en développant des partenariats stratégiques, » .
explique Myriam Roche, fondatrice de Les Gens d’Internet
100 000 abonnés : le seuil pour commencer à monétiser son contenu
La monétisation des créateurs varie considérablement en fonction de la taille de leur communauté.
Si les revenus sont inégaux, les créateurs peuvent commencer à générer de l’argent dès 100 000 abonnés.
Cependant, en dessous de ce seuil, la majorité peine à tirer des revenus significatifs : 30 % des créateurs ayant moins de 100 000 abonnés ne génèrent aucun revenu, et 24 % gagnent moins de 5 000 euros par an.
À l’inverse, moins de 1 % des créateurs génèrent plus de 500 000 euros annuels, mais concentrent une part importante des gains.
Les partenariats avec des marques représentent la principale source de revenus pour plus de 90% des créateurs interrogés.
Les créateurs de moins de 100 000 abonnés, quant à eux, diversifient davantage leurs revenus : 13 % d’entre eux tirent des revenus des dons, tandis que 21 % génèrent des revenus via la vente de produits digitaux.
Diversification des revenus et visibilité : les leviers clés pour les créateurs de contenu
Pour sécuriser leurs revenus dans un secteur en constante évolution, 80% des profils interrogés disent monétiser leurs contenus. Ils n’ont pas qu’une seule source de rémunération, mais plusieurs.
En combinant réseaux sociaux, partenariats, affiliation et vente de produits digitaux, ils parviennent à réduire leur dépendance à une seule plateforme ou à une seule source de financement.
Maintenir une visibilité constante est une priorité : 52 % des créateurs publient plusieurs fois par mois pour séduire les marques et fidéliser leurs communautés. Cette régularité semble essentielle pour attirer de nouvelles opportunités de collaboration.
Cependant, les défis persistent : 53 % des créateurs identifient la recherche de sponsors comme leur principal obstacle.
Pour 70 % des créateurs avec plus de 500 000 abonnés, la recherche des partenaires reste leur première préoccupation. 68% des créateurs avec moins de 100 000 abonnés, sont particulièrement affectés par les algorithmes des plateformes, qui affectent leur visibilité.
Structuration d’un écosystème autour des créateurs
L’organisation de leur activité représente également un défi : 62 % des créateurs travaillent seuls dans leur entreprise.
Pour répondre aux besoins spécifiques de leur activité, ils font également appel à des freelances, qui représentent 41 % des recrutements, pour des missions telles que la production de vidéos ou la gestion des réseaux sociaux.
Ce recours croissant à des experts extérieurs témoigne de l’émergence d’un écosystème structuré, où créateurs, freelances et marques collaborent pour générer une valeur économique partagée.
« Le recours à des freelances est une étape clé dans la professionnalisation des créateurs de contenu. Cela leur permet de se concentrer sur leur cœur de métier, tout en bénéficiant de compétences spécifiques pour répondre aux attentes croissantes des marques et des audiences. Cette collaboration contribue également à structurer un écosystème dynamique et durable.»
affirme Franck Thomas, responsable France chez Fiverr
Bien que jeune, l’industrie de la création de contenu en France se structure rapidement. Avec une gestion professionnelle et stratégique, les créateurs posent les bases d’un écosystème où talent et collaboration sont au cœur de la réussite.
Pour se développer sur les réseaux sociaux, les créatrices et créateurs doivent adapter leurs contenus aux tendances et aux évolutions des plateformes pour générer des revenus. Cependant, les plateformes ne sont pas leur seule source de rémunération : les collaborations avec les marques jouent un rôle clé, contribuant à leur professionnalisation et à l’expansion de leurs activités. »
ajoute Benjamin Debon, créateur de contenu YouTube
Méthodologie
L’enquête, menée du 26 août au 4 novembre 2024, s’appuie sur 427 réponses de créateurs français comptant entre 10 000 et plus d’un million d’abonnés. Ensemble, ils totalisent plus de 78 millions d’abonnés et génèrent un chiffre d’affaires cumulé de 16,89 millions d’euros.
Les données ont été collectées via des partenaires clés : Les Gens d’Internet, la Paris Creators Week, des agences de talents et des contacts privilégiés de Fiverr. L’étude peut être téléchargée ici.