Une étude de la société Sumsub révèle une augmentation alarmante des fraudes à l’identité basées sur les deepfakes et les documents synthétiques, notamment en France et en Europe, où les cybercriminels exploitent massivement l’intelligence artificielle.
Une hausse spectaculaire en France et en Europe
Selon l’analyse menée par Sumsub, les tentatives de fraude impliquant des deepfakes ont augmenté de 700 % en France entre le premier trimestre 2024 et celui de 2025.
Les faux documents générés par IA – dits « synthétiques » – suivent la même tendance avec une hausse de 281 %.
En Europe, la fraude documentaire reste préoccupante, avec une hausse de +33 %, à contre-courant du recul observé ailleurs dans le monde.
Les secteurs les plus ciblés : e-commerce, crypto et edtech
Le rapport pointe du doigt certains secteurs particulièrement visés par ces attaques.
En tête, le e-commerce en Europe, avec une hausse de 176 % des fraudes détectées, suivi de l’edtech (+129 %) et des cryptoactifs (+84 %).
La fintech reste un peu moins affectée (+26 %), mais reste sous surveillance.
Des méthodes de plus en plus sophistiquées
Cette montée en puissance des fraudes s’explique par la démocratisation des outils d’intelligence artificielle générative.
Grâce à des technologies comme les générateurs d’images ou de voix, les fraudeurs peuvent créer de faux visages, des justificatifs d’identité ultra-réalistes ou des deepfakes visuels presque indétectables.
« Les protocoles de vérification actuels sont obsolètes face à la montée de ces nouvelles menaces. Il devient essentiel d’intégrer des technologies biométriques capables de détecter les deepfakes et de repérer les documents synthétiques. »
alerte Pavel Goldman-Kalaydin, responsable IA chez Sumsub
Un phénomène mondial, aux disparités régionales marquées
L’étude menée sur plusieurs régions du globe confirme que ce phénomène touche particulièrement les pays industrialisés.
En Asie-Pacifique, la hausse atteint +1 100 %, avec des pics record à Hong Kong (+1 900 %) et Singapour (+1 500 %). En Amérique du Nord, le Canada connaît une explosion de +3 400 %.
En revanche, les pays du Sud sont moins concernés : seulement +1 % en Afrique et +2 % en Amérique du Sud.
Le manque d’infrastructures technologiques limite encore la capacité des fraudeurs à produire des deepfakes localement.
Une urgence : repenser la sécurité numérique
Face à cette évolution rapide et inquiétante, Sumsub plaide pour une transformation des outils de sécurité numérique.
L’adoption de systèmes d’analyse biométrique, l’intelligence artificielle « défensive » et une approche géographiquement adaptée sont désormais incontournables.
« L’avenir de la lutte contre la fraude repose sur l’IA, mais utilisée du bon côté de la barrière ».
conclut Pavel Goldman-Kalaydin
Source : Tous les chiffres référencés sont basés sur les statistiques propriétaires de Sumsub, tirées de millions de contrôles de vérification d’identité effectués dans le monde entier entre le 1er trimestre 2024 et le 1er trimestre 2025.
