La rentrée est décidément propice aux annonces d’IPO dans le secteur web : après Twitter la semaine dernière c’est au tour de Criteo d’officialiser une introduction en bourse pour le moins attendue.
Comme prévu, Criteo a donc lancé ce mercredi la procédure pour être cotée au marché financier Nasdaq, en déposant son prospectus F-1 à la SEC, l’autorité boursière américaine.
La start-up française spécialisée dans la publicité en ligne indique pour 2012 un chiffre d’affaires de 271,8 millions d’euros, en croissance de 89%. Elle espère lever jusqu’à 190 millions d’euros.
Comme Twitter le 12 septembre, Criteo a choisi d’annoncer cette future IPO par un tweet:
Et comme Twitter (et précédemment Facebook), Criteo a opté pour une introduction en Bourse qui permet une certaine confidentialité. En vertu d’une loi de 2012 (2012 JOBS Act), une entreprise dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 1 milliard de dollars transmet ses premiers documents transmis à la SEC de manière confidentielle. Elle a ensuite 21 jours avant la présentation aux investisseurs le « road-show ») ou avant la fixation du prix d’introduction pour publier ses informations.
Rentable depuis 2010, sauf au 1er semestre 2013
Au premier semestre 2013, apprend-on maintenant, Criteo a réalisé un chiffre d’affaires de 194,3 millions d’euros (contre 113,1 millions un an plus tôt), maintenant donc une vigoureuse croissance. Cependant, alors qu’elle était rentable depuis 2010, la société est en perte nette de 4,9 millions d’euros pour ces six premiers mois.
Le rachat d’ AdX Tracking, régie anglaise spécialiste du marketing mobile, pour 5,5 millions d’euros en juillet ainsi que les coûts inhérents à son introduction en bourse (4,1 millions de dollars tout de même) peuvent expliquer en partie cette baisse de rentabilité.
Créée en 2005 par Jean-Baptiste Rudelle, Franck le Ouay et Romain Niccoli, Criteo a pour clients des sites d’e-commerce, auxquelles elle vend « des bannières pertinentes et personnalisées, en temps réel », optimisées par ses algorithmes (l’internaute qui est allé sur tel site verra s’afficher telle publicité adaptée à son parcours antérieur).
L’entreprise indique être présente dans 37 pays et avoir 15 bureaux dans le monde. « Nous travaillons avec plus de 4.000 clients et nous sommes en relation directe avec plus de 6.000 éditeurs. »
L’an dernier, Criteo avait réalisé sa quatrième levée de fonds, de 40 millions de dollars, menée par le japonais Softbank Capital.
La répartition du capital de Criteo s’effectue comme suit : 23,4% pour Index Ventures, 22,6% pour Idinvest Partner, 13,5% pour Elaia Partners, 10% pour le fondateur Jean-Baptise Rudelle et 9,5% pour Bessemer Venture Partners.
Pour maintenir son avantage technologique face à ses concurrents, Criteo a investi 14,3 millions d’euros en 2012, et 13,2 millions sur les six premiers mois de cette année.
Criteo mentionne par ailleurs être sous le coup d’une enquête de la Cnil concernant sa plateforme technologique et l’utilisation qu’elle fait de la data collectée à l’occasion de la dépose des cookies publicitaires. L’information n’est pas nouvelle. On apprend en revanche que la société ne sait toujours pas vraiment quand la Cnil statuera.
Sources : Reuters, ZDNet, JDN