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2017 sera-t-elle l’année du paiement mobile en France ?

Toujours plus sophistiqués et performants, les téléphones sont de plus en plus nombreux à embarquer ou à être compatibles avec une solution de paiement mobile. Pour autant, cette nouvelle fonctionnalité ne semble pas séduire outre mesure.

Alors que le paiement sans contact se démocratise, 2017 pourra-t-elle enfin être l’année de l’essor du paiement mobile en France?

 


Une tribune de Alexia Pesche, Consultante mc2i Groupe


 

Selon une étude Harris Interactive datant de Novembre 2016, 60% des sondés déclaraient n’avoir « aucune intention d’utiliser » le paiement via mobile et seulement 6% avoir déjà utilisé ce service.

L’arrivée de la technologie NFC (near field communication, qui permet d’établir une communication entre 2 items compatibles) sur les cartes bancaires a pourtant été plébiscitée. 82% des détenteurs d’une carte compatible ont utilisé la fonction « paiement sans contact » au moins 1 fois.

Réputé pratique et rapide le paiement mobile a tout pour plaire aux Français mais on distingue plusieurs freins à l’émergence de ce nouvel usage.

 

Un marché satellitaire

Banques, fabricants de téléphones, géants du web, opérateurs… aujourd’hui des dizaines de solutions sont disponibles. Depuis 2 ans, de multiples acteurs se lancent à l’assaut de ce nouveau marché avec pour conséquences de brouiller la compréhension des utilisateurs potentiels.

Le public peine à s’y retrouver car les émetteurs de solutions ne proposent ni les mêmes technologies ni des services similaires.

On distingue ainsi les solutions de paiement sans contact utilisant la technologie NFC et celles utilisant les QR code, que le commerçant doit scanner. Il y a les solutions disponibles uniquement sur iOS et celles disponibles uniquement sur Android. Celles qui proposent le paiement mobile entre particuliers et celles qui proposent le paiement chez un commerçant. Certaines solutions incluent également la possibilité de faire des dons aux associations ou d’embarquer son programme de fidélité dans l’application.

L’offre est pléthorique mais pas l’espace disponible sur le téléphone du consommateur. Pas sûr qu’il ait envie d’installer 5 applications différentes pour organiser son paiement mobile…

 

Des partenariats bancaires au cas par cas

S’il l’on prend l’exemple d’Apple Pay, une des solutions les plus connues, elle se frotte encore à de nombreux refus de partenariat de la part des banques françaises.

En effet, les conditions commerciales impliquent une commission de 5 centimes d’euros par transaction, comme on a pu le lire. Pour l’instant, seules la Caisse d’Epargne et la Banque Populaire ont accepté ces conditions.

D’autres ont fait le choix de sortir leurs propres solutions, c’est le cas notamment de Banque Postale, BNP et Société Générale qui ont créé Paylib.

 

Une adoption qui tarde du côté des commerçants

Le paiement mobile tend à se démocratiser du côté des grandes enseignes (Total, Auchan, Carrefour…) mais on imagine aisément que les petits commerçants ont plus de difficultés à le mettre en place.

Ils dénoncent un « triple risque » lié au coût, à la sécurité et l’impact sur les relations avec leurs clients.

La crainte principale, outre le coût de renouvellement des TPE (pour la mise aux normes sans contact), est de voir leurs données pillées par des tiers. Ne pas savoir qui se cache derrière ces nouvelles solutions suscite, de fait, de nombreuses interrogations quant à l’exploitation qui pourrait être faite de leurs données personnelles.

Si l’on rajoute aux facteurs énoncés plus haut une défiance naturelle du consommateur envers la sécurité de ce genre de solutions ainsi qu’un manque de visibilité sur la valeur ajoutée par rapport à la carte bancaire sans contact, il est aisé de comprendre que le paiement mobile n’ait pas encore décollé en France.

 

Les acteurs s’organisent

Les acteurs ont donc compris que pour séduire et pour émerger il fallait faire évoluer leurs offres. Ils commencent donc à s’organiser pour proposer des solutions de plus en plus complètes et innovantes.

L’application LyfPay, issue de la fusion en mai 2017 entre Fivory (Crédit mutuel, Total, Auchan) Carrefour et BNP Paribas, propose désormais des fonctionnalités sécurisées étendues au-delà du paiement à un commerçant originellement disponible. Aujourd’hui, achats sécurisés sur le net, paiement/remboursement entre amis ou même dons à une association sont possibles au sein de la même application. En somme, un outil tout-en-un qui s’inscrit dans les usages du quotidien.

Entre sécurisation des transactions, nécessité d’apporter une réelle valeur ajoutée par rapport aux moyens de paiement traditionnels et propension à proposer une solution « couteau-suisse » accessible au plus grand nombre, la marge de progression des différentes solutions est grande.

Les acteurs du paiement mobile ont encore de nombreux défis à relever en termes d’offres et de pédagogie pour le faire entrer définitivement dans les usages du consommateur français. Très habitués aux cartes, ils les préfèrent pour le moment largement au paiement par téléphone…

 

 


Sources :
Étude « Baromètre du numérique » 
Étude « Les nouveaux moyens de paiement : Quelles sont les solutions de demain? » 

 

 

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