En 2020, le journaliste américain Adam Davidson annonçait l’ère de l’économie de la passion : de plus en plus de personnes cherchent à transformer leurs passions en sources de revenus, notamment grâce aux nouvelles plateformes de monétisation, et à s’affranchir de la standardisation à tout prix.
Avec la pandémie, cet élan a connu une accélération. Bien loin de mettre en berne l’esprit d’entreprendre des Français, la crise sanitaire a cristallisé une envie encore plus forte de donner davantage de sens à sa vie.
Le rapport annuel 2021 de l’INSEE sur les créations d’entreprises en France témoigne ainsi d’un nouveau record (+4 % en 2020 par rapport à 2019).
Pour faire toute la lumière sur le poids de l’économie de la passion en France, les raisons qui guident le choix des Français, et les secteurs particulièrement concernés, Vista a missionné l’institut OnePoll.
Les résultats de cette étude, menée auprès de 2 000 Français du 22 au 25 mars 2022, viennent confirmer l’attractivité de ce nouveau paradigme du travail dans l’hexagone…
« Malgré la crise, les Français n’ont pas cessé d’entreprendre. Avec cette étude, nous avons souhaité les interroger sur ce qu’on appelle « l’économie de la passion », et comprendre dans quelles mesures ils ont transformé leurs hobbies en véritable activité complémentaire.
analyse Sabine Leveiller, General Manager de Vista France
S’ils sont près de 20 % à avoir déjà franchi le pas, on se rend compte que ces nouveaux chefs d’entreprise peuvent être vite perdus, que ce soit sur l’aspect légal et réglementaire, mais aussi sur la manière de promouvoir leur entreprise.
Ils sont en effet près de 20 % à ne pas savoir quel type de marketing plaira à leurs clients, et 18 % éprouvent des difficultés à mettre en place une communication digitale efficace.
On remarque que c’est une population qui a des besoins plus importants d’accompagnement, notamment sur la conception de leur identité graphique ou la création de supports et contenus…. »
Combien de Français se lancent et qui sont-ils ?
Les résultats de l’étude montrent que 70 % des Français souhaitent transformer leur passion en activité complémentaire.
Ils sont déjà près de 1 Français sur 5 à avoir franchi le pas en transformant leur passe-temps en activité parallèle.
Mais qui sont-ils ? 25 % qui affirment l’avoir fait sont des hommes, et 15 % sont des femmes, avec un profil plutôt jeune (respectivement 23 % et 28 % des 18 – 24 et 25 – 34 ans).
On note aussi que 30 % des personnes interrogées indiquent qu’ils n’ont pas encore d’activité complémentaire mais souhaiteraient en avoir une.
Pourquoi monétiser sa passion ? Argent, plaisir, et valorisation des compétences.
75 % des Français interrogés estiment que la génération d’aujourd’hui a besoin d’une activité en plus d’un emploi à temps plein pour améliorer sa situation financière.
Ainsi, l’étude démontre qu’un tiers des Français interrogés ont déjà – ou ont eu – une activité complémentaire en plus de leur emploi principal, leur permettant de dégager un revenu mensuel moyen de 672 € (8 064 €/an) pour 10h par semaine consacrées.
Il n’est donc pas étonnant de retrouver l’aspect financier au sommet du Top des raisons qui ont poussé ou pourraient pousser les Français à monétiser leur passion :
1ère raison : améliorer ses finances.
66 % des sondés indiquent que c’est d’abord pour augmenter leur revenu disponible et ainsi améliorer leur situation financière (70 % à le déclarer sont des femmes, contre 61 % d’hommes).
2ème raison : éprouver du « plaisir » et mettre du sens à faire ce que l’on fait.
34 % d’entre eux déclarent que c’est aussi pour faire quelque chose qu’ils aiment, et 31 % pour poursuivre leur passion.
Ce sont à nouveau les plus jeunes qui se démarquent sur ce dernier point, puisque 40 % des répondants ont entre 18 et 24 ans.
Ils sont aussi 32 % à souhaiter avoir plus de satisfaction personnelle et professionnelle.
3ème raison : tirer davantage parti de ses acquis.
Ils sont en effet 23 % à souhaiter mettre à profit leurs compétences dans leur activité complémentaire.
Quelles sont ces passions que les Français veulent valoriser ?
Les résultats de l’étude montrent que les passe-temps ou centres d’intérêt que les Français ont transformé – ou aimeraient transformer – en activité complémentaire, sont plutôt en lien avec une idée de bien-être personnel ou de partage :
Cuisine | 20 % |
Voyage | 20 % |
Soins aux animaux | 17 % |
Jardinage | 17 % |
Alimentation et bien-être | 16 % |
Avec quelques différences entre les femmes et les hommes :
Les femmes | Les hommes |
Cuisine 24% Voyage 21 % Soins animaux 21 % Alimentation et bien être 20 % Art, design, et créativité 18 % | Jardinage 22 % Voyage 18 % Rénovations et réparations de l’habitat 16 % Finances 15 % Voiture / conduite 15 % |
Les Français, partagés entre volonté d’entreprendre et peur du risque que cela représente.
Pour un tiers des sondés il est plutôt facile de créer sa petite entreprise en France, alors que 34% ne se prononcent pas.
Un Français sur 3 affirment quant à eux que la pandémie les a rendus plus déterminé(e)s à démarrer leur propre activité/entreprise.
Ils sont aussi 33 % à déclarer qu’ils seraient plutôt, voire très confiants sur le succès de leur activité complémentaire s’ils la lançaient aujourd’hui.
Autres faits remarquables : 42 % des Français interrogés pensent que la crise du Covid 19 a rendu plus attrayante l’idée de créer son activité complémentaire ; et 58 % de ceux qui ont déjà une activité complémentaire ont déjà de quitté leur emploi à temps plein dans les 12 prochains mois pour y consacrer plus de temps, ou prévoient de le faire.
Pourtant, ils sont 41 % à craindre de sauter le pas.
En effet, parmi les obstacles identifiés par les Français au démarrage d’une activité, on retrouve :
- 44 % : le manque d’argent.
- 41 % : la peur de prendre le risque de sauter le pas.
- 37 % : le manque d’informations sur la manière de démarrer son activité.
- 35 % : le manque de connaissance des exigences légales (fiscalité etc.).
- 30 % : le fameux manque de confiance en soi / ex aqueo avec le manque de temps.
66 % des Français affirment que, s’ils devaient mettre en place une activité complémentaire, ils ne sauraient pas comment commencer.
Enfin, lorsque l’on leur demande quelles sont les difficultés les plus fréquentes rencontrées dans le cadre de la promotion de leur activité : 46 % répondent en premier le coût, puis 29 % le temps que cela représente pour le faire correctement, et 23 % ne savent pas comment établir un plan marketing…