Si le e-commerce représente encore plus de 90% des quelques 23 M$ générés par Amazon au 1er trimestre (+15%), cette activité phare est aujourd’hui bien moins rentable que l’offre de cloud computing du géant américain qui devrait représenter près de 6 milliards de revenus en 2015 et affiche une marge d’exploitation de 17% contre 2 à 3% pour l’activité de distribution en ligne.
Selon les résultats financiers publiés par le groupe cette semaine, le chiffre d’affaires global d’Amazon augmente de 15 % d’une année sur l’autre, à 22,717 milliards de dollars, surpassant les attentes des investisseurs. Quant au bénéfice d’exploitation, il progresse nettement (+ 74 %, à 255 millions de dollars). Mais le résultat net est négatif : 57 millions de dollars de pertes (contre 108 millions de bénéfices dégagés à la même période en 2014).
Les efforts déployés à l’international n’y sont pas étrangers. Mais Amazon peine encore à imposer son offre de contenus : le volume global de ventes recul, à 5,289 milliards de dollars. Il est néanmoins compensé par les autres produits, dont les tablettes et les liseuses (15,628 milliards de dollars de CA).
Le cloud plus rentable que le e-commerce
Apparus en 2006, les services de cloud public Amazon Web Services n’avaient jamais fait l’objet d’une communication officielle, alors qu’ils sont pourtant crédités de la première place mondiale en parts de marché, devant des acteurs comme IBM, Google ou Microsoft. Finalement, AWS se porte très bien. Il est même plus rentable que le site marchand.
Le cloud a rapporté 265 millions de dollars de bénéfice opérationnel au groupe lors du premier trimestre 2015, sur un chiffre d’affaires de 1,57 milliard de dollars. C’est 49 % de plus qu’en mars 2014. Malgré la guerre des prix dans le cloud – à laquelle AWS n’est pas étranger – et une hausse des dépenses de 61 %, à 1,3 milliard de dollars, Amazon Web Services se paie tout de même le luxe d’améliorer sa rentabilité de 8 % en une année.
Le cloud d’Amazon se révèle donc plus rentable que l’activité principale du géant de Seattle : l’e-commerce. Il affiche une marge d’exploitation de 14% en 2014 et 17% au premier trimestre 2015, contre 2 à 3% pour l’activité de distribution en ligne. Il croit aussi bien plus vite : +49% contre +13%.
On comprend alors l’ambition de Jeff Bezos de faire du cloud un business aussi grand à terme que son e-commerce. Aujourd’hui, il représente seulement 7% du chiffre d’affaires global du groupe.
«Amazon Web Services est une activité de 5 milliards de dollars et croît vite. En fait, elle accélère», a souligné Jeff Bezos.
Sur les douze derniers mois (jusqu’au 31 mars 2015), le chiffre d’affaires se monte déjà à 5,16 milliards de dollars, ce qui met Amazon au coude à coude avec Salesforce, l’autre leader mondial du cloud computing au revenu de 5,37 milliards de dollars pour son dernier exercice fiscal, clos le 31 janvier 2015.