Selon le baromètre de la transformation digitale publié par le CSC, si 89% des organisations françaises considèrent le digital comme un sujet important pour leur activité, une majorité d’entre elles (52%) perçoivent cette transition comme « une menace importante, voire très importante » pour elles…
Le baromètre de la transformation digitale 2015 publié par CSC montre que la transformation digitale, vaste gisement de croissance et de compétitivité, est une réalité bien différente d’une entreprise à l’autre.
Relation client plus individualisée, expérience client enrichie, gains d’efficacité et de réduction des coûts, mais aussi vecteur d’innovation et de croissance ; la transformation digitale s’impose comme une nécessité quasi vitale pour la majorité des organisations. Il s’agit de faire évoluer le modèle opérationnel en misant sur l’adaptation ou la réinvention des métiers, des offres et des produits afin de maintenir ses positions sur le marché et / ou de créer un avantage concurrentiel et d’adopter des stratégies plus « adaptatives », en se focalisant notamment sur la digitalisation des processus dans une logique de gains d’efficacité et de réduction des coûts.
Premier constat : 9 dirigeants sur 10 se sentent concernés. Et considèrent que le digital impacte fortement, voire très fortement pour plus de 6 sur 10 d’entre eux, le secteur d’activité dans lequel ils interviennent.
Deuxième constat : 1 dirigeant sur 2 considère que son organisation n’a pas de stratégie digitale. L’enquête souligne une approche encore trop tactique de ces sujets de transformation digitale, avec un niveau de maturité très hétérogène selon les tailles d’entreprises et les secteurs d’activité.
Le digital perçu comme un risque
Malgré les opportunités offertes par le développement du digital, 52% des répondants perçoivent cette transition comme une menace importante (voire très importante) pour leur organisation.
[blockquote cite= »commente le CSC »] »L’émergence de technologies de rupture, l’apparition de modèles économiques disruptifs, l’évolution des comportements clients (plus tribaux, moins classiques et plus claniques), la nécessité de développer une acculturation des collaborateurs au digital ont clairement complexifié l’écosystème des organisations. Également, la rapidité avec laquelle évoluent les technologies digitales, la concurrence accrue des ‘born digital’ et, dans une moindre mesure, la perte de contrôle de l’entreprise sur ses clients et ses processus ‘cœur de métier’, obligent les organisations à une réflexion profonde sur leur modèle opérationnel tant sur les aspects culturels, organisationnels, économiques, technologiques que structurels. » [/blockquote]
Rupture numérique
Une des conséquences de cette mutation numérique réside notamment dans l’apparition de nouveaux « business models » dits « disruptifs », c’est-à-dire en rupture avec les modèles traditionnels. Pour 57% des répondants, cette rupture numérique est déjà présente, et pour 29%, elle le sera dans les 2 prochaines années. A l’image des digital natives, les GAFA (Google, Apple, Facebook, et Amazon) ont imposé un modèle économique davantage flexible et agile, qui répond au besoin d’immédiateté, de vélocité et d’innovation constante induit par la révolution numérique.
Ces modèles ont également mis en avant la facilité de « reprise en main » du client final vs les modèles historiques basés sur la maîtrise de la distribution. Pour survivre à cette mutation numérique, les organisations devront revoir en profondeur leur « core model » vers des modèles économiques plus agiles et envisager de nouveaux modèles économiques alternatifs davantage évolutifs, orientés services et mieux intégrés avec l’ensemble de leur écosystème – notamment de partenaires…
Le digital complexifie les organisations
Les effets de la digitalisation sur les organisations sont multiples. Et la manière de l’aborder se focalise sur 3 composantes clés du changement :
– pour 93% des répondants, le digital implique une réinvention de la relation client (par le biais notamment d’un mode de communication entreprise – client plus direct et individualisé) ;
– pour 82%, le digital doit contribuer à faire évoluer les modes de management (travail à distance, travail collaboratif, rupture des silos organisationnels et hiérarchiques historiques, développement de la transversalité notamment via les réseaux sociaux d’entreprise…) ;
– enfin, pour 81%, le digital doit également participer à l’amélioration de l’efficacité via la transformation des processus opérationnels et de support (dématérialisation de certains services, développement du self-care et de l’intégration de partenaires dans l’écosystème, socialisation des processus via des workflows intégrés…).