Signaturit Group et l’institut Xerfi viennent de publier les résultats d’une étude qui analyse le niveau actuel de transformation digitale des entreprises françaises.
Principal constat : si la digitalisation progresse, l’IA ne fait pas encore partie des priorités…
La digitalisation se déploie désormais à tous les métiers
En moyenne, les entreprises françaises ont déjà digitalisé 4 processus métiers complets.
L’archivage des documents (75%), les processus internes tels que RH ou financiers (73%) et les processus commerciaux tels que devis, factures (70%) sont les plus courants.
A moyen terme, les entreprises envisagent de porter leurs investissements digitaux sur la gestion des paiements et des transactions (31%), le traitement des réclamations et le support client (25%) ainsi que la collecte et la vérification des informations clients (21%).
Lorsqu’elles engagent des projets de digitalisation, les entreprises observent une amélioration de la communication interne (65%), une hausse de la productivité (59%) et une réduction des risques cyber (53%).
Pour 1 entreprise sur 2, le bénéfice majeur attendu est une meilleure performance financière.
Cybersécurité et conformité : deux enjeux prioritaires
Ces priorités font écho à deux enjeux majeurs qui accompagnent le développement digital : d’une part la cybersécurité qui figure au premier rang des priorités, 42% des entreprises interrogées ayant observé une hausse des tentatives de fraude sur les 12 derniers mois.
L’usurpation d’identité (81%) et la fraude documentaire (44%) sont les menaces les plus fréquentes. D’autre part, le renforcement des exigences réglementaires, pour lequel 31% des entreprises allouent un budget dédié.
Si ces enjeux sont principalement reliés aux processus de transactions digitales, l’étude révèle que cette notion est encore floue au sein des entreprises. Près d’un tiers (27%) ne sait pas de quoi il s’agit et seulement 50% en donne une bonne définition.
De même, 50% des répondants ne sait pas définir l’onboarding client, une étape pourtant clé si l’on veut réduire la fraude et garantir la conformité.
L’IA encore en retrait dans la transformation digitale
55% des interrogés n’ont pas (encore) recours à l’IA pour améliorer leur digitalisation. Pour les autres, s’ils perçoivent son potentiel pour détecter la fraude et améliorer la traçabilité des documents, 45 % utilisent l’IA de manière ponctuelle ou expérimentale.
Pour répondre aux enjeux de performance, les entreprises privilégient aujourd’hui la mise en œuvre d’outils de sécurité et de gestion des accès (74%), d’outils de gestion documentaire et workflows (60%) et de solutions de gestion des clients (48%).
En revanche, les investissements prévus demain se concentrent sur l’IA et le machine learning pour la moitié des entreprises interrogées.
Ces choix d’investissements reléguant l’IA à une mise en œuvre à plus long terme s’expliquent en partie par les principaux critères qui guident les entreprises dans le choix d’une solution digitale.
Aux premiers rangs de ces critères figurent le prix (59%), la sécurité (53%) et la conformité (46%). D’ailleurs, pour 59% des entreprises françaises, les solutions digitales européennes rivalisent avec les solutions américaines.
« Les entreprises françaises font face à une contradiction. Si elles perçoivent la digitalisation comme une nécessité stratégique, sa mise en œuvre n’est pas pour autant automatique.
commente Pierre Feligioni, CEO de Signaturit Group
Outre l’aspect financier, les contraintes techniques et réglementaires freinent son déploiement.
En parallèle, la recrudescence des fraudes et cyberattaques les contraignent à se doter d’outils digitaux pour se protéger . «
Dans ce contexte, les entreprises adoptent une stratégie de digitalisation à deux vitesses, à court et plus long terme et au travers de technologies différentes. »
Méthodologie
Enquête réalisée par Xerfi Specific, du 2 septembre au 10 octobre 2025 auprès de 200 PME et grandes entreprises françaises de plus de 200 salariés. Parmi les répondants figurent des DSI, responsables sécurité des systèmes d’information, CTO ou responsables de la transformation et de l’innovation.
